En visite officielle les 27 et 28 mai 2025 en Martinique, Nicolas PENIN, Grand Maître du Grand Orient de France, n’a pas livré un simple discours institutionnel. Il a posé les jalons d’une vision républicaine renouvelée, ancrée dans la réalité d’un territoire insulaire, vulnérable, digne, et déterminé à faire face à des défis d’envergure : changement climatique, crise sanitaire, déséquilibres sociaux, trafics en expansion.
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Un territoire en alerte permanente
Durant son séjour, accompagné par une délégation, dont le Conseiller de l’Ordre de la Région Antilles Guyane Caraïbe du Grand Orient de France , Jean-Yves VADIMON, Nicolas PENIN a rencontré plusieurs responsables institutionnels — Préfet, Président de la Collectivité Territoriale, Maires, Direction Générale de l’ARS — ainsi que des citoyens, des jeunes, des hommes et femmes de la Martinique. Tous témoignent d’un constat commun : la Martinique, territoire français à part entière, est aujourd’hui en première ligne face aux effets d’un modèle de développement à bout de souffle.
- Le changement climatique, déjà palpable, s’exprime à travers l’envahissement massif des algues sargasses, dont la décomposition libère des gaz toxiques (hydrogène sulfuré) aux conséquences sanitaires graves.
- Le vieillissement accéléré de la population locale s’accompagne d’une explosion des maladies chroniques : diabète, cancers, troubles cardiovasculaires.
- Le système de santé est fragilisé par le départ de nombreux professionnels, l’exode médical, et l’insuffisance des équipements spécialisés.
- Enfin, les trafics de drogue et d’armes, portés par une géopolitique caribéenne instable, participent à une montée brutale de l’insécurité, notamment dans les zones périurbaines.
Une République durable ou fragmentée ?
Face à ces constats, Nicolas PENIN a exprimé une position claire :
« Le développement durable n’est pas une option. C’est une obligation morale et républicaine. »
Pour le Grand Maître, penser un développement durable en Martinique, c’est d’abord assumer le devoir de réparation :
- Réparation écologique, en soutenant des politiques ambitieuses de traitement des sargasses et de transition énergétique.
- Réparation sanitaire, par un investissement massif dans l’accès aux soins et la formation locale des professionnels de santé.
- Réparation sociale, en luttant contre la perte de repères, le décrochage des jeunes, les discriminations structurelles.
La Martinique ne peut plus être reléguée à un simple “outre-mer”. Elle est le miroir des failles de la République… mais aussi un laboratoire d’avenir, capable d’inventer des réponses solidaires, résilientes, et profondément humaines.
Franc-maçonnerie et société : un pont, pas un mur
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La visite s’est conclue par une réunion publique autour du thème « Réparer la République : une vision régionale », ouverte à toutes et à tous.
Objectif : démystifier la Franc-Maçonnerie, trop souvent caricaturée, et rappeler qu’elle est avant tout un lieu de réflexion, d’alerte et d’engagement.
Dans ce contexte, le Grand Maître a plaidé pour que la question du développement durable ne soit pas réduite à une technocratie verte, mais qu’elle devienne un projet civique, philosophique, collectif.
« Il ne s’agit pas de sauver la nature contre l’homme, mais de réconcilier l’humain avec ses territoires, ses fragilités, ses interdépendances. »
Appel à une République des marges, forte de ses périphéries
Le message du Grand Orient de France est clair : la République se juge à sa capacité à protéger les plus exposés.
Or, aujourd’hui, les îles sont en première ligne. Et avec elles, des milliers de citoyens français subissent une forme d’oubli stratégique.
La Martinique n’est pas un écart. Elle est un avertissement. Elle peut aussi être un modèle.
À condition que l’on accepte de l’écouter, de la respecter, et de construire avec elle, une République durable, solidaire, décentralisée et éclairée.