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Billet de blog 11 janvier 2023

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Ce qu'on dit... Ce qu'on fait

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans le contexte actuel de crise climatique, crise inflationniste, crise ukrainienne, les autorités se doivent de montrer leur détermination et ne s'en prive pas. Il faut ,montrer qu'on agit, qu'on a la ferme volonté, enfin il faut au moins le dire, le faire croire.

On a alors un intérêt certain pour les grands médias, on s'y présente avec des projets qui doivent sembler ambitieux et populaires: un ministre est reçu dans une émission de grande écoute  à la télévision, pour la défense des arbres (https://www.youtube.com/watch?v=6bTe6Sxo1Qs&t=1s). Cette présence laisse à penser qu'on agit pour leur préservation avec des mesures populaires, monsieur Béchu: "...on veut inclure les maires dans ce plan... à l'entrée des villes il y a 1 fleur, 2 fleurs, 3 fleurs, 4 fleurs, en fonction de la politique de végétalisation. Ce que je souhaite avec les associations d'élus, c'est qu'on aboutisse à la même chose, 1 arbre, 2 arbres, 3 arbres, 4 arbres, en fonction de l'attachement au degré de conservation que les communes pourraient avoir par rapport à ces projets...". Petite opération communication. On reçoit le collectif Bancs Publics, qui se bat depuis plus d'1 an contre le projet de parking à Sète et soutenu par un nombre non négligeable de sètois et sètoises, dossier  à l'apui ( https://bancs-publics.org/ressources/).

Depuis, plus de nouvelle dans ces grands médias. Et pour cause, dans les faits, que reste-t-il de cette volonté de soutenir la cause des arbres? Le préfet de l'Hérault, représentant de l’État, autorise par dérogation la déplantation des 57 arbres de la place Aristide Briand en question, et par conséquent approuve aussi le projet écocide de bétonisation du centre ville de Sète en contradiction avec ce qui a été dit. Est-ce que le gouvernement assume?...

Sur le fond, la déplantation des 57 arbres d'une taille de 8 à 10 m classés dans le PLU, outre le coût que cela représente pour le contribuable sètois, présente des risques non négligeable pour leur survie. La "compensation" présentée par le maire n'est pas à la hauteur. Remplacer des arbres plantés en pleine terre et disposant d'un volume de sol appréciable par d'autres installés dans des cubes de béton, des pots, avec toutes les mesures nécessaires de soins, d'alimentation et d'hydratation , ne peut en toute circonstance être considéré comme compensatoire, contrairement à ce qui est indiqué dans l'article 2 de l'arrêté préfectoral: "Les nouveaux arbres de la place Aristide Briand devront être plantés dans des conditions telles qu'ils puissent atteindre à terme une hauteur comparable à celle des autres spécimens de ladite place". Tout végétal a besoin pour son développement, d'un volume de terre suffisant pour son système racinaire en proportion de son houppier, quelque soit les méthodes de culture, Treeparker ou autres. Un arbre en pot (en japonais "bonsaï 盆栽") verra sa croissance réduite, réduction des organes foliaires et des entre-nœuds des jeunes tiges.

La résistance populaire, sous toutes ses formes, reste alors légitime et indispensable à la manifestation de la démocratie.

"Auprès de mon arbre, je vivais heureux", un sètois

Un formateur en paysage

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