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Billet de blog 10 décembre 2025

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Mon vis sur la position du PCF concernant les relations entre national et local

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Mon avis sur la position du PCF concernant les relations entre national et local

En tant que militant communiste, adhérent au PCF depuis de nombreuses années, militant CGT depuis 50 ans et ancien métallurgiste aux Forges Stéphanoises, j’ai passé ma vie sur le terrain, au contact direct des travailleurs et des populations. Mon engagement dans la lutte contre l’amiante m’a profondément marqué j’ai vu des collègues tomber malades, des familles brisées, et j’ai compris que les combats sociaux ne se gagnent pas sur des plans abstraits ou dans des bureaux nationaux, mais dans les ateliers, les entreprises, les associations et les quartiers.     

C’est là que le militantisme prend tout son sens et devient véritablement utile.

Le PCF a toujours revendiqué une forte cohérence nationale. Cette cohérence est nécessaire elle permet de structurer les campagnes, de peser sur les grandes décisions politiques, de défendre un projet commun et d’affirmer une identité claire. Mais trop souvent, la priorité donnée au national s’est faite au détriment de l’ancrage local et de l’action des militants de terrain. Les sections communales, les syndicats, les associations et les militants engagés se retrouvent parfois marginalisés, alors même qu’ils incarnent le lien vivant entre le parti et les citoyens.

Les décisions nationales, trop éloignées des réalités locales, peuvent créer décalage, frustration et désengagement.

Cette situation a des conséquences concrètes et lourdes. Le parti risque de devenir un parti d’élus, concentré sur la gestion institutionnelle, mais déconnecté des luttes populaires qu’il prétend représenter. Or, la force historique du PCF a toujours reposé sur sa capacité à être présent sur le terrain, à soutenir les travailleurs, à défendre la santé et la sécurité au travail, à protéger les populations contre les injustices et les risques industriels. Les luttes pour la santé et la sécurité, comme celles que nous avons menées contre l’amiante, ou les mobilisations syndicales pour les droits des salariés, ne se gagnent pas depuis les instances nationales : elles exigent un engagement concret, visible et continu sur le terrain.

Le dilemme national / local est donc central pour l’avenir du PCF. Il ne s’agit pas de choisir l’un au détriment de l’autre, mais de trouver un véritable équilibre. Les sections locales doivent retrouver une autonomie réelle, pouvoir décider, agir et répondre aux besoins concrets des populations et des travailleurs. Mais cette autonomie doit rester coordonnée avec le projet national, pour que le parti conserve sa cohérence stratégique et idéologique. Sans cette coordination, l’action locale peut se fragmenter et perdre sa force.

Mon expérience militante m’a montré que l’action sur le terrain est le véritable baromètre de la crédibilité politique. Être présent dans les entreprises, dans les quartiers, dans les associations, aux côtés des syndicats et des collectifs citoyens, c’est là que le PCF peut redevenir une force populaire et efficace. Ce travail concret permet de tisser des liens de confiance avec les populations et de montrer que le parti incarne réellement ses valeurs, au-delà des déclarations nationales.

Aujourd’hui, face aux transformations sociales, à la précarisation du travail, aux mutations industrielles et aux nouveaux défis environnementaux, le PCF ne peut se contenter de décisions centralisées. Il doit redonner du pouvoir aux sections locales, aux militants et aux citoyens engagés, pour qu’ils puissent agir sur le terrain. Mais ce renouveau local doit être relié à une vision nationale forte et coordonnée.

C’est ce double ancrage qui permettra au parti de rester fidèle à son rôle historique de défenseur des classes populaires et des luttes sociales.

Il est également essentiel de valoriser l’expérience et la mémoire militante. Les anciens militants, ceux qui ont combattu sur le terrain et vécu les luttes, représentent une richesse indispensable pour former les nouvelles générations et transmettre les valeurs du parti.   

Mais le PCF doit aussi s’ouvrir aux jeunes militants, aux nouvelles formes de mobilisation et aux engagements citoyens actuels.

C'est en combinant expérience et innovation, ancienneté et renouvellement, que le parti pourra retrouver son ancrage et son influence.

Enfin, je suis convaincu que le renouveau du PCF passera par la réconciliation concrète du national et du local, par un militantisme vivant et proche des citoyens, et par une action quotidienne et engagée dans les entreprises, les quartiers et les associations. Les grandes déclarations et décisions nationales ne suffisent pas il faut les traduire en actions concrètes qui protègent, défendent et améliorent la vie des travailleurs et des populations. Sans cet équilibre, le lien entre le PCF et les luttes populaires se fragilise, et le parti risque de perdre sa légitimité sociale et politique.

Le PCF doit redevenir ce qu’il a toujours été un parti enraciné dans les luttes populaires, capable de conjuguer cohérence nationale et action locale, capable de défendre les droits des travailleurs et d’accompagner les citoyens dans leurs combats quotidiens.                                       

C’est ce retour au militantisme concret, à l’action de terrain et à l’ancrage populaire qui fera la force du parti communiste demain.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.