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Billet de blog 11 octobre 2022

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Ça va chauffer à Sète!

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Qu'est-ce qui peut bien pousser Monsieur le maire de Sète à s'obstiner pour un projet de parking dont bon nombre de concitoyens et d'experts ont su démontrer son absurdité et son inutilité? Quels arguments nous a-t-il présentés?

Le premier: il a été élu (avec moins d'un quart des inscrits) aux dernières élections municipales avec ce projet. Faut-il croire que la démocratie ne fonctionne qu'une seule fois tous les 6 ans? Le reste du temps il faudrait se taire, ne pas poser de question, et surtout ne pas attendre de réponse. Faudra-t-il attendre 2026 pour prendre en compte la voix d'une majorité de citoyen?

Le second: libérer l'espace du centre ville aux piétons en enterrant dans un parking les véhicules. On ne fait que les cacher mais il faudra bien les faire venir ces voitures, donc en amener encore plus... Alors que l'objectif déclaré serait de limiter les impacts de la voiture en ville et favoriser la mobilité douce (rappelons que depuis 20 ans on attend toujours la création d'une piste cyclable reliant la gare au port en traversant la ville)! On a de quoi douter des réelles intentions de monsieur Commeinhes. A n'en pas douter, il faut s'attendre à d'autres surprises.

Dans le contexte climatique actuel, où toute personne un peu informé et responsable préconise de limiter, voire de stopper, l'artificialisation des sols, peut-on raisonnablement continuer, comme ce qu'on a pu faire au 20 siècle, d'incorporer du béton sous terre? Alors que de nombreuses villes (Lyon, Rennes, Nantes, Paris,...) décident d'appliquer de nouvelles politiques qui visent au verdissement, à la plantation d'arbres en masse et au développement des espaces verts, à Sète on arrache 52 tilleuls argentés qui nous donnaient de l'ombre et de la fraicheur, pour semble-t-il être remplacés par d'autres sans garantie de reprise. De plus, sans tenir compte des recommandations des professionnels, voir le document UNEP (Union Nationale des Entreprises du Paysage) sur les règles professionnelles ("Travaux de plantation des arbres et arbustes"):

" La plantation peut se faire dans une fosse de plantation préparée pour réserver un volume compatible avec le développement ultérieur attendu de la plantation. Elle peut aussi se faire directement en plein sol selon la nature du projet. L’entreprise paysagiste doit avertir son client du rapport entre les volumes de sol meuble mis à sa disposition et l’ampleur des plantations qui pourront s’y développer, et le cas échéant alerter de l’incompatibilité du projet avec les surfaces et profondeurs de sol disponibles.
Attention : en ordre de grandeur, un arbre de première grandeur (Arbre dont la taille adulte est supérieure à 20m de haut) demande une à plusieurs centaines de m3 de sol explorable, un arbre de quatrième grandeur (Arbre dont la taille adulte est inférieure à 10m de haut.) de 10 à 50m3".

Au lieu d'apporter un nouvel essor écologique et de s'appliquer à essayer de rafraîchir l'atmosphère (les travaux de Météo France montrent qu’avec un arrosage suffisant, le verdissement global permet de faire baisser la température de 3 à 5°C), de permettre un environnement avec une végétation qui purifie l'air que l'on respire, on pollue avec encore plus de gaz d'échappement et de bruit le centre ville de Sète, on recouvre le sol de matériaux qui élève la température comme c'est déjà le cas sur la place Stanislas avec des dalles et pavés préfabriqués (en béton) au dessus du parking Victor Hugo.

Il faut s'y attendre, les prochaines saisons seront chaudes. Ça va chauffer à Sète!

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