Les diplomates de certains des 193 états membres de l’ONU (193), semblent s’inquiéter de l’implication de plus en plus prégnante des diplomates humanitaires internationaux au sein de la gouvernance mondiale. Représentants pour la plupart d’organisations non gouvernementales, et autres entités accréditées pour porter leur expertise sur certaines questions de hauts niveaux abordées par l’ONU. Les diplomates humanitaires internationaux bouleverseraient l’entre soi habituel régnant autour de la table de négociations des puissances mondiale.
Le lundi 17 octobre 2022, marquait le lancement de la onzième session des travaux de haut niveau de l’Organisation des Nations Unies sur la question du crime transnational organisé soit 5 jours de travaux de haut niveau autour de questions fondamentales pour l’avenir d l’humanité sous l’égide de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC).
Lors des travaux de la 11ème session de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée plus communément appelés COP 11 des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée, les questions, les thématiques, abordées sont cruciales pour l’implémentation au sein des 193 états membres de politiques publiques visant à orienter la planète et l’humanité vers un avenir meilleur et durable.
- Le trafic d’être humain (notamment lors de migration voulu ou forcé)
- La lutte contre la corruption
- Flux financiers illicites
- Le trafic d’organes d’êtres humains
- Le trafic des femmes et des enfants (notamment dans le cadre de mariages forcés)
- Les transactions illicites ayant un impact sur l’environnement
- Le trafic des animaux sauvage
- Le trafic de drogues
- Le trafic de données numériques
Tous ces thèmes constituent des crimes complexifiés par le fait que généralement ils s’exercent à l’intérieure, entre, et au-delà des frontières de plusieurs pays qui n’ont pas la même législation et réglementions en matière de droits transversaux (sociaux, économique, environnement…etc.), chaque état étant souverains à l’intérieur de ses frontières.
La performance de l’ONU consiste à réunir 193 états autour de questions pertinentes pour parvenir à un accord qui fera date dans l’histoire de l’humanité afin de cesser ces crimes. Pour ce faire chaque état est membre de l’ONU et est représenté par des diplomates (ambassadeurs, chargés de missions spéciaux, conseillers humanitaires, diplomates nommés par le président d’un état…etc.) qui représentent les intérêts de chaque pays. L’ONU s’organise pour instaurer un dialogue permanent avec chacun dans les 7 langues reconnues par l’ONU. Il faut savoir que ces négociations sont simultanément traduites en 7 langues afin de faciliter l’exercice de la diplomatie. La diplomatie se met en articulation à travers la succession de dialogue qui est instaurée et se concrétise à travers des consensus qui débouchent sur des conventions, des accords, des politiques publiques internationales que les états membres doivent ratifier et appliquer au sein de leur territoire. A première vue, tout cela paraît utopique, néanmoins c’est le fait de ne rien tenter qui est dangereux pour l’humanité.
Une fois le contexte posé, revenons au sujet de cet article : la première journée de réunion a été mobilisé par un fait inédit. Alors que le président de la 11ème session de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée a été élu en la personne de H.E. Baker Fattah Hussen (par ailleurs ambassadeur représentant de la république d’IRAQ) , et que nous allons aborder l’ordre du jour ; le représentant de fédération de Russie et de l’état de l’Azerbaïdjan contestent la présence de 3 organisations non gouvernementales originaires de leur territoires, alors même qu’elles ont reçu une accréditation de l’Organisation des Nations Unies pour participer à cette réunion en qualité de membres observateurs.
Ces diplomates sont allés jusqu’à sous-entendre que cette intrusion nouvelle et inconvenu serait un affront à l’esprit de Viennes (Autriche) et accusent l’ONU de vouloir positionner les ONG au même niveau décisionnel que les états ; Soutenu par les représentants de nombreux pays, dont la Chine, l’argumentation de la fédération russe chef de file de cette fronde, s’est heurtée à celle de l’Union européenne, de ses état membres qui siégeaient également lors de cette réunion : avec le sentiment de voir s’affronter deux blocs, deux idéologies antagonistes au regard de leur constitution, de leur fondement , avec d’un côté les pays qui partagent les mêmes valeurs sur le sujet de la démocratie et d’un autre ou cette notion plus relative s’apparente du point de vue de Humanity For The World (HFTW à de l’autocratie.
L’union européenne n’a cependant pas manqué de rappeler les grands principes fédérateurs de la démocratie, des droits de l’Homme et l’importance de la prise en considération de l’avis d’expert de la société civile dans le cadre de la gouvernance mondiale. Alors que des sujets cruciaux par leur gravité et leur impact sur la pérennité de l’humanité et de la planète sont en jeux, Cette discussion a duré pratiquement toute la journée et s’est soldée par un vote orchestré par le président de la l’assemblée, en faveur du maintien des 3 ONG autour de la table de discussion.
A l’heure ou la voix du peuple, de la société civile n’est pas toujours en accord avec celui de son gouvernement et/ou de son gouvernant. Ce résultat marque l’impartialité et la volonté de l’Organisation des Nations Unies d’accorder plus de place aux entités non gouvernementales dans le processus décisionnel mondial.
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