Billet publié la première fois le 8 décembre 2016.
Face aux carnages du terrorisme arrive une menace bien plus insidieuse, bien plus perverse. Cette menace c’est la même depuis toujours, c’est celle de la réaction, celle qui fait que nous sommes près à sacrifier notre liberté contre l’ordre et la sécurité en foulant du pied des principes dont nous nous revendiquons.
Devant le Parlement réunis en Congrès la phrase est lâchée « La France est en guerre ». Quatorze ans après les attentats du World Trade Center qui menèrent au Patriot Act liberticide, à la guerre en Afghanistan et à la guerre en Irak dont nous payons encore les conséquences, la France, pays auto-proclamé des Droits de l’Homme s’apprête à commettre les mêmes erreurs que les américains lors de la dernière décennie. Nous allons donc riposter aux kalachnikov, aux bombes et à la haine par … les Famas, les bombes et par la haine, mais tout cela au nom de la liberté, avouez que la nuance est mince.
Parallèlement à cette guerre nous allons désormais vivre l’état d’urgence permanent avec une révision de la constitution, nous allons ouvrir la voie aux déchéances de la nationalité des binationaux et nous allons multiplier les expulsions. Si vous avez l’impression de lire le programme du Front National cela est tout à fait normal, il est appliqué à la lettre par notre président. Quel sera le résultat de cette politique ? La paix au Moyen Orient ? La fin des attentats contre la France et les autres pays ? La fin des crispations identitaires dont les musulmans de notre pays font les frais ? Nous avons bien peur que non et que ces mesures auront même le résultat tout à fait inverse. Plutôt que de réfléchir et de réagir de façon raisonnable et proportionnée afin de relever les défis que nous posent ces attentats et la radicalisation la classe politique française a préféré la voie de la réaction aveugle, du tout sécuritaire et de la démagogie.
Ces mesures ne sont pas courageuses, elles sont lâches. Dans la tête de nos politiques, il est plus simple à faire comprendre aux gens (qui visiblement sont des imbéciles) qu’il est intelligent de combattre les flammes par les flammes que d’entreprendre un travail de fonds avec une réflexions sur les erreurs qui nous on menées à cette situation (abandon des banlieues et de la frange la plus pauvre du peuple en général, alignement sur la politique américaine et israélienne au Moyen Orient, discours bellicistes, etc.).
Face à ces menaces, il nous faut plus que jamais discuter, débattre, réfléchir et construire sans quoi la France succombera au terrorisme ou à la paranoïa ultra-sécuritaire. Une autre voie que celle qui nous ai proposé aujourd’hui est possible, il nous reste à la construire, à la partager, à la remodeler, à la faire grandir afin de montrer à ceux qui nous gouverne et à ceux qui nous attaquent que nous ne sommes pas la masse informe qu’ils pensent diriger ou terroriser.
Il faut résister.