Au modérateur, puisque ce que je soutiens reste incompris, je fais mon buzz. Je démonte le mécanisme subjectif qui est en jeu dans toute représentation, qu’il s’agisse de l’organisation d’un groupe, de n’importe quel groupe, ou de l’État, c’est du pareil au même, si ce mécanisme est en jeu, chaque fois, que nous sommes appeler à voter, donc, à chaque élection d’importance. Pourquoi tournent-elles au plébiscite ?
je tranche une question théorico-pratique qui dépasse le cadre de ma discipline, elle concerne le malaise de la civilisation, son mensonge, nous tenons à faire monde. Or, le peuple, qui n’est pas tout le monde, qu’on ne compte pas, ni ne compte, existe hors du monde. En refusant toute forme de représentation, c’est ce mensonge que le mouvement des gilets jaunes entend lever. C’est pourquoi il fait tant désordre !
Relatif au devenir de la pulsion de vie, le mécanisme subjectif en jeu concerne la sublimation freudienne et son paradoxe : elle autorise qu’on déjoue perversement une double impuissance. S’agissant des élections, quelles sont-elles ? La première est ancienne, si son proche remonte à la guerre d’Espagne, son actuel, c’est « tous ensemble ! » et sa précipitation « derrière quelqu’un ». La seconde, c’est « plus jamais ça ! ». Je n’avais pas douze ans quand je l’ai entendue proférer pour la première fois devant des images terrifiantes.
le dernier rassemblement collectif place de la République à l’initiative du Parti socialiste à Paris a été l’occasion bénie d’une telle reprise en main. Je me répète. 20000 personnes, et non des moindres, l’essentiel de notre classe politique, « tous ensemble », unanimes, consentantes ou forcées, nous ont préparé à la grande manip de l’union sacrée : plutôt l’autoritarisme d’un Macron que la chienlit fasciste à laquelle il identifie les gilets jaunes. Jouant de nos peurs, le moment venu, les élections, les siens n’auront plus qu’à rafler la mise. Puisse un tel calcul être déjoué ?
Puisqu’il se déclame un peu partout, comme il s’est hypocritement crié que nous étions tous Charlie, que nous sommes tous et toutes des gilets jaunes, dénonçons tous et toutes notre mode de représentation lors des prochaines élections européennes. Écoutons les gilets jaunes : abandonnons nos étiquettes politiques, syndicales, professionnelles, confessionnelles, ... Prouvons seulement que un par un, une par une, nous existons sans représentation et que nous exigeons un changement de constitution.