On nous présente un soi-disant “nouveau gouvernement”. Mais ce gouvernement Lecornu, c’est du recyclage pur et simple les mêmes visages, les mêmes intérêts, les mêmes attaques contre le monde du travail. Rien n’a changé, sauf peut-être l’arrogance.
On retrouve quoi ?
Des ministres accusés de prises illégales d’intérêts, des serviteurs des lobbys, des champions de la matraque, des opportunistes repeints vaguement en rose pour faire croire à une ouverture. Et ça vient nous parler de République exemplaire ? De justice sociale ? De dialogue ? Foutaises !
Ce gouvernement, c’est un comité de gestion au service du patronat. Leur programme, on le connaît il ne cache même plus son jeu. Il ne gouverne pas pour la population, il gouverne pour les actionnaires. Quand on regarde secteur par secteur, on voit la même logique de destruction organisée :
Dans la santé : Ils ont laissé l’hôpital public à l’agonie. Des lits fermés par milliers, des services d’urgences en ruine, des soignants épuisés, mal payés, méprisés. Les déserts médicaux explosent, les maternités ferment, les EHPAD manquent de personnel et de moyens. Et que font-ils ?
Ils ouvrent grand la porte aux cliniques privées, aux assurances, aux groupes financiers qui font du soin un business. La santé n’est plus un droit, c’est un marché et ce gouvernement en est le promoteur.
Dans l’éducation : Ils détruisent l’école publique à coups de réformes autoritaires, de suppressions de postes et de précarisation des personnels. Ils mettent en concurrence les établissements, ils affaiblissent les statuts, ils transforment l’école en fabrique à inégalités. Le privé est encouragé, financé, consolidé pendant que le public est abandonné. Et les profs devraient se taire ? Pas question.
Dans l’industrie : Pendant qu’ils paradent avec des discours sur la souveraineté industrielle ils laissent fermer les usines, licencier les travailleurs, délocaliser la production. Ils financent les patrons pour qu’ils restructurent, puis ils indemnisent les licenciements avec de l’argent public. Pas un plan de réindustrialisation sérieux, rien sur les salaires, rien sur la sécurité au travail, rien sur l’amiante, rien sur les cancers professionnels. Ils laissent crever les bassins industriels pendant qu’ils distribuent les dividendes !
Dans l’énergie : Ils ont privatisé, éclaté et démantelé EDF. Ils font exploser les factures de gaz et d’électricité pour engraisser Total, Engie et les traders. Ils refusent de bloquer les prix, mais ils subventionnent les profits. Et maintenant, ils veulent remettre une couche sur le nucléaire sans débat public, sans contrôle citoyen, sans démocratie sociale. Les travailleurs de l’énergie savent très bien que leur objectif, c’est tout vendre morceau par morceau.
Dans les transports :Ils sabotent le service public ferroviaire. Fermetures de gares, suppressions de lignes, casse du fret, sous-effectifs chroniques, privatisation rampante. Pendant ce temps, le routier est livré au dumping social européen et les conditions de travail explosent. Plutôt que d’investir dans le rail et le transport collectif, ils bétonnent pour les grandes fortunes.
Dans la fonction publique et les collectivités : Ils étranglent les budgets, réduisent les effectifs, multiplient les contractuels précaires et détruisent les statuts. Les territoriaux sont à bout, dans les écoles, les cantines, les voiries, les services techniques, les CCAS, les bibliothèques, les crèches et eux continuent d’imposer l’austérité et la rigueur.
Dans l’assurance chômage et les retraites : Ils ont volé des trimestres entiers à des millions de salariés, ils ont reculé l’âge de départ, ils ont réduit les droits des chômeurs. Leur réforme, c’est la punition pour les privés d’emploi et la fatigue jusqu’à la tombe pour les travailleurs. Ils veulent rendre le chômage honteux et la retraite inaccessible.
Sur la répression sociale : Quiconque relève la tête se retrouve surveillé, fiché, menacé, matraqué. Les militants syndicaux sont poursuivis pour avoir défendu leurs collègues, les manifestations sont nassées, les grèves criminalisées. Ils veulent museler la contestation pour faire passer la casse en douce.
Sur les droits syndicaux : Ils ferment les CHSCT, ils réduisent les moyens des élus du personnel, ils institutionnalisent le chantage à l’emploi. Ils prétendent “fluidifier le dialogue social”, mais ce qu’ils veulent, c’est un syndicalisme d’accompagnement, docile et contrôlé.
La CGT, elle, ne rentrera jamais dans ce jeu.
Alors oui, ce gouvernement est notre adversaire direct.
Il est l’instrument d’une offensive de classe contre les travailleurs, les retraités, les jeunes, les privés d’emploi. Et nous, nous sommes l’obstacle qu’ils veulent neutraliser.
Qu’ils le sachent que à la CGT nous n’accepterons pas la résignation, nous n’accepterons pas la précarité comme horizon, nous n’accepterons pas que nos droits soient bradés, nos luttes effacées, nos organisations bâillonnées.
Face à leur gouvernement de combat social contre nous, nous opposerons un mouvement social de combat contre eux.
Pas demain, pas plus tard , maintenant.
Dans les entreprises, dans les services publics, dans la rue, dans les caisses de grève, dans les piquets, dans les AG. Un gouvernement comme celui-là ne se supplie pas, il se combat.
Et qu’ils ne comptent pas sur notre fatigue.
Nous avons la mémoire des luttes et la rage de l’avenir.
Augustin VINALS Militant CGT et Politique dans la métallurgie à St Etienne depuis un demi siècle