Le Boeing - qui nous amène de Paris à Tamanrasset - est assez confortable , à l’exemple d’une grosse voiture aérienne . Hôtesses et stewarts sur le qui-vive professionnel. Avant le décollage, ils vous avertissent pour éteindre les Gsm et ordinateurs , afin d’éviter de brouiller les communications de bord et garantir , dans ces conditions , un bon déplacement : les interférences électroniques , semble-t-il ,peuvent nuire à une bonne navigation . Ce sera , en tous cas, le première exigence du commandant de bord , avant d’entamer le mouvement de son appareil , dont il a la responsabilité , ainsi que celle des passagers disséminés dans la carlingue .
Après une heure de vol ,un petit repas assez consistant est servi pour nous faire patienter d’un voyage qui doit durer quelques trois heures et demi .
Nous avons l’impression de quitter le coeur de Paris pour sa lointaine banlieue , dépourvue de voitures et d’embouteillages . Nous poursuivrons ,d’ailleurs, le trajet à travers les nombreux écrans placés ,en hauteur , devant nous , pour savoir que nous survolons : Poitiers , Châteauroux , Limoges , Marseille , Ibiza , Palma de Majorque ….
Au delà de la Méditerranée , nous abordons Alger , le continent africain et poursuivons jusqu’à Tamanrasset.
Des passagers abandonnent les quelques titres de journaux européens ,pour se concentrer sur des titres de la presse algérienne . Le silence était de rigueur dans l’habitacle feutré de cet immense Boeing -737-800 . Nous profitons pour lire et voyager , une fois de plus , dans le temps , en parcourant les reportages effectués dans la Casbah d’Alger : Kaddour M’Hamsadji ,l’auteur, a réalisé , pour ses lecteurs , une recherche sur la mémoire de ces lieux pleins d’histoires insolites et parfois dramatiques ( la Bataille d’Alger s’y déroula ).
Mais mon esprit , plus rapide , vagabonde déjà vers Tamanrasset des années 70 ,qui m’ont vu séjourner à l’Hôtel Tin-Hinan , au titre d’une visite professionnelle destinée à mieux connaître cette sublime région durant l’hiver .
J’avais raison , puisqu’elle m’a permis de rencontrer au “Café Chergui” , l’écrivain et anthropologue Kabyle : Mouloud Mammeri , chantre de la Berbérité , décédé , depuis , dans un accident de voiture…
( à suivre )