Lors de mon année de stage en tant qu’agrégé, j’ai accompagné mes élèves de terminale dans la préparation de l’épreuve du Grand Oral, option SIG. Une élève, en particulier, a présenté son sujet lors d’un Grand Oral blanc organisé dans ma classe, en présence de Madame Christine Gaubert-Macon, inspectrice générale chargée d’évaluer mon enseignement et de se prononcer sur ma titularisation. Quelques semaines plus tard, cette même élève a obtenu la note maximale de 20/20 (preuve à l’appui) à l’épreuve officielle, en traitant exactement la même question, élaborée et approfondie ensemble au fil de l’année. Ce succès éclatant constitue, pour quiconque observe les faits, la preuve tangible de l’efficacité de mon encadrement pédagogique.
Et pourtant, Mme Gaubert-Macon a rendu un avis défavorable à ma titularisation — avis immédiatement repris, sans la moindre vérification sur le terrain, par M. Alexis Fradatel, inspecteur IAPR, et M. Dominique Catois, inspecteur général (IGESR), qui n’ont jamais assisté à un seul de mes cours ni mis les pieds dans ma classe. Ils ont pourtant pris soin de justifier leur position dans des textes qui se veulent argumentés, mais qui relèvent, au fond, d’un exercice d’expression écrite puéril, sans aucun appui sur la réalité de mon travail, si ce n’est un rapport à charge, lui-même biaisé et truffé d’inexactitudes.
Le dispositif d’« accompagnement » censé m’aider n’a pas davantage garanti l’impartialité des évaluations. Ma tutrice, Mme Lorena Crochemar, s’est révélée être en réalité une chargée de mission auprès de l’inspection, affichant visiblement des ambitions personnelles de promotion vers un poste d’inspectrice. Dans ce contexte, elle a cherché à se mettre en valeur auprès de l’institution, quitte à sacrifier la sincérité du suivi pédagogique. Ses rapports sont marqués par des contradictions internes flagrantes : elle exigeait que je remette immédiatement aux élèves leurs notes après chaque présentation orale, tout en me reprochant d’utiliser la notation comme levier de motivation. Elle prétendait me soutenir, mais ses comptes rendus successifs donnaient le sentiment de préparer le terrain à une appréciation négative déjà décidée, possiblement en représailles à mon recours contentieux devant le tribunal administratif, encore en cours, relatif au renouvellement injustifié de mon année de stage l’année précédente.
La violence institutionnelle prend ici une forme insidieuse, où les rapports biaisés, les conflits d’intérêt et les représailles administratives priment sur l’objectivité et la reconnaissance du travail réel.
Pire encore, la Commission Administrative Paritaire Académique (CAPA) s’est alignée sur ce refus de titularisation, y compris certains représentants syndicaux, tels que ceux du Sgen-CFDT, qui m’avaient radié lors de mon affrontement avec l’Université Paris-Nanterre (UPN), et vraisemblablement aussi ceux du Snalc. Quand même les instances censées protéger les enseignants s’effacent devant une logique de discipline institutionnelle, on ne parle plus d’équité, mais de soumission.
Le taux de réussite de mes élèves au baccalauréat dépasse les 80 %, avec plusieurs mentions à la clé.
Et maintenant ? À la rentrée 2025-2026, je redeviendrai professeur certifié, rétrogradé dans un autre corps, alors même que je continuerai à assurer les mêmes enseignements. Quelle aberration institutionnelle ! Sanctionner un enseignant tout en lui confiant les mêmes responsabilités, au mépris du bon sens et de toute reconnaissance du travail accompli.
Pour la petite histoire, j’ai accepté d’être évincé de l’Université Paris-Nanterre, où j’étais PRCE permanent, pour ne pas perdre le bénéfice de ma réussite au concours de l’agrégation. Et me voilà aujourd’hui à enseigner en lycée pré-bac, en tant que certifié, comme si cette réussite ne valait rien — ou, pire, méritait punition.
L’institution ne cesse de prôner la bienveillance envers les élèves, dans ses discours comme dans ses textes officiels. Mais elle se montre d’une malveillance redoutable envers ses propres enseignants, surtout lorsqu’ils osent faire valoir leurs droits ou dérogent aux jeux de pouvoir internes. Ce double discours ne sert ni les professeurs, ni même les élèves.
Alors comment expliquer qu’un enseignant puisse être sanctionné alors même que ses élèves réussissent brillamment ? Peut-on encore parler d’évaluation juste et transparente, lorsque des avis défavorables sont rendus sans aucune observation directe, et que les rapports intermédiaires se contredisent d’un paragraphe à l’autre ?
Cette affaire illustre à quel point l’opacité du système d’inspection peut faire primer des logiques de réseau, de réputation ou de représailles administratives sur l’évidence des résultats et la réalité du terrain pédagogique.
🙏 Chaque soutien compte. Pour que ma situation ne reste pas un précédent silencieux, merci de signer et partager la pétition