Il flotte dans l’air un vieux parfum de naphtaline, de ceux qui entouraient Pierre Poujade endimanché au sortir de la messe.
L’absence quasi totale de réaction quand les propriétaires terriens agriculteurs de la FNSEA incendient un centre d’impôt est un signe qui ne trompe pas.
Avec le « ras le bol fiscal » érigé en ennemi numéro un, le vandalisme sémantique du gouvernement avait précédé celui, bien réel, des chefs d’entreprise agricole.
Tu te souviens, dis, de la « révolution fiscale » de Piketty ? Et de Hollande alors candidat qui lui emboîtait le pas ? Le Bourget était encore devant lui et il promettait :
Pour soutenir la demande, la réduction des inégalités demeure un levier pertinent. Il s’agit d’engager une redistribution en faveur des salariés et des familles au détriment des plus hauts revenus et des fortunes les plus importantes.
Une vraie et grande réforme fiscale ? Certains se mettaient même à rêver à un gouvernement qui réhabiliterait l’impôt, son rôle social indispensable à la cohésion de notre société.
Certes, attaquer l’impôt n’est pas nouveau, même de la part de la droite complexée. Créer des niches fiscales est un sport alambiqué qui se pratique beaucoup dans les hémicycles. Mais, jusque-là, le PS n’accompagnait pas les gestes de paroles.
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