Ciudad Valdeluz n'est pas une ville. Ciudad Valdeluz est la trace d'une utopie immobilière. Initialement construit pour accueillir 30 000 habitants, le complexe n'est occupé que par quelques centaines de familles. Ce qui devait être en 2004, lorsqu'a débuté le chantier, une ville moderne en Espagne, bâtie au milieu des champs, n'est aujourd'hui qu'une incongruité dans le paysage, une ville fantôme contemporaine.
Une partie seulement des bâtiments a été achevée. La surface du site est largement recouverte de mobilier urbain et de rues encadrant des terrains vagues.
Tout autour des immeubles, le maillage des voies de circulation ne mène qu'à des plots en béton posés face à ce réseau pantelant comme un système veineux privé d'organes à irriguer.
Cette aberration urbanistique témoigne de la brutalité de la crise immobilière qu'a subi l'Espagne ces dernières années.
La signalétique ne prescrit plus des directions et des comportements qu'à des êtres invisibles, ou presque.
Courrier international a eu l'heureuse initiative de traduire un article d'El Pais décrivant cette situation. Cet article est disponible ici.