Le 7 décembre 2021, nous étions 50 000 dans la rue pour dénoncer des conditions de travail dégradées et sous-payés : manque de personnel sur l'ensemble du territoire national, difficulté de recrutement lié à des salaires dérisoires, exclusion du Ségur... Les raisons ne manquaient pas.
Depuis, plusieurs mobilisations et comme seule réponse l'extension du Ségur à une partie seulement de nos métiers dit "personnels socio-éducatif" soumise à chantage : la prime est octroyée à la condition de l'ouverture des négociations sur la fusion des conventions collectives.
Exit les fonctions "supports" de l'accord. Cette ségrégation intolérable n'a pas provoqué de remous chez les syndicats employeurs et la CFDT, partisans du moindre mal et travaillant comme à l'accoutumé dans le désintérêt des travailleureuses.
Les négociations commencent mal, et ne vont pas s'améliorer : les syndicats employeurs veulent imposer leur calendrier pour que tout soit bouclé en 2 ans. Sous pression, l'intersyndicale Sud, CGT et FO résiste et cherchera à aller vers une convention de haut niveau. Mais la lutte sera rude tant la volonté des adversaires est à l'opposée : pas de révision significative des grilles indiciaires, suppression des jours de repos, salaire au mérite...
En attendant, l'inflation nous frappe et aucune revalorisation n'est à l'horizon. Ceci provoque un nouveau dépassement du SMIC des échelons inférieurs des grilles indiciaires déjà sous payées et donc un tassement vers le bas des salaires. Depuis plus de 10 ans les employeurs renvoient les demandes d'augmentation des salaires à la négociation sur la nouvelle convention, peu d'espoir de les voir soudainement remettre en cause cette posture. Et pendant ce temps, nos métiers et celleux qui les composent continuent d'être en souffrance.
C'est pourquoi nous seront une nouvelle fois et tant qu'il le faudra dans la rue le mardi 31 mai et le mercredi 1er juin partout en France.
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