Né en 1977 au Pays de Galles, Ian Watkins et son meilleur ami de lycée Mike Lewis formeront plusieurs groupes sans succès avant que Lostprophets voit le jour en 2000. Ils enregistreront cinq albums en douze ans, tourneront aux US et en Europe, se produiront également dans de grands festivals rock. Le groupe vendra plusieurs millions d'albums et sera multi-récompensé.
Quand Ian Watkins se fait arrêter fin 2012, beaucoup de monde ainsi que les autres membres du groupe diront n'avoir jamais rien remarqué de ses agissements. A contrario, la police connaissait depuis quatre ans ses perversions sexuelles. Négligence réelle ou égard dû à son statut de rock star, les signalements dénonçant ce pédophile ne furent jamais réellement pris en compte avant cette date.
Tout commença en 2008 quand Joanne Mjadzelics ex-petite amie de Ian Watkins appelle le service de protection de l’enfance de Rhondda Cynon Taf dans le Pays de Galles, afin de le dénoncer pour avoir fait prendre de la cocaïne à un enfant et l'avoir violenté sexuellement. Une enquête sera ouverte et rapidement abandonnée quelques mois plus tard par la police de South Wales, fautes de preuves.
Mais plusieurs femmes dont Joanne Mjadzelics (re)porteront plainte toujours à South Wales contre Ian Watkins pour possession d’images pornographiques et pédophilie. Joanne Mjadzelics apportera des preuves en photos contre son ex, mais cette initiative (encore pas très claire et controversée même si blanchie de toute complicité aujourd'hui) se retournera contre elle en 2015. Elle sera jugée pour possession et distribution d'images pédopornographiques, utilisées selon elle pour piéger Ian Watkins. Joanne Mjadzelics affirmera également que Ian Watkins entretenait une relation malsaine avec une femme qui totalement obsédée par lui, l'aurait laisser violer son enfant. Le policier prit de haut les déclarations de Joanne Mjadzelics. Etant connue comme prostituée occasionnelle donc non crédible, il lui conseilla de se calmer et de laisser tomber sa rancoeur envers son ex célèbre.
Elle expliquera plus tard au juge chargé de l'affaire, que dès 2007 Ian Watkins lui aurait fait part de son obsession pour les très très jeunes enfants, d'un viol commis sur une fillette de 12 ans lors d'un séjour à Los-Angeles et qu' il lui aurait également envoyé un peu plus tard cette même année, la photo d'une gamine de 5 ans qu'il qualifia de "super aguicheuse".
Quand cette affaire abjecte éclata, tout le monde s'étonna qu'un tel dépravé aie pu échapper aussi longtemps à la justice, et ce malgré plusieurs signalements. La réponse la plus évidente est que sa célébrité lui avait bien servi mais aussi que le profil des accusatrices (droguées, prostituées occasionnelles) n'avait certainement pas parlé en leur faveur. Les autorités nièrent ces théories évidemment en répliquant que rien n'étayait ces hypothèses.
L’IPCC* soulignera que lorsque Joanne Mjadzelics signala pour la première fois les agissements de Ian Watkins à la police, elle leur montra un message qu’il lui avait envoyé en août 2007 et dans lequel il lui disait crûment avoir couché avec une gamine. Cependant personne ne se donnera la peine de jeter un œil sur le téléphone. Ce qui aurait certainement mis un terme à tous ses viols et à son dernier "projet" abject s'il en est : abuser d'un nourrisson avec l'accord de la mère, qui en échange de drogue avait accepté de lui "prêter" son nourrisson et attendrait leur retour sur un banc face à l'hôtel où il comptait violer ce bébé.
Cette fait divers sordide fit grand bruit au Royaume-Uni. Une journaliste et influenceuse célèbre divulgua l'identité de deux jeunes femmes d'à peine vingt ans qui non seulement avaient laissé Ian Watkins abuser de leurs enfants, mais avaient participé à ses jeux sexuels. La justice l'obligea à retirer ses tweets, afin que ces toutes jeunes victimes puissent grandir en tout anonymat.
L’enquête ou plutôt l’absence d’enquête sur Ian Watkins fut examinée par l’IPCC* qui conclura à "d''inquiétants manquements dans l’utilisation des renseignements sur les abus d’enfants commis par Ian Watkins". Six policiers furent jugés pour "négligence" et trois prirent "leur retraite".
Ian Watkins une fois incarcéré et avec l'appui financier de sa famille, "s'organisa" une vie somme toute plutôt sympa vu le contexte : garde rapprochée, deal de drogue et correspondances avec des jeunes femmes dont certaines prêtes à lui "offrir" leurs jeunes enfants. Après avoir vu sa peine rallongée de quelques mois pour "possession illégale de smartphone", il sera victime en 2023 d'une agression au couteau à laquelle malheureusement il échappa. Ian Watkins sortira de prison en 2039, il aura 62 ans.
*Independent Police Complaints Commission, administration indépendante du gouvernement britannique qui supervise le système de gestion des plaintes déposées contre les forces policières du Royaume-Uni et du Pays de Galles.
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