Asterisme révoltée

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Billet de blog 17 octobre 2025

Asterisme révoltée

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Nos enfants ne sont pas des QCM !

Prochainement, sortiront les résultats des évaluations nationales du CP au CM2. Ils serviront à construire les formations des enseignant.es. Ces évaluations dites standard laissent aux élèves un goût amer dans la bouche, un remous dans les tripes, une négation de soi. Dans le silence collectif, dans la complicité adultiste. Laisserons-nous faire ? Nos enfants ont le droit à la dignité scolaire !

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CE1 : Je suis nul en maths maman !!

Septembre! Joie de la rentrée scolaire ! Pourtant, si tôt dans l'année, mon fils est rentré, triste, à la maison en me disant "je suis nul en maths". Il n'est qu'en CE1. Je lui ai demandé de se calmer et de me dire pourquoi il pensait une chose pareille. Il ne m'a pas répondu. Je lui ai donc demandé si c’était lié aux évaluations de maths, il m'a répondu : "oui, je n’ai rien réussi à faire, je suis nul en maths maman !! ".

Je me suis souvenue que la maîtresse avait parlé des évaluations nationales à la réunion de rentrée suite à la question d’un parent. Elle avait confirmé qu’elle les ferait passer mais que ce n’était qu’une formalité : passation prévue du 08 au 19 septembre.

Quelques jours plus tard, j'ai eu un rendez-vous avec la maîtresse pour un autre motif. Lors de cette rencontre, j'ai pris conscience que c’est une maitresse attentionnée, qui est à l'écoute, qui aime son métier et qui a beaucoup de ressources pour transmettre sereinement tout son savoir aux élèves. Je suis rassurée de me dire que c'est une bonne enseignante et que mon fils est heureux au sein de sa classe.

Durant l'échange, il est arrivé la question des évaluations et de la réaction de mon fils. La maitresse a formulé une déclaration de ce type " ah oui, justement, je n'ai pas encore eu le temps de rentrer tous les résultats dans le logiciel "évaluations-repères" mais il était prévu que nous nous revoyons pour parler des résultats de votre enfant". Je lui ai répondu que je déclinais son invitation car je ne souhaitais pas raviver le traumatisme de fin de CP. Celui de devoir regarder droit dans les yeux le maître de CP : il avait tendu une feuille avec des graphiques, des toiles d'araignées. C'était la représentation des résultats aux évaluations nationales de maths et français de fin de CP. Visuellement percutant, il était assez rapide de lire, voire d' analyser que mon fils ne savait rien. En réponse à mon regard dépité, son maître a répondu évasivement qu' "il ne faut pas dramatiser, ces évaluations ne sont juste pas adaptées à votre fils, je sais qu’il est capable de beaucoup de choses, il y a des exercices échoués qu’il réussit habituellement sous d’autres formes, c'est le plus important, ces évaluations ne reflètent pas le niveau de votre fils ". Alors pourquoi tant de zèle ? Tous les ans, ça va être le même cirque ? Pourquoi faire subir aux familles qui sont déjà dans l’angoisse de savoir si les journées de leur enfant se passent bien, un moment si déshonorant qui dégrade l’image et les possibles de leur enfant ? 

Genèse des évaluations nationales

Après l'émotion place à la raison ! J'ai voulu comprendre les enjeux de ces évaluations nationales, qui ne doivent pas être l'apanage des hauts cadres de l'éducation! Puis, bien que je sois professeure des écoles aucune hiérarchie ne m'a jamais expliqué autre chose que le " il faut appliquer, c'est tout ! ". J'ai donc essayé de me renseigner via le net comme pourrait le faire tout parent voulant le bien être de son enfant à l'école.

Il y a la Loi et l'esprit de la Loi.

Suite à la victoire de E.Macron à l'élection présidentielle en 2017, M. Jean-Michel Blanquer est nommé Ministre de l’Éducation nationale. 

La Loi Blanquer «  Pour une école de la confiance » est promue le 26 juillet 2019 et publiée au Journal officiel du 28 juillet 2019. L’article 9 du projet de loi de Jean-Michel Blanquer a permis la création d’un Conseil d’Évaluation de l’École (CEE) dont :

« l’objet est d’assurer la cohérence des évaluations conduites par le ministère chargé de l’Éducation nationale portant sur les acquis des élèves (…) et les établissements d’enseignement scolaire » et « qui a notamment pour mission de produire le cadre méthodologique et les outils d’évaluation régulière des établissements conduite par le Ministère de l’éducation nationale »

Pour le dire plus simplement, des évaluations existaient déjà avant cette loi ( ces fameux : contrôles, devoirs surveillés, devoirs sur tables, les notes...). La nouveauté, c'est qu'il faut que l’évaluation prenne plus de place, que ce soit une évaluation contrôlable, au contenu et à la temporalité unique pour tous les élèves de France. Dans cette culture de l'évaluation, les écoles primaires elles-mêmes sont maintenant évaluées dès la maternelle. Oui, dans l’absolue nous sommes tenté.es de penser que les écoles constituent un bloc monolithique, douce chimère républicaine et universaliste. Mais, dans les faits, chaque école a ses réalités propres de classe : qualité des locaux, budget mairie, nombres d’élèves en classe, l'ancienneté de l'enseignant.e, situation sociale des familles ( IPS)…

Pourquoi autant d’évaluations standard et imposées ? Pour plus de toiles d’araignées ou de camembert ? Murmurons à qui voudra bien écouter cette solution révolutionnaire : un procédé de pilotage quantitatif du système éducatif. Rien que ça ! L'odeur du cabinet de conseil privé de gestion de data n'est pas loin...élémentaire mon cher Watson!

Rentrée 2018 : les mêmes évaluations pour toutes les classes de CP

Rentrée 2019 : évaluations nationales pour tous les élèves de CP et de CE1. Ces évaluations sont conçues par la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP). Actuellement, la directrice est Mme Magda Tomasini. Cette même personne vient d’être nommée marraine de la promotion data scientists publics 2026 de l’école nationale de la statistique et de l’analyse de l’information ( ENSAI).

Ne comprenant pas grand-chose à ce milieu, je suis allée voir tout simplement sur l’ONISEP ce qu’est le métier de Data scientist :

→ Les entreprises ont désormais de grands volumes de données à disposition. Le data scientist les " fait parler " afin d'apporter des éléments d'aide à la décision.

→ Viennent ensuite la modélisation et la création d'algorithmes pour croiser et analyser les données. Des essais et ajustements sont nécessaires durant cette phase. La restitution des résultats se fait sous forme de rapports, de graphes, de tableaux ou d'applications.

Depuis la rentrée 2025 : évaluations nationales en CP, CE1, CE2, CM1, CM2, début 5ème. Les professeur.es disposent des résultats de leurs élèves aux évaluations nationales mais aussi des résultats au niveau de l’établissement et de l’académie pour leur permettre de les situer. Ainsi espérer faire aussi bien ou mieux que ses collègues. Les résultats seront-ils le reflet de ce qui est fait en classe avec l'expertise des enseignant.es ? Ou de ce qui doit être fait en classe avec l'expertise du data scientist ? Je vous avoue que la logique m'échappe un peu.

En somme, les évaluations nationales permettent l’accumulation d’un très grand nombre de données sur les élèves et leur potentiel niveau scolaire. Ces résultats algorithmiques permettraient de faire émerger précisément les besoins des élèves et de proposer des solutions au regard de ces résultats. A quel moment aie-je consenti l'exploitation de données concernant mon fils ? Comment et par qui le serveur est hébergé ? Mon accord est de principe, à moi de manifester mon désaccord ? Drôle vision du consentement pour le Ministère en charge de l'éducation de nos enfants.

A quel moment suis-je informée des droits relatifs aux données liées aux évaluations nationales de mon fils  ? L'école de la confiance disent-ils.

La pertinence de ces évaluations permettraient de révéler ce que son enseignante ne saurait voir. Pourtant, en communicant avec son collègue de CP, elle savait déjà que mon fils avait des difficultés en mathématiques tout en gardant en tête qu'il avait acquis des savoirs mathématiques. Il ne partait pas de zéro. Pourtant, mon fils échoue à la totalité des items des évaluations nationales à la rentrée de CE1, zéro mouche dans sa toile d'araignée. Il est nul ou grâce à ces évaluations nous apprenons qu'il n' a rien compris en mathématiques ? Les élèves "en réussite", les "bons élèves" révèlent leur plein potentiel en répondant à des questions fermées ? Ne laissant aucune place à la réflexion. Non, l'objectif de réussite va être de savoir se préparer à ce type d'exercices mesurables à distance via un logiciel. Ces évaluations valident les meilleur.es, les plus conformes d'eux et d'elles. Elles permettent de les identifier rapidement, efficacement. Quelle promotion d'égalités des chances!

Est-ce cela réussir à l'école ? Attendre d'être validé.e et ne pas travailler pour soi ? Se mesurer les uns au autres, développer un sentiment de supériorité ou d'humiliation ? La concurrence entre enfant vient dégrader l'image qu'ils et elles peuvent avoir d'eux et d'elles-mêmes.

Cette méthode est révélatrice de l'ère que nous traversons : tout doit aller vite (évaluations début septembre), tout se mesure vite ( évaluations QCM), tout se revend vite (le traitement des données). C'est aussi nommé comme l’approche de la réponse à l’intervention.

Ce n'est pas le monde que je souhaite construire pour l'épanouissement de mon fils. Je ne souhaite pas attendre qu'il arrive au collège pour que des cours d'empathie aient lieu. Il n'est qu'en CE1 et il se dévalorise déjà, à cause d'évaluations non-adaptées que sa maitresse dit être obligée de faire passer. Déterminisme ? fatalisme ? Toute l'année, elle va tout mettre en place pour que ce ne soit plus qu'un mauvais souvenir. Mais cela a eu lieu alors que cela aurait pu être évité. 

En tant que contribuable, combien nous coute cette mascarade ? Aucun bilan accessible sur internet. Qu'en disent nos député.es ?

Le rapport d'information de la Commission des affaires culturelles et de l'éducation ( Mme Annie Genevard et M. Fabrice Le Vigoureux) en date de janvier 2024 expose différentes choses. 

« [les évaluations nationales] semblent aujourd’hui en voie d’appropriation. Comme l’a indiqué le président du Conseil scientifique de l’Éducation nationale, ce qui a constitué un véritable « cheval de bataille » serait désormais admis par la plupart des enseignants [...]. »

«  ces évaluations permettent aux enseignants d’estimer le niveau de leurs élèves, de repérer les élèves les plus en difficulté et, dans le meilleur des cas, de proposer des dispositifs de remédiation ou de rattrapage. […] Ces évaluations ont peu d’effet sur l’évolution des pratiques en classe des enseignants. Cela s’entend : une évaluation non accompagnée ne suffit en rien à modifier les pratiques pédagogiques. »

Que se passe-t'il quand l’évaluation acte que l'enfant n'y arrive pas ? Nous observons tout simplement que c'est un mauvais élève ? Mon fils est nul en maths. Point. Et après ? Son estime de soi est à travailler chez la psychologue en libéral, c'est ça ? Existe-il des moyens alloués pour l'aide aux élèves en "difficulté" ? Rien n'est dit dans la Loi. Pas de création de postes spécifiques à cet égard. Pourtant en évaluant autant d'élèves, les résultats doivent montrer que les besoins existent! Non, rien, c'est aux enseignant.es en poste de faire le nécessaire. Comme il est dit dans le rapport : une évaluation scolaire sans moyen pour la remédiation est nulle et non avenue.

« la compréhension de la langue française écrite, déjà trop peu travaillée, l’est, le plus souvent, sur la base de questionnaires basiques qui ne permettent ni de mener une réflexion ou une étude en profondeur ni de développer une véritable méthode ou stratégie de compréhension. L’IGESR (Inspection générale de l'Éducation, du Sport et de la Recherche) regrette ainsi, dans un rapport d’avril 2022 sur l’enseignement en cours moyen, que « le travail engagé sur la compréhension relève en réalité davantage de l’évaluation, par questionnaire à réponses courtes ou QCM le plus souvent, que de l’enseignement "[..] »

J’apprends donc en lisant tout ça que ces évaluations constituent la pierre angulaire de la Loi Blanquer «  Pour une école de la confiance ». Que l’emploi du temps de nos enfants se résume quasiment plus qu’à faire du français et des maths puisque les enseignant.es sont évaluées, ou évaluent, au regard de ces évaluations. Le français et les mathématiques sont des matières fondamentales lorsqu’elles sont liées/reliées aux autres domaines comme par exemple se sentir appartenir à un groupe, le sport, les sciences et l’art. Les enfants ont besoin d’explorer leur monde et de le comprendre pour que les fondamentaux s’encrent en eux. Sinon, il se peut que les fondamentaux ne deviennent que des repoussoirs. Certains enfants seront d’excellents exécuteurs, exécutrices en sachant exactement comment cocher la bonne case sur la photocopie et d’autres seront en perte de sens. Et ce dès le CP !!

Ayant déjà travaillé au sein d’une entreprise, ces résultats d’évaluations me font penser à la réunion du lundi matin qui sert à regarder les objectifs réalisés la semaine précédente indépendamment de ce qui a bien pu se passer durant cette semaine ( panne du matériel informatique, absence d’une collègue…) pour les améliorer sur la semaine suivante. Faut savoir que ce n’est jamais assez. Les mauvais élèves à ce jeu tombent tout de suite en dépression, les meilleurs élèves tombent des semaines plus tard en dépression (épuisement au travail) réalisant que les bons objectifs sont toujours perfectibles, non reconnus et donc toujours plus rentables. Nul n'est irremplaçable...jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne!

Il y a l'organisation du travail et les travailleurs et travailleuses

Je suis allée sur le site du Gouvernement pour connaitre les syndicats de l'enseignement. Ensuite, je suis allée voir ce que chaque syndicat porte comme revendications au sujet de ces évaluations nationales. Liste non exhaustive.

  • Les syndicats  FSU -Snuipp, Solidaires-Sud éducation , CGT éduc'action , SnalcSnudi-FO appellent à les supprimer rappelant le stress occasionné pour toute la communauté pédagogique et les enfants.
  • Le syndicat Se-Unsa demande à ce que ces évaluations ne soient pas obligatoires et à laisser le choix aux enseignant.es d'y recourir ou non
  • Les syndicats CFDT et CFTC-EPR reconnaissent ces évaluations inutiles mais maintenant qu'elles sont en place demande la reconnaissance du temps de travail de la passation. Le syndicat SNE demande la reconnaissance du temps de passation en heures supplémentaires.
  • le syndicat Action&Démocratie ne rejette pas ces évaluations en affirmant que les exercices sont mal conçus et producteurs d'échecs donc elles doivent être améliorées et rémunérées.

A force de ne rien dire, on finit par se taire " syndrome de la bonne élève"

Les rapports parlementaires n'en font pas une éloge incroyable, les syndicats semblent dans leur grande majorité s'opposer à ces évaluations. Mais que font les professeur.es alors ? Ils et elles font quand même. Peut-être par peur de la hiérarchie, par exécution de missions confiées à l'agent public ou parce que ces évaluations sont une bonne idée. Je ne sais pas.

Je partage des paroles de professeur.es des écoles entendues ici et là : 

  • Quelle quantité de feuilles! et sur du beau papier en plus! Ça se veut solennel comme moment ! Y'a du budget finalement!
  • Faut le faire, je le fais. Peut-être que c'est une bonne idée ! Mes élèves sont bons !
  • Je fais passer ces évaluations et je ferai passer mes propres évaluations avant les vacances
  • Je prends le temps quand je les fais passer, mes pauvres élèves! ça me fait pas plaisir de les passer!
  • Je vais passer mon week-end à saisir les notes sur le logiciel, ça n'a aucun sens, ça me déprime. C'est une perte de temps et ce n'est pas adapté à mes élèves! je les connais mes élèves quand même !
  • Ma classe a été tirée au sort pour faire en plus les moutures des évaluations de l'année prochaine, le Ministère veut modifier des exercices, ils ont besoin de cobayes ( mots prononcés par les élèves) même l'inspection n'était pas au courant que ma classe avait reçu de nouveaux tests
  • Je les fais passer mais ça n'a aucun sens
  • Sans surprise, mes élèves sont nuls !
  • L'IPS de l'école de ton fils est de combien ? Whaow on est super bien classé!
  • Les textes à lire ne sont pas adaptés aux dyslexiques, à personne d'ailleurs, c'est un mauvais moment à passer pour les élèves
  • Et en Ulis aussi ? tu es sûre ? Ce n'est pas du tout adapté aux élèves en situation d'handicap ! c'est hallucinant de les mettre en difficulté !
  • Le Ministère ne s'embête pas trop, nous on doit individualiser le travail, lui apparemment non!
  • Tu penses que les parents de milieux aisés ou dans le milieu scolaire vont sur internet chercher les sujets ? ICI ou LA
  • Je prépare ma classe de maternelle à passer les évaluations de CP, l'inspectrice me laisse tranquille comme ça
  • L'inspectrice est venue à l'école pour s'assurer que je passe bien les évaluations aux élèves, elle m'a relancé par téléphone et auprès de la directrice. J'en peux plus.
  • J'aimerais bien refuser mais je ne peux pas !!
  • Je me perds avec toutes ces croix à rentrer dans le logiciel
  • Pour les élèves en situation d'handicap ne met pas "absent.e", c'est zéro c'est comme ça, même si l'enfant ne peut juste pas faire l'exercice. 
  • Comme nos formations de cette année reposent sur ces résultats, si on ne le fait pas, ce sera quoi le contenu de nos formations ?

En grattant encore un peu sur le net, j'ai aussi compris qu'une poignet de professeur.es des écoles tiennent bon face à leur hiérarchie et refusent de faire passer les évaluations en qualité de "fonctionnaire éclairé.e".

Pour les autres, face à des injonctions paradoxales, contradictoires, voire néfastes pour la conscience et l'implication professionnelle : stop au syndrome de la bonne élève, regardez nos enfants, c'est pour développer leur esprit critique, leur faire acquérir des savoirs que vous êtes là. Et vous le faites déjà très bien. Pas pour que nos enfants aient une boule au ventre en allant à l'école pour entendre parler d'évaluations à longueur d'année. Ils et elles vont finir par s'habituer, c'est ça le pari ? Mais, une mauvaise évaluation c'est 5mn pour insérer une croix dans un logiciel pour le maître ou la maîtresse et elle peut être aussi une trace indélébile pour l'enfant ( Stress, sentiment d’échec, anxiété de performance,phobie scolaire,individualisme...) pour un être en construction. C'est une violence psychologique. Ces agissements sont légitimés part le système dans lequel nous vivons : l'adultisme.

Si rien n'est fait, que l'on se rassure, ces pratiques et ce mauvais souvenir seront réactivés tous les ans, à chaque passation d'évaluations nationales!Promis, juré, craché!

Parents :  Nos enfants ne seront jamais des standards, des gens bien comme il faut !

Après avoir interpelé vos député.es qui interpelleront les services académiques pour faire annuler ces évaluations nationales. Que faire ? Quel espace nous est autorisé à l'école ? Le Conseil d'école!

Saisissons-nous des outils légaux qui sont à notre disposition. Le Conseil d'école a lieu 3 fois dans l'année. C'est une instance statutaire, obligatoire durant laquelle les différents partenaires de l'école se réunissent : équipe enseignante, la Mairie et les représentants des parents d'élèves.

Le premier Conseil d'école va bientôt avoir lieu. S'il a déjà eu lieu, ces interrogations seront toujours valables pour le 2ème et 3ème Conseil d'école de l'année et même pour les années suivantes.

C'est une occasion en or pour que vos craintes, inquiétudes soient relayées par vos représentants. Voici une démarche possible :

  • Assurez-vous d'avoir l'adresse mail de vos représentants de parents d'élèves
  • Ces représentants d'élèves ont une fonction de représentation et doivent porter votre voix, vos questions auprès du Conseil d'école sans exercer de jugement, ni de pression ( au nom de la "bonne ambiance" par exemple")
  • Vos représentants d'élèves doivent respecter votre choix de rester anonyme, aucune intimidation ne doit être exercée

Vos questions peuvent porter sur les évaluations nationales et leur impact sur la santé mentale de votre enfant. Voici de simples exemples :

  • S'appuyer sur la loi qui permet d'aborder les questions "actions pédagogiques et éducatives"
  • La convention des droits de l'enfant est-elle affichée dans l'école et communiquée aux élèves ? 
  • L'école a t'elle les moyens humains suffisants pour permettre à chaque enfant de faire des progrès ? Recenser les besoins ( ex : AESH)
  • Des enfants se sentent dévalorisé.es par ces évaluations, que faire au-delà de simplement les rassurer ?
  • Des enfants se sentent les meilleur.es car valorisés par ces évaluations, que faire au-delà de simplement leur demander de ne pas se venter ? Ces évaluations instaurent de la concurrence entre enfants. Ils et elles sont amené.es à se comparer. Parfois loin du regard des adultes.
  • En tant que parent puis-je refuser que mon enfant passe ces évaluations ? Puis-je refuser de donner les données concernant mon fils ? sur quelle base légale ?
  • Pouvez-vous m'en dire plus sur le traitement des donnée liées aux évaluations nationales ?
  • Demander avec respect et bienveillance, quelle est la pertinence de ces évaluations pour la classe de mon enfant ?
  • Serait-il possible de demander aux élèves comment est vécu ce moment d'évaluation ? Leur santé mentale nous préoccupe. Il faut savoir parler de ce qui génère du stress. Les élèves sont encore très jeunes, c'est beaucoup de leur demander, voire inacceptable de faire "comme si "c'était juste un mauvais moment à passer.
  • Merci de faire apparaitre nos échanges sur le compte-rendu de l'école

Même si aucune décision impliquant des modifications dans les missions des enseignant.es ne peut être prise

Le conseil d'école ( vaut aussi pour le Conseil d'Administration du collège) est et doit être un espace de discussions, d'échanges entre les usagers/usagères et le service public!

A plusieurs parents, on dit non, nos enfants ne sont pas des QCM !

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