ashab

libraire

Abonné·e de Mediapart

12 Billets

0 Édition

Billet de blog 30 septembre 2010

ashab

libraire

Abonné·e de Mediapart

Album souvenir

ashab

libraire

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« Je n’avais que vingt ans, mais ma mémoire précédait ma naissance. » Patrick Modiano (livret de famille)

« Je suis le 2 mai 1940 »

Peu de photos dans l'album de famille de Robert Bober, mais une photo qui sous-tend tout ce livre. Robert Bober revient sur les traces de son passé ou plutôt, il fait comme Henri Calet l’a déjà fait à sa manière et l’a très

Pour cela rien de mieux que de marcher distrait et concentré dans le XIème à Paris, où il a vécu. Le passé et l’Histoire tiennent parfois dans d’infimes détails comme celui-ci : « …il m’apprit qu’avant la guerre de 14 pratiquement tous les hommes portaient la moustache, et c’est pendant la guerre que la plupart d’entre eux l’ont rasée." Il y a ce que l'on apprend par soi-même et par les autres mais chez Robert Bober le bonheur est le même. Evidence bien sur de dire que le passé est fait de rencontres qui en amènent une autre et une autre encore. Chaque rencontre laisse un goût, ouvre les yeux, rallonge parfois le passé de presque un demi siècle d’un coup. Qu’est-ce qu’un moment d’histoire ? C’est d’abord celui qui le raconte, le porte ou se tait. Le cinéma est une des rencontres fantomatiques qui habite notre passé au même titre que les nôtres. Quand il se mêle de nos vies à l’occasion d’un tournage ou d'une projection, il brouille la distance qui est de mise, il prend une toute autre importance. Le cinéma c’est aussi de l’Histoire. Comme quand il fait parler les gens de leurs vies ou quelqu’un qui se tait sur son passé. Le cinéma peut révèler indirectement l’un des secrets d’une photo.

Le cinéma du temps de Robert Bober, c’est Truffaut, Ophuls, Casque d’or… Un cinéma qui habite notre vie au même titre que d’autres souvenirs fondateurs. Il laisse parfois des souvenirs aussi vivaces et précieux

« Il faut qu’on s’aime bien / pour hier / pour demain ». Autour d’une photo avant et après, il n’y a qu’une suite d’instants uniques comme le disait Jankelevitch, lumineux, sombres. Il n’y a qu’une chose qui peut blesser l’histoire comme l’individu : l’ignorance. Le reste la connaissance est protéiforme, tendre et amer et nous condamne au bonheur et à la nostalgie dans un même mouvement comme au Cinéma .

Si vous cherchez d’autres réponses, Robert Bober vous dira qu’elles sont soufflées par le vent. L’histoire ne s’appréhende pas mieux que si l’on commence par celle des hommes, ensuite balades, rencontres et cinéma

Robert Bober. P.O.L

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.