Azade81-2

Abonné·e de Mediapart

4 Billets

0 Édition

Billet de blog 2 novembre 2023

Azade81-2

Abonné·e de Mediapart

Lettre ouverte à M. Le président

Une lettre ouverte pour porter la voix de la paix? Je ne vois pas d'autres biais que d'interpeler ceux qui nous gouvernent. Monsieur Macron, cette lettre s'adresse à vous.

Azade81-2

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Monsieur Le Président, C’est avec consternation mais également avec l'espoir d’être relayés et enfin entendus que nous rédigeons cette présente lettre. En effet, l’actualité nationale et internationale nous fait réagir vivement et nous ne pouvons rester ainsi silencieux devant ce qui se trame devant nos yeux, à travers les images insoutenables et les visions d'horreur qui arrivent de la bande de Gaza. Les témoins humains de civils, d’enfants et d’adultes mais également de professionnels de santé, de journalistes se retrouvent depuis le 7 octobre 2023 littéralement coincés dans un pays fermé, dans un lieu clos à l’image d’un énorme camp de concentration constitué de millions d’habitants pris au piège, sans eau, sans nourriture. Les blessés et les morts sous les bombes israéliennes ne peuvent nous laisser indifférents non pas que cette cause soit une cause plus spécifique qu’une autre mais parce que l’injustice vécue par le peuple palestinien depuis longtemps n’est que trop flagrante et plus spécifique qu'une autre. En effet, comment ne pas être horrifié par votre soutien inconditionnel à Israël? Comment ne pas se sentir moralement déporté quand en France nous adoptons des principes contraires à nos valeurs républicaines , à nos traditions humanistes et contraires au droit international?Rien ne justifie l’offensive israélienne car les palestiniens ont été sciemment pris au piège, mis dans un étau qui ne leur laisse aucun choix si ce n’est celui de mourir à petits ou à grands feux. Et ce, depuis 1948. Ce conflit, certes ancien, est par ailleurs toujours mal qualifié - car l’Histoire témoigne bien qu’il s’agit d’abord là d’une colonisation, d’une installation forcée d’un peuple, d'un grand remplacement d'une population par une autre qui, petit à petit, grignote du terrain, déplace ou dévore la population comme on croque avidement dans un morceau de pain. Cette guerre est menée pour écraser un peuple, vous le savez et si on parle des faits, alors tout porte à bien comprendre que le projet israélien sur Gaza, relève désormais d'une volonté de faire disparaître un peuple. Cela s'appelle un génocide. Ainsi, occulter cette réalité ou faire semblant de ne pas la saisir constituent une erreur d’une extrême gravité. De même que prendre parti sans nuance et sans évoquer le droit des palestiniens à défendre leur propre terre, le droit aussi de ceux qui veulent porter cette voix par la contestation publique, de ceux qui souhaitent ne pas taire la vérité, leur vérité sur un crime humain de masse, tout cela demeure un acte contraire aux valeurs démocratiques défendues par notre société. Dans quelques années, après la fin de votre mission ou quand vous serez bien vieux, Monsieur Le Président, oserez-vous vous regarder dans le blanc des yeux sans fléchir, sans trembler? Pourrez-vous oublier que vous n'avez pas voulu en votre temps, en votre époque, à votre occasion saisir le cours de l'Histoire en plein vol et vous placer du côté des Justes, des Humanistes, des Vivants? Aurez-vous la conscience tranquille, libérée, sachant que vous avez porté la voix de notre France qui a fait le choix de l’agresseur contre l'opprimé, de la force contre la faiblesse, de l'arbitraire contre le jugement. Monsieur le président, portez notre voix, vous êtes notre élu: évoquez notre point de vue sur la question palestinienne. Osez prendre le ton de la fermeté, osez l'engagement vers une paix possible à deux états, et cessez de collaborer avec un gouvernement qui se sert d’une couverture démocratique pour agir dans les faits comme un état raciste, violent, loin, très loin de ce que nous défendons en France.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.