Je veux écrire que je décide d'être heureuse, je veux remercier tout ceux qui m'ont soutenu et me soutiennent. Je veux voir et dire tout ce qui m'est offert, que je suis jeune, que je ne manque de rien matériellement. Il faut affronter le manque spirituel, y pourvoir, comme c'est dur, comme elles sont dures les nuits froides d'une vie intérieure triste d'ennui et de désespoir au premier âge pour la joie pourtant. J'ai pour idée d'écrire un texte sur la mélancolie, quand il n'y a qu'elle pour bords et horizon, et un texte sur l'après, ce monde incroyable et insoupçonné sans elle.
Un autre monde donc dans ce texte. La promesse d'une autre vie.
À la gloire du matin
Merci à toi de m'avoir soutenu!
Et j'irais aimant la vie.
Non, ce n'est pas moralisation ni une nouvelle religion.
Merci à toi mon ami d'avoir été à l'écoute.
Ceci est l'inverse d'une lettre de suicide.
C'est fragile cependant.
Je veux faire le serment d'être toujours heureuse.
Comme j'ai été triste et longtemps. Et cela était la norme! Je ne voyais pas de monde au delà.
Je ne veux connaître que la clarté du matin et la douceur d'un lendemain de pluie.
Je veux aller heureuse, joyeuse, souriant sans honte, l'esprit pur du regret et du remord, enthousiaste, chérissant le jour, chérissant la nuit, reconnaissante envers ma famille et mes amis;
Acceptant les pertes et les blessures, ne les niant jamais ;
Accueillant chaque instant pour précieux.
Oh oui, je veux aller à la gloire du matin!
Quel chant surprenant de ma part n'est ce pas, ô ami!
Que s'éteignent les larmes qui couvrent, fantômes, mon visage !
Je veux chanter, avec joie, que le jour est un sourire et la nuit une danse!
Je veux compter mes dons surtout et reconnaître mes manques sans que ma vie soit un enterrement -- le mien, celui de la joie et de l'espoir.
Je suis en vie, jeune, en bonne santé, deux jambes, deux bras, un coeur qui bat, une tête qui songe, voies pour la beauté du monde.
Je veux rejeter l'inquiétude, le regret.
Je veux aller sans violence vis à vis de mon imperfection et de ma faillibilité. Voilà pour ce qui dépend le plus de moi.
Je veux de doux et fidèles amis, des nuits de discussions, le cœur ouvert, les esprits dérivant au son d'une musique.
Je veux découvrir d'autres toits, d'autres ciels, d'autres regards.
Je veux la complicité, la joie collective d'un cercle d'amis.
Que les rayons du soleil percent et dispersent les brumes !
Je veux la joie pour éternelle amie!
(Je veux beaucoup mais est ce trop de souhaiter le meilleur ou n'est ce pas justement sûr moyen pour le meilleur?)
Je veux ressentir acuitement chaque émotion et la décrire précisément.
Je veux des banquets d'espoirs réalisés.
Je veux l'étreinte de ton regard chaleureux, âme amie.
J'écoute avec estime chacun de tes mots.
Tu me présentes un autre monde, le tien.
Quelle merveille que l'on puisse sympathiser, fraterniser, échanger, se comprendre, même approximativement. Et si je tombe, ou si tu tombes, il y a la main amie pour relever!
Ô grâce! Ô miracle!
Voici ma reconnaissance.
Je veux m'émerveiller des bleus sombres de la nuit.
Je veux vaincre le doute.
Je veux aimer chaque temps.
Je veux vaincre le doute pour de là trouver l'audace d'oser.
Je veux croire en ces causes qui peuvent sembler perdues mais poussent au meilleur.
Je veux chérir ce que j'ai, ce qui m'est offert et sans arrogance.
Comme je suis redevable de ma mère, de ma famille, de mes amis!
Ils ont enduré mes plaintes! Elles était là alors que la léthargie m'avait gagné, que j'étais d'abord vacillement.
Je veux voir ce qui m'est offert surtout, y être sensible, en être consciente, plutôt que, amère et triste d'envie, ne remarquer que les trésors inaccessibles.
Je veux offrir mon cœur à l'espoir et à la joie simple, satisfaite de ce qu'il y a.
Je veux me sauvegarder de trop grandes attentes pour plutôt aimer ce qui est.
Je veux célébrer ce que je peux plutôt que regretter les rêves impossibles.
Je veux en tout la légèreté par laquelle l'enfant aime - tout émerveillement, toute joie, toute évidence, à la faveur du naturel.
Je l'ai connu longtemps l'esprit morose, le cœur plaintif : à ma vue surtout et avant tout l'absence (de bien, de beau, de juste).
Et toi mon ami, tu m'as ouvert ta porte, je t'ai ouvert mon cœur, et en pensée j'ai découvert un nouvel horizon, un ailleurs sans vague à l'âme
-- suis je intoxiquée? Pourtant nulle liqueur!
uniquement ton écoute, notre candeur, quatre murs autour de l'amitié -- un vent frais pour mon sang et ma pensée.
Je veux m'émerveiller comme l'enfant de chaque parcelle du temps, admirer les arômes du thé, les nuances de ce ciel voilé par les lumières nocturnes et citadines, l'écoulement tranquille des secondes, des minutes, des heures un soir ordinaire (Pas si ordinaire, ce soir) au creux ma jeunesse, dans la main de Dieu.
Je veux choisir d'être heureuse.
Quel défi! Autant que possible pourtant je veux m'y efforcer. Je n'ai jusqu'ici jamais trouvé une telle force en moi. Je me suis surtout sentie seule, faible, vulnérable, blessée, dépassée, incapable, coincée.
Je veux aller par envie, joie, réjouissance, amour de la vie, en paix.
Je veux accepter les souffrances plutôt que de les aggraver en me révoltant.
(Cela est il possible? Je n'ai jamais connu de telle vie! C'est incroyable de se dire qu'elle serait possible. Je devrais me détacher de la gangue de mélancolie qui m'entoure et devenir toute autre. Pourtant je ne connais pas de vie sans elle, c'est elle ma vie, la mélancolie, c'est elle mon corps et c'est elle mon esprit. C'est elle Dieu? Je ne la remarque plus. C'est elle le Monde. Il y a un monde au delà d'elle et sans elle? Ça doit être aussi sans moi alors! J'aimerais bien le connaître ce doux rêve où je serais forte, le sourire aux lèvres, le coeur content. Je crois en elle, mélancolie. Elle est fidèle comme un angle perpendiculaire à un carré. Certains vivent sans elles. Sommes nous encore de la même espèce?
Je veux m'en séparer, la laisser disparaître pour n'être que souvenir. Je veux des extases, un soleil pour coeur, inspirée par la jeunesse, avec la foi de ceux qui connaissent peu la vie --les plus grands croyants.)
(Mais le bon mot n'est pas du tout tristesse ou mélancolie, plutôt ennui)