C'est le docteur Bernard Ménétrel alors conseiller de pétain qui recommandera un ancien joaillier parisien et capitaine de réserve, Robert Ehret pour sa conception. Ce dernier réalise alors un croquis dès septembre 1940, et le présente à pétain en octobre suivant. Par décret du 17 août 1942, Robert Ehret est alors nommé membre du secrétariat particulier de pétain dirigé par Bernard Ménétrel.
Cet insigne prétendait rappeler la forme de la hache de guerre des Francs et des Germains (1870-1871). Alors qu'en réalité la francisque était une arme de jet à un seul fer, une hache à double tranchant appelée labrys. L'insigne était porté à gauche au-dessus du rabat d'une poche de poitrine, de veste civile ou militaire. Toutes les pièces en or et diamants-or furent créées par les Ateliers Ehret à Paris. Les ateliers Augis de Lyon fabriquèrent quant à eux, les modèles en bronze et émail.
La francisque est créée, approuvée, et régie par les dispositions des arrêtés du 26 mai 1941, de la loi du 16 octobre 1941, et des décrets des 14 mars 1942 et 31 juillet 1942. Elle est déclarée insigne du maréchal de France chef de l'État Français.
Bien qu'étant l'insigne de pétain à titre personnel, la francisque est progressivement utilisée sur les documents officiels comme symbole de l’État français en tant que personne morale.
Pour obtenir cette décoration, le demandeur devait remplir sa demande sous la forme suivante : je soussigné, déclare être Français de père et de mère, n'être pas Juif, aux termes de la loi du 2 juin 1941 (J.O. 14 juin 1941) et n'avoir jamais appartenu à une société secrète. Le candidat devait avoir deux parrains, présenter des garanties morales incontestées, et remplir deux des conditions ci-après :
Avant la guerre, avoir pratiqué une action politique nationale et sociale avant la guerre, conforme aux principes de la révolution nationale.
Depuis la guerre, manifester un attachement actif à l'œuvre et à la personne du maréchal ; avoir de brillants états de services militaires ou civiques. Il devait prêter ce serment : je fais don de ma personne au maréchal pétain comme il a fait don de la sienne à la France. Je m'engage à servir ses disciplines et à rester fidèle à sa personne et à son œuvre.
Cette distinction était attribuée soit directement par le chef de l'État, soit par le conseil de la francisque composé de douze membres nommés par le chef de l’État, et présidé par le grand chancelier de la légion d'honneur de l'époque, le général Charles Brécard (poste qu'il occupa de 1940 à 1944). Elle pouvait être retirée dans les mêmes conditions, car elle dépendait d'une carte d'autorisation spéciale.
Cependant, beaucoup des premiers attributaires n’eurent pas à la demander, ni à prêter serment. Henry du moulin de Labarthète, directeur du cabinet civil de pétain entre juillet 1940 et avril 1942, écrira dans son livre le temps des illusions, "on la donna à tout le monde, et d’abord aux "copains", à l’entourage, aux voisins de chambre, aux garçons d’étage ou d’ascenseur, aux plongeurs, bientôt aux petites amies. On la refusa, au début, aux "impurs" c’est-à-dire aux collaborationnistes. Mais Brinon (3) finit, un jour par l’escroquer, et la marée n’eut alors dès lors plus de bornes. J’aimerais que l’on publiât, un jour, la liste des bénéficiaires de la francisque. On y verrait que le ridicule ne tue pas tout le monde, même en France.
Cette médaille de la honte, fut portée avec fierté par quelques célébrités, et hommes d'état, dont :
Pierre Fresnay, acteur mais également directeur de la première sous-commission COIC (4).
Edmond Giscard d'Estaing, père de VG d'Estaing, président de la République Française entre 1974 et 1981
Auguste et Louis Lumière, les pionniers du cinéma ingénieurs et industriels.
Pierre Mauriac, doyen de la faculté de médecine de Bordeaux, et frère du Nobel François Mauriac.
Paul Morand, écrivain et membre du cabinet de Pierre Laval, ambassadeur de l'État Français (ainsi rebaptisé en remplacement de république française qui fut rayée sous le régime de vichy) en Roumanie et en Suisse.
Charles Vanel, acteur.
François Mitterand, président de la République Française entre 1981 et 1995.
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PS : Aujourd'hui 11 novembre jour de commémoration de l'armistice de 1918, il est important de rappeler que sous le régime de vichy les cérémonies de rappel à la défaite allemande ont été interdites. Ce qui suscitera une manifestation de lycéens et étudiants à Paris en novembre 1940, marquant ainsi le début d'une résistance clandestine. Le 11 novembre 1942 marque également l'invasion de la zone libre française par les troupes allemandes, précipitant la fin de l'autonomie du régime faisant de vichy son vassal.
Rappelons également qu'un vichy bis pourrait renaître en cette même ville si cela tournait mal en 2027, au vu des amitiés politiques un peu louches qu'ont certains élus de l'Allier, en recevant un rétailleau avec moults remerciements bien fayots et gluants pour être venu inaugurer en grande pompe la construction du nouveau commissariat de vichy, ou encore un wauquiez dont on loue sa hauteur (sa taille of course). Par conséquent, les petits collés-serrés de ces élus d'une ville au passif peu glorieux comme vichy, a de quoi inquiéter. S'afficher avec deux des plus odieux personnages politiques actuels, aux fantasmes en tout point identiques à ceux du rn, (répression, racisme, homophobie), n'est ni anodin, ni une erreur de parcours, c'est juste la honte, ou plutôt l'absence de honte ... car ce sont les mêmes qui en 2027 ne se gêneront pas pour faire alliance avec le rn pour bien emm... der la LFI, leur plus gros obstacle actuel.
WIKI NOTES :
(1) régime de vichy, régime autoritaire et antisémite de vichy instauré entre juillet 1940 et jusqu'en août 1944.
(2) révolution nationale, idéologie officielle du régime de vichy (juillet 1940 à août 1944) pendant l'Occupation de la France par l'Allemagne nazie La devise républicaine liberté égalité fraternité est alors remplacée par la devise travail famille patrie.
(3) Fernand de Brinon, homme politique, avocat, journaliste,(1885-1947), il sera fusillé pour avoir collaboré et représenté le gouvernement de vichy auprès du haut commandement allemand pendant l'occupation.
(4) comité d'organisation de l'industrie cinématographique prévu par la loi du 16 août 1940 du régime de vichy, et créé par un décret du 2 décembre 1940, aux fins de normaliser la production cinématographique et de la contrôler. Il est placé sous l'autorité du ministère de l'information, ex ministère de la propagande en 1938. En 1945, le COIC est remplacé par le Centre National du Cinéma et de l'image animée (CNC).
certaines minuscules sont voulues.