Depuis quelques heures, c'est l'effervescence : "La cour d’appel de Versailles a ordonné à Mediapart, jeudi 4 juillet, de supprimer toute citation des enregistrements de l’affaire Bettencourt. Son arrêt (...) interdit [à Mediapart], de surcroît, de les mentionner à l’avenir. (...)Le tout à compter de huit jours suivant la signification officielle de l’arrêt et, passé ce délai, sous astreinte de 10 000 euros par jour de retard et par infraction constatée." (Source ici) !
Pour empêcher cette censure, les fonds du journal insuffisants à tenir tête jusqu'au résultat du pourvoi en cassation à venir, nous sommes beaucoup à avoir évoqué des solutions. Mais, alors que Mediapart peut lui-même diffuser les articles en question par diverses plate-formes de téléchargement, pourquoi se faire croire éculé ?
En engendrant chez ses lecteurs un sursaut semblable par la mise en exergue de partis pris et la victimisation, certes fondée, le journal parvient à montrer la masse de ceux qui le soutiennent et intimider de potentiels adversaires, inspirés par l'exemple Bettencourt&tuteur que sa propre intervention handicape en déterrant un scandale vieux de trois ans.
Ainsi d'une décision néfaste de la Justice Mediapart attire l'attention, la sympathie, les abonnements. C'est un retournement de situation par lequel le journal paraît, plus que légitime, essentiel et brave.
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Il est intéressant de noter l'implication supérieure des lecteurs pour cette cause que pour n'importe laquelle. Il semble que l'on réagisse à la presse plus en cette qualité que en celle de citoyen; peut-être en raison de la distance illusoire entre réalité palpable et réalité énoncée, d'autant plus que la réalisation de cette dernière est lointaine.