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Billet de blog 7 juillet 2023

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Une semaine pour se préparer à la rue

C'est tout le temps qu'aura laissé l'état aux familles de provinces hébergées dans des hôtels et accompagnées par les SIAO avant de les mettre à la rue pour participer au "desserrement" parisien.

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Au cœur d'une actualité brulante, les préfectures du territoire national ont distribuer les ordres : faire de la place dans les lieux d'hébergements provinciaux pour accueillir des familles actuellement sur Paris. Des centaines de familles, pour des milliers de personnes, dont un grand nombre d'enfants de tout âge (2 mois, par exemple), vont se retrouver sans solutions de logement ou d'hébergement et donc se retrouver à la rue. Des personnes atteintes d'affection de longue durée également, diminuant considérablement leur espérance de vie.

La préfecture dit avoir ciblée des personnes arrivées au bout de leurs droits, sous le coup d'OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français), parfois dans le pays depuis pourtant de nombreuses années. C'est évidemment déjà inacceptable, celles-ci ayant une vie sociale active, des liens avec le territoire depuis longtemps, et à qui on offre comme seules solutions une "aide au retour" soumise à condition d'acceptation du pays "d'origine" ou de finir en CRA, qui débordent déjà (que ce soit en terme de taux d'occupation ou sur les droits fondamentaux de chaque être humain...). Et en réalité, une partie des "sélectionnée" a encore des droits de séjours en cours, allant plus loin encore dans l'ignominie.

Le timing interroge aussi, puisque les vacances scolaires démarrent officiellement ce soir, ayant pour conséquence une capacité de réaction moindre des équipes éducatives qui accueillent les enfants concernés dans leurs établissements scolaires. L'offensive droitière sur les questions d'immigrations, conjugué à la volonté du gouvernement de purger Paris de ses hommes, femmes et enfants dans le besoin avant la coupe du monde de rugby en septembre et octobre prochains, puis des JO en 2024, font de la France un pays désormais hostile aux réfugiés et sans-papier, et ce n'est que le début. Quand on fera les comptes des JO, il ne faudra pas oublier ces évènements dans la note. J'ai une pensée pour les collègues du social, qui bossent chaque jour avec ces gens, et qui ont été sidérées, désabusées, abattues par la violence de l'annonce et sa spontanéité. Si elles ne participent pas directement à la mise à la rue (leur rôle est informatif), leurs valeurs sont percutées de plein fouet et le sens de leur travail se perd.

À bas les frontières, à bas les états racistes

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