Déambuler dans Camden Town au milieu des 70's, c'était à peu près se retrouver dans une cour des miracles musicale et capillaire. Toute cette jeunesse anglaise devenue subitement punk, avec leurs crêtes de toutes les couleurs et hauteurs, c'était limite du freak art. Cette génération No Future qui se fracassa avec l'arrivée de Maggie au pouvoir, trouva néanmoins une façon peu banale de s'exprimer avec des looks pas possible et un style musical bruyant et merdique.
Entre ces punks buveurs et bagarreurs, un taux de chômage qui explosait et les mineurs qui à juste titre déjà craignaient le pire, l'Angleterre vivra une période sociale et politique horrible mais très innovatrice côté musique et look, que l'on aime ou pas.
La doc, le cuir à pin's, le jean's et les collants troués, les piercings et la dent unique débarquèrent ainsi dans les rues de Londres.Tous ces teints maladifs, courbés sur des quilles toute maigrelettes qui sautillaient dans les clubs de Camden la nuit et squattaient les trottoirs de King's Road le jour, au secours ! rien qu'en photos et des décennies plus tard ces pov' punks renvoient toujours cette image un peu pathétique d'une jeunesse bien paumée.
Sans surprise ce mouvement s'atténua rapidement. Les New Romantics et les Gothics débarquèrent, avec dans leur sillage le groupe au plus mauvais chanteur du monde : Duran Duran ! Spandau Ballet, Depeche Mode, Culture Club et j'en oublie balayèrent d'un battement de cils et petits coups d'éventail tous ces punks. A l'exception de The Clash (entre peu d'autres), qui poursuivra sa carrière avec succès.
Aujourd'hui que reste t-il de cette mouvance bien déglingoss ? la plupart des protagonistes de cette période sont morts, oubliés ou pire ... anoblie comme Vivienne Westwood. Les rares (sur)vivants sont carrément pathétiques à essayer de pogoter sur leur passé. Et mis à part une ressortie plus ou moins régulière de ces daubes presque inécoutables, le punk contrairement à d'autres courants musicaux rate toujours ses come-back.Ce qui n'est pas si mal, car franchement qui aujourd'hui aimerait croiser dans Arlington Road un lâché de punks coiffés avec art certes mais troués de partout et aux trois chicots pourris (enfin pour les chanceux), comme à leur bonne époque ? Ben pas moi !
Vous l'aurez compris, les punks ne sont pas mes zamis .. ! cependant je suis devenue adepte des sandales docs martens (vous voyez les sympas-là avec une belle boucle) et des blousons en cuir qui finalement se sont adaptés à un public féminin (le mien est rouge, court et souple) par contre je n'ai jamais succombé à la crête, aux piercings et à la dent unique. Il m'arrive même ohh subversion, d'écouter Anarchy in UK.
Néanmoins, que les nostalgiques du pins Sex Pistols et du chicot unique se rassurent on trouve encore des reliques (dans tous les sens du terme) punks à Londres. Suffit d'aller au 430 dans King's Road, et vous obtiendrez même votre selfie avec ces irréductibles de la crête. Evitez juste qu'ils sourient.

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