La cryptomonnaie est présentée comme la révolution monétaire de demain : décentralisée, transparente, libre de toute tutelle étatique ou bancaire. Pourtant, derrière cet emballage technologique se cache une réalité moins glorieuse, souvent occultée par la poésie des discours financiers et l’avidité des spéculateurs.
Une monnaie qui n’existe pas plus que l’argent
La première vérité qu’il faut affirmer, c’est que la cryptomonnaie n’existe pas plus que l’argent traditionnel. Ces jetons numériques sont des lignes de code, des inscriptions dans un registre informatique. Comme la monnaie papier ou les soldes bancaires, elles reposent avant tout sur une croyance collective et une convention sociale.
Quand on échange des euros ou des dollars contre des bitcoins, quelle est la contre-valeur réelle de cet échange ? Où va cet argent ? Contrairement à une transaction classique, l'argent ne disparaît pas dans un coffre, ni même dans un compte clair et lisible. Il est absorbé par les plateformes, les spéculateurs et les infrastructures énergétiques qui font tourner cette machinerie virtuelle.
La décentralisation : un mythe trompeur
Les tenants de la cryptomonnaie vantent sa nature décentralisée. Une belle utopie pour qui rêve de libération de la tutelle étatique ou bancaire. Mais dans les faits, la réalité est toute autre. La décentralisation se transforme rapidement en un réseau opaque, contrôlé par une élite technique et financière qui détient les clefs de l’accès aux marchés cryptos.
Les plus riches et les plus puissants exploitent ce système comme une nouvelle forme de marché privé, organisé dans le secret, où la spéculation fait rage et les petits épargnants jouent un rôle de simples spectateurs naïfs.
La captation de la richesse et la servitude numérique
Ce que l’on oublie souvent, c’est que cette industrie crypto, pour prospérer, a besoin d’énergie — et pas qu’un peu. Des centres de calculs colossaux dévorent de l’électricité, en majorité issue de sources fossiles, participant ainsi à une consommation énergétique absurde.
La richesse que l’on croit accumuler en cryptomonnaies n’est en fait qu’une illusion calquée sur le rêve d’ascension sociale, un miroir aux alouettes. Le pouvoir que la crypto promet n’est qu’une réplique du pouvoir traditionnel, redistribué dans un cercle restreint, là où le capital technique rejoint le capital financier. Pour les épargnants, c’est une illusion de puissance, un espoir vain qui masque un vide existentiel.
Conclusion : un avenir sous une nouvelle forme de servitude
Au final, la cryptomonnaie ne fait pas tomber les murs, elle en élève de nouveaux, invisibles, numériques, impalpables, mais tout aussi réels. Elle ne libère pas des contraintes économiques, elle les déplace et les masque sous un vernis technologique.
Loin d’être un chemin vers la liberté, la crypto devient un nouvel instrument de servitude mentale et sociale, où le rêve d'émancipation est récupéré au profit d’une minorité toujours plus concentrée.
Faire croire qu’une monnaie basée sur des algorithmes suffit à contrôler la richesse collective, c’est oublier que la vraie richesse est dans le travail humain, la solidarité, la création de lien social. La cryptomonnaie, elle, ne crée rien. Elle recycle un vieux jeu de dupes, maquillé aux couleurs du futur.