ATHANASIA BARA

Abonné·e de Mediapart

6 Billets

0 Édition

Billet de blog 4 mars 2011

ATHANASIA BARA

Abonné·e de Mediapart

Appel de Solidarité aux 300 travailleurs sans papiers grévistes de faim en Grèce

3 mars 2011: nous sommes arrivés actuellement à la 38ème journée de grève pour les 300 travailleurs sans papiers en grève de la faim à Athènes et à Salonique.

ATHANASIA BARA

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

3 mars 2011: nous sommes arrivés actuellement à la 38ème journée de grève pour les 300 travailleurs sans papiers en grève de la faim à Athènes et à Salonique. Nous franchissons ainsi le seuil critique pour l’arrivée des dommages irréparables au niveau de leur santé alors que le risque de mort devient imminent. Le gouvernement de PASOK, faisant preuve d’une brutalité sans mesure ni précédent, rejette la demande légitime de régularisation en rejetant ainsiles travailleurs sans papiers eux-mêmes dans la mort.

Dans le même temps que le gouvernement s’accroche à saposition de déni, sont poursuivi-e-s en justice 8 membres du comité de soutienaccusé-e-s de trafficking ainsi que le président de la Faculté de Droit où lesgrévistes de la faim ont été logés avant de se faire évacuer sous menace d’une expulsionviolente.

Dans un pays dévasté par la crise où travailleur-e-s,chômeur-e-s et précaires se voient chaque jour davantage humilié-e-s, dépourvu-e-sde moyens de survie et culpabilisé-e-s, la lutte des 300 travailleurs sanspapiers porte l’honneur politique d’avoir transformé le désespoir en combat. Etmettre sa vie en danger montre peut-être que, en tant que « clandestin »,nous n’avons pas autre chose à perdre. C’est peut-être aussi l’ironie tragiqued’être immigré-e sans papiers au pays de la tragédie en période de crise.

Alors que le mouvement de solidarité s’amplifie, lesdiscours et les agressions racistes et xénophobes s’intensifient en faisant desimmigré-e-s des boucs émissaires et en opposant ceux et celles dont la viedépend du travail l’un contre l’autre. Les patrons sont miraculeusementépargnées et le conflit est transposé entre autochtones et étrangers, chômeurset travailleurs, public et privé et ainsi de suite. Mythes et préjugés sont extraitsdu plus profond de l’imaginaire pour faire de la chasse aux sorcières un sportnational, qui, hélas, n’est pas réservé qu’aux grec-que- s et qu’il n’a quetrès rarement des aspects ludiques.

Les 300 travailleurs sans papiers en grève de la faim viventet travaillent pendant des années sur le territoire grec. Ils ont été pendantces années une source importante d’enrichissement pour leurs employeurs etsource d’enrichissement culturel et humain pour leurs voisin-e-s, collègues etami-e-s, comme l’ont été par ailleurs les immigré-e-s avec ou sans papiers danstous les pays.

Nous exigeons la légalisation immédiate des 300 travailleurssans papiers en grève de la faim ainsi que la régularisation de tous lestravailleur-e-s sans papiers.

Nous exigeons l’abrogation de Dublin II qui met en péril lavie des immigré-e-s en transformant des pays entiers en dépôts de « l’immigrationnon choisie » et où les violences et les violations de tout genre deviennentmonnaie courante.

Nous appelons à amplifier la solidarité et à intensifier lapression à l’égard du gouvernement grec pour qu’il donne une solutionmaintenant.

Aucune vie n’est clandestine, aucune vie n’est de trop.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.