La diffusion de “fausses informations” n’est pas un phénomène nouveau. Elle a toujours existé, que ce soit par le bouche à oreille, par la presse, ou encore par les campagnes de propagandes de certains régimes politiques. La liberté d’information fera toujours défaut à la liberté d’expression.
Les “fakes news” ont sans aucun doute été amplifiées par les réseaux de communications et internet. Tout le monde peut s’exprimer ou encore diffuser de fausses informations à grande échelle. Ce flux d’information est difficile à maîtriser.
Mais ce mouvement de “fake news” n’a pas fini d’évoluer. La mise au point d’Intelligences Artificielles change la donne, allant jusqu’à mettre en danger la profession de journalistes. Bientôt, vous ne serez plus capables de dire si cet article a été écrit par un robot ou un humain.
Les avancées de l’IA vont bouleverser la création et la diffusion de l’information.
Il s’agit à la fois d’une révolution merveilleuse et effrayante. Autrefois, il était laborieux de faire une synthèse de l’information factuelle. Aujourd’hui, de nombreux outils sont déjà en service pour vous faciliter le travail. Demain, ce sont des programmes qui écriront les journaux.
Les journalistes vont-ils disparaître ? Certains articles sportifs ou financiers sont déjà rédigés par des IA, en traitant les informations qui leur ont été donnés. C'est notamment le cas du programme Heliograf du Washington Post, qui a déjà écrit plusieurs milliers d'articles depuis 2 ans.
Il est fort probable que les journalistes ne disparaissent pas totalement. Cependant, les fonctions dites éditoriales vont profondément être bouleversées… Les articles et journaux télévisés du futur seront certainement bien plus "vrais" et complets que l’actualité que nous avons l’habitude de lire aujourd’hui. Ces IA sont capables d’analyser des milliers d’images et de données pour en tirer les informations essentielles. Il est donc fort probable que les informations tirées d’une IA soient plus neutres et plus vérifiées. Mais est-ce que toutes les IA respecteront ce principe de neutralité ?
L’arrivée de ce type de programmes n’est pas sans danger. Premièrement, il se peut que les “robots journalistes” se trompent dans la collecte d’information et mélangent certains sujets. Deuxièmement, il est fort possible que certains programmes soient créés pour diffuser des fausses informations, pour déformer la réalité ou encore pour créer du contenu sans grand intérêt.
Le Deep Fake (définition) : mot dérivé du “deep learning”, le Deep fake décrit un phénomène qui consiste à superposer un certain nombre de données, d’images ou de vidéos pour en faire ressortir un résultat très réaliste mais pas réel. Certains programmes par exemple pourrons créer un tableau avec les traits de Rembrandt. Qu’il s’agisse de portraits, de peintures, d’informations… il est presque impossible de détecter le vrai du faux.
Cette technique a largement été utilisée pour créer des canulars ou encore des arnaques. Certains pourront se filmer en empruntant le visage ou la voix de quelqu’un d’autre. Ainsi, il devient très facile de modifier ou d’influencer les informations dites “factuelles”.
L’étasunien Jordan Peele emprunte les trains de Barack Obama pour une fausse déclaration. (Vidéo)

Comment distinguer le vrai du faux ?
L’objet principal de cet exposé consiste à prouver que les humains doivent rester au coeur du processus d’analyse, pour ne jamais être dépassé par les machines. Alors, programmes et humains réussiront-ils à travailler en bonne intelligence ?
Pour contrer ce phénomène de fausses informations, nous avons listé quelques solutions qui permettront de passer outre ce problème.
- La multiplication des sources d’information reste la méthode la plus efficace pour certifier une information. Si plusieurs sources donnent la même information, celle-ci a plus de chance d'être juste (même si cela n'atteint pas les 100%). Pour cela, les intelligences artificielles sont très au point sur ce procédé.
- La relecture humaine, même si notre plus grand défaut reste d’être influencé par nos jugements et notre culture, cette tangente à l'information est essentielle à notre réflexion et à l'élaboration de notre opinion personnel.
- L'interaction autour de l'information : c'est à peu près ce qui se passe ici sur Mediapart avec des modérateurs et une communauté qui vient commenter les différentes publications, contredire, ajouter des exemples, des faits, points de vue ou opinions.
- Les tiers de confiance qui certifient l'information : il peut s'agir de données publiques, par exemple vérifiées par l’Agence France Presse ou encore des données professionnelles, comme le fait l'annuaire d’entreprises B-Reputation (certification des avis clients / employés, indices de confiance, de transparence, santé financière, contentieux…).
- Les source reconnues fiables (comme un média connu) : même s’ils peuvent se tromper, certaines enseignes sont reconnues comme valeur de qualité, comme certains médias (indépendants ou non).
- Les applications de décryptage : ce sont des programmes mis à votre disposition pour vous permettre d’analyser l’information… Un exemple bien connu est l'appli Yuka vous donne la composition détaillée de tous les produits alimentaires trouvés en magasin.
Il faut espérer que pour contrer l'apparition de faux contenus en masse, des intelligences artificielles soient créées pour aller vérifier les informations écrites ou vidéo, afin de ne pas .