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Billet de blog 6 février 2015

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A la suivante, parodie 2 Ah sclak schlak schlack

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le 6 février, c'est la journée mondiale de lutte contre les mutilations féminines. Avec une pensée pour toutes mes sœurs de cœur et pour toutes celles et ceux qui se battent à leur côté pour réparer autant que possible les dégâts commis, avec l'espoir surtout qu'il n'y aura plus jamais de suivante, je publie ici ce texte qui fait le pont entre la dénonciation de l'épisiotomie de routine et l'excision. Avec le débat sur les touchers vaginaux réalisés sous anesthésie sans consentement il n'a rien perdu de son actualité. Et merci à vous grand Jacques, vous manquez, infiniment.<--break->
Dépouillée sur la tablette dure qui servait de lit
J'avais la sueur au front et la perf à la main
Ah sclak schlak schlack
J'avais juste vingt ans et nous étions 70%
à être découpées selon les pointillés
Ah sclak schlak schlack
J'avais juste vingt ans et les jambes écartées
Calée dans les étriers de la maternité
Ah sclak schlak schlack
Moi j'aurais bien aimé qu'elle retire ces doigts
Vu que j'lui ai demandé et qu'ce corps est à moi
Mais Ah sclak schlak schlack
Je n'eu pas les forceps ni même de tralala
Ce fut l'heure ou l'on regrette de n'être pas restée chez soi
Ah sclak schlak schlack
Mais je jure que d'entendre cette surveillante de mes fesses
Affirmer sans trembler qu' c'est elle qui décide
C'est des coups à vous faire des armées de sages-femmicides
Ah sclak schlak schlack
Je jure sur la tête de ma première suture
Que ce crissement depuis je l'entends tout le temps
Ah sclak schlak schlack
Ce cri de ma chair qu'on découpait comme une volaille
Tandis que je criais « non j'veux pas,lâchez donc la cisaille »
Ah sclak schlak schlack
Et depuis chaque fois à l'heure de succomber
Entre les bras de mon gars j'entends le bruit du couperet
Ah sclak schlak schlack
Toutes les incisées du monde devraient se donner la main
Voilà ce que la nuit je crie dans mon délire
Ah sclak schlak schlack
Et quand je ne délire pas j'en arrive à me dire
Que ça ferait des kilomètres de sexes entaillés
Ah sclak schlak schlack
Peut êtr' même qu'on arriverait jusqu’à Tombouctou
Arrêter la main excisant la jolie Fatou
Ah sclak schlak schlack
Faut dire qu'y a des coins où l'on vous tranche sans bétadine
Ou l'on attend même pas qu'la femme soit en gésine
Ah sclak schlak schlack
C'est dés la puberté, que l'on va pour son bien
La charcuter comme faisaient les Anciens
Ah sclak schlak schlack
Oui mais hommes ou femmes à force de dire non
Imposeront un jour le respect de notre blason
Et il n'y aura plus jamais
De sclak schlak schlack
de sclak schlak schlack.
de sclak schlak schlack.
Texte écrit dans l'élan de conversations sur les conditions de naissance sur la liste de discussion "Liste-naissance" en novembre 2004 suite à une suggestion de Cécile Loup. Il sera par la suite publié sur la liste publique Re-Co-Naissance http://fr.groups.yahoo.com/group/Re-Co-Naissances/message/1880

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