Avec l'obligation de remise du 6ème rapport périodique sur la situation des droits des enfants en France au Comité des droits de l’enfant de l’ONU (CRC-ONU), politiques et législateurs se sont mobilisés sur les questions de violences : violences domestiques, harcèlement à l’école et par ailleurs la maltraitance animale notamment commise devant des mineurs.
Dans un contexte économique et social tendu, les chiffres de la violence sous toutes ses formes explosent. Derrière les chiffres se pose la question des indicateurs des violences[1] pour chiffrer mais aussi et plus encore pour prévenir les violences.
Les campagnes médiatiques de "sensibilisation" se multiplient en cette fin d'année. Pourtant ces campagnes illustrent une fois encore l’appréhension des violences domestiques selon la place de la victime dans le foyer sans jamais aborder le lien entre les violences.
Par-delà nos frontières, le lien entre les violences sur les animaux et celles sur les humains est de plus en plus reconnu. Ce concept du lien, plus qu’une théorie, devient un indicateur voire un instrument juridique et judiciaire pour prévenir les « passages à l’acte » sur les humains.
Nombre de pays sous l’impulsion d’une coalition d’associations américaines baptisée National Link Coalition, ont intégré le lien existant entre les violences faites sur les animaux, qu’ils soient ou non de compagnie, et les violences commises sur les humains. Cette reconnaissance se traduit par la mise en place de procédures judiciaires pour alerter et ainsi mieux prévenir les violences domestiques. A titre d'illustration, le FBI a mis en place un fichier de personnes condamnées pour acte de cruauté sur animaux. Ce fichier est utilisé par les profilers pour identifier les personnes susceptibles de passer à l'acte sur les humains.
Cette reconnaissance du lien procède non pas d’acteurs dédiés à la protection animale, mais des parties prenantes à la lutte contre les violences domestiques : pédopsychiatres, psychologues, policiers et gendarmes, assistantes sociales ou encore vétérinaires.
Si l'on observe les prémices d'une reconnaissance du lien entre les violences, la France et les parties prenantes à la lutte contre les violences n'osent pas, pour l'instant appréhender les auteurs de ces violences de manière globale. Dans l'attente d'une vraie mobilisation législative sur le sujet, l'association Avocats & Droits de l'animal lance sa campagne - sans appel aux dons... pour inciter au signalement des violences quelles qu'elles soient. (voir le lien)
[1] « Chiffrer les maltraitances infantiles intrafamiliales – Quels enjeux pour les données ? » – ONPE Décembre 2022