Faire voler en éclats une éducation qui nous apprend les verbes être aimé et se méfier avant celui d’aimer.
Échapper au réel, donner à sa vie beauté et légèreté : c’est ainsi que commence l’histoire de Camille, avec elle celle de Costa, et avec eux de Cyril, de Gwendoline et de Kimberley.
Camille veut donner son amour. Mais pas au plus séduisant, ni au plus méritant ou au plus admirable… Non : ceux-là n’ont pas besoin d’elle. Elle donnera son amour au premier venu.
C’est ainsi qu’elle se lance corps et âme à la poursuite de Costa, qui quitte sa piaule parisienne après l’avoir, on le devine à demi- mots, violée... Contre toute attente, en quête d’absolu, elle va suivre en province ce paumé dans sa volonté de retrouver son enfant, Kim, une petite fille qu’il n’a pas vue depuis trois ans, abandonnée à sa mère, Gwendoline.
Si Camille veut le forcer à s’excuser, elle cherche surtout à se qu'il se livre, qu'il se laisse regarder du bon côté : un côté qu’il a oublié, tant personne ne semblait s’y intéresser… Ensemble ils vont déraper, penchant dangereusement vers le fait-divers; puis chacun, avec l'aide, maladroite et presqu'involontaire, de Cyril, trouvera son chemin - ni le bon ni le mauvais, mais le leur. Une véritable providence que cette rencontre pour Costa, que cette fille pour le moins singulière qui le renverra à lui, à sa vie, à sa famille, avec un petit quelque chose de meilleur….Un ange?
L’histoire d’un amour inconditionnel, donc rare, donc merveilleux, celle d’un regard qui voit, racontée avec une grande poésie dans la violence -des sentiments comme des évènements- par Jacques Doillon, qui en profite pour redonner vie à son Petit criminel au travers de Gérald Thomassin et révéler le talent d’une renversante Clémentine Beaugrand.