Amis, la principale mort est la désespérance. Si nous perdons espoir, nous deviendrons passifs et resterons prostrés, et si nous restons prostrés, nous perdrons toutes les opportunités, toutes les chances que nous avons. Qu'elles soient petites ou grandes, nous les réduirons à zéro. Nous briserons notre victoire de nos propres mains.
C'est pour cette raison qu’ils coupent internet. C'est pour cela qu’ils arrêtent les journalistes, les blogueurs, les artistes et les athlètes. C’est pour que nous ne sachions pas ce qui se passe autour de nous ; c’est pour que, si le silence, un jour, se fait autour de nous, nous pensions que tout le monde s’est tu partout, que tout le monde est parti, que tout est terminé, que nous avons perdu et que nous devrions accepter notre défaite.
Ils font tous ces efforts pour nous faire croire à notre défaite car ils n’arrivent pas à nous défaire.
Nous sommes arrivés à l’étape clef du chemin dans lequel nous nous sommes engagés. Nous devons l’affronter et la surmonter.
A cette étape, nous pourrions prendre conscience qu’une partie de la société ne nous soutient pas, celle qui n’est pas descendue dans la rue, celle qui ne t’as pas soutenu.
Tu peux penser qu'ils se sont peut-être habitués à ce régime, qu’ils sont corrompus comme ce régime et que ce sont des voleurs comme ce régime. Tu penses qu’ils sont faibles face au pouvoir. Tu te dis qu’il y a des gens faibles face aux puissants mais prêts à intimider les plus faibles qu’eux. Tu te mets à détester cette société.
C’est à ce stade que tu dois te rappeler d’une chose : la culture s’effrite du sommet de la pyramide. Si tu n’aimes pas cette culture de la flatterie et de l’intimidation, il faut partir de ce point pour la changer.
Construis toi-même ce sommet, construisons-le, ensemble. Si nous rendons la tête saine, toute la société sera en bonne santé.
Nous avons rendu un endroit plus beau et avons ainsi rendu le monde plus beau. Même si nous même n’étions plus là, c’est pour ceux qui nous sont chers et pour les générations futures, et même, peu importe pour qui. Au moins, ce n’est pas une mauvaise chose ; au moins cet endroit n’est pas réactionnaire, ni empoisonné ; au moins, les gens ne souffrent plus, et ce n’est pas rien. C'est une très grande tâche que nous accomplissons.
Il faut apprendre à nous remonter le moral.
C'est une guerre psychologique. C’est une guerre entre moi et moi-même, entre toi et toi-même. Nous avons résisté à ce régime. Il ne peut pas nous casser, à moins que de nous-mêmes nous nous effondrions.
C’est une guerre psychologique. Nous devons garder le moral.
Peut-être qu’un jour nous ne pourrons même plus être en lien les uns avec les autres. Nous devons rester forts et espérer.
Je ne suis pas fou de jouer avec ma vie mais ce jeu n'est pas un pari ; c'est un jeu d'échecs. Il est tout à fait prévisible ; on peut voir venir le prochain coup. On peut voir qu’à travers l'histoire, le peuple a toujours gagné. Une dictature ne dure pas éternellement, a fortiori dans ces conditions. Nous emprisonner ne sert à rien. Nous tuer ne sert à rien. La situation va empirer, pour eux ; et elle va ainsi s’améliorer pour le peuple.
Le prix de la liberté est élevé. Des gens seront tués. D’accord mais à la fin, le jour viendra où nous arriverons au pouvoir, les criminels seront jugés. Ce jour-là nous obtiendrons justice et serons libérés.
Les étudiants ont appelé à se rassembler le 20 octobre 2022, devant toutes les universités pour protester contre la dictature, contre le totalitarisme, contre l'ingérence de l’Etat dans les affaires les plus intimes des gens, contre l'insulte à l'humanité, contre les arrestations illégales, contre les interrogatoires, contre notre étouffement.
Nous devons être à leurs côtés. Les étudiants sont les pionniers de ce mouvement. Ils sont si jeunes. Le gouvernement tue notre jeunesse.
Je demande aux travailleurs et même aux employés de se tenir à nos côtés et de manifester de la manière la plus pacifique possible contre la répression qui s’exerce contre nous, la répression qui s’exerce contre les étudiants. Par votre grève, je vous demande de montrer que nous sommes ensemble dans la pratique, et pas seulement dans l'espace virtuel des réseaux sociaux.
Nous l’avons déjà démontré de nombreuses fois dans le passé. Montrez-le encore demain. Montrez que nous sommes les uns aux côtés des autres, que le peuple uni est puissant.
Nous devons montrer au gouvernement que nous sommes beaucoup plus forts que lui. Bien sûr qu'il le sait, c'est pourquoi il opprime les gens. C’est par peur.
N'oubliez pas qu'il s'agit d'un chemin, long et pénible, mais sachez que nous sommes faits pour résister et pour continuer.
L'être humain n'est rien sans la liberté. Nous ne sommes pas nés pour manger et dormir seuls jusqu'à notre mort. Nous sommes nés pour profiter de la vie, pour rire, pour être joyeux, pour profiter du temps que nous passons sur terre, qu’il s’agisse d’une année ou de cent ans.
Nous devons construire un monde beau de notre vivant, vivre une belle vie, toutes et tous ensemble, construire un bon pays et pouvoir aider d'autres peuples. Ceci est mon souhait. Si j’ai bien un souhait, c’est celui-ci.
Voyez-vous, je n’avais encore même jamais réfléchi jusqu’ici à ce que je souhaitais, mais voici donc ce que je souhaite : construire un beau monde, toutes et tous ensemble.
N’ayez pas peur. De quoi auriez-vous peur ? Vous croyez que leur guide suprême est un dragon. Comme tout le monde a dit que c’est une hydre, vous imaginez une sorte de monstre, mais non, voyons. Vous croyez que les pasdaran sont très dangereux et effrayants, mais non, ce sont une bande de fainéants ventrus qui se sont engraissés du travail des autres.
Personne, aucun gouvernement ne peut résister à la volonté du peuple, ni à l’intérieur du pays, ni à l’extérieur.
Nous n’attendons personne.
Nous n’attendons pas l’aide des Etats étrangers.
Nous pouvons compter sur notre aide mutuelle. Nous nous soutenons mutuellement, avec force. Avec force. Personne ne peut nous vaincre. Cela prendra du temps ; mais c’est leur fin. C’est fini. Que je sois encore là ou non, que tu sois encore là ou non, c’est fini pour eux. Désormais, soit ils se rangent de notre côté, soit ils changent d’avis et mettent leurs armes à terre, soit ils brulent avec ce système et seront jugés.