Baruch S (avatar)

Baruch S

militante activiste du travailler moins pour vivre mieux

Abonné·e de Mediapart

121 Billets

0 Édition

Billet de blog 15 octobre 2010

Baruch S (avatar)

Baruch S

militante activiste du travailler moins pour vivre mieux

Abonné·e de Mediapart

Nicolas TARTUFFE , comédie ubuesque

Baruch S (avatar)

Baruch S

militante activiste du travailler moins pour vivre mieux

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pièce pour rire en un acte, inspirée des gesticulations de Sarkozy auprès des catholiques, du Pape et autres pigeons électeurs que l'on a pris pour des enfants de choeur sauvages...

NS, benoîtement agenouillé sur un prie-Dieu, devant l'autel d'une chapelle anonyme, se lève en époussetant le pli au genou de son costume Armani et se tourne avec emphase vers Xavier Bertrand, dont l'embonpoint ne parvient pas à cacher une caméra de TFI, une journaliste de Paris Match et un reporter du Figassault :

NS

- Bertrand, serrez ma haire avec ma discipline ...

(Il lui tend un fouet à plombs et une jarretière à clous, puis commence à se signer avec contrition)

A ce moment-là retentit la musique de Nokia : "vous avez un nouveau message"

- Bip bip

NS

(lisant le message sur le portable qu'il vient de tirer de sous son chapelet, dans sa poche revolver

- HIHI (il rit sous cape )

puis, sourcil froncé, se tournant vers la caméra, lèvant les deux mains d'un air inspiré :

- Amen

Les yeux regardant vers le sol, les bras a nouveau baissés, il récite le "Notre Père"
Musique d'orgue ...Un ange passe
En réalité, NS est en train de pianoter sur son portable

un rictus au coin de la bouche, il relit le texto qu'il vient d'écrire, pouffe de rire mais aussitôt se reprend

S'éclaircissant la gorge, il se tourne vers le caméraman de TF1, la journaliste de Match et l'émissaire du Figassault :

NS

- Hum, hinhin Alors, allez-y, posez-moi vos questions ..

Le cameraman de TF1

- Monseigneur, pensez-vous quelquefois à un nouvel apostolat ?

NS

- Mais bien entendu, j'y pense ! Tous les matins, en allant vider mes burettes
euh, je veux dire, en allant dire la messe. Question suivante ?

La journaliste de Paris Match, se protégeant le visage comme si elle s'attendait à recevoir une giffle

-Que pensez-vous de ce sacrifice de votre vie privée ?
Je veux dire, comment allez-vous pouvoir concilier le devoir d'épouse de Carla avec le voeu de chasteté inhérent à votre nouvelle fonction ? Et en plus si vous briguez un second apostolat ?,.


- Mon voeu de quoi ? Ecoutez, Madame, j'ai déjà viré un directeur de votre journal pour avoir joué les fouille-merdre sous les jupes de Cécilia, alors virer une journaleuse qui vient farfouiller sous les draps de Carla, hein, pour moi, hein, ce n'est pas un problème !
Autre question ?

La journaliste , blême, se rencogne dans un coin

Le reporter du Figassault s'avance vers NS, anonnant le bout de papier que son PDG lui a refilé :

- Lors de vo-tre pro-chain man-dat, quelles ré-formes im-por-tantes comptez vous met-tre en chan-tier ?

NS, se rengorge, tripote son noeud de cravate et regarde bien en face la caméra..

- Ah mais c'est que je ne devrais pas vous le dire, (il a un petit rire finaud ) car la campagne électorale n'a pas commencé Allez, je vais vous faire plaisir, juste deux petites réformes que je vais annoncer, rien que pour vous.
Tout d'abord, je ferai instaurer un bouclier Papal, dans le cadre d'une loi de phynances pour les religieux. Restaurer la dîme me paraît une nécessité citoyenne, et d'ailleurs, sur ce plan, un sondage de votre journal qui n'a pas encore été fait mais qui ne va pas tarder à paraître montre que le peuple Français, à 53 %, me donne entièrement raison. Nous installerons des pompes à phynances destinées à la dîme dans tous les bureaux de vote, et des machines à décerveler dans chaque foyer.

Le cameraman, mezzo voce :

- Remarquez que la machine en question, 'avec TF1, c'est déjà fait.

NS, lui répondant de même :

- Oui et je vous en remercie : Comme vous le savez, je n'oublie jamais de faire un cadeau à Monsieur Bouygues.

NS reprenant son ton de prédicat :

- Ensuite, je rendrai non seulement permis, mais obligatoire, le mariage des prêtres : ainsi, l'Eglise Catholique fera des petits !

NS Se tournant vers la journaliste de Paris Match

- Vous voyez, Madame que ce n'était pas la peine de vous inquiéter pour Carla :
Mais ce n'est pas pour mon bon plaisir, bien entendu, que je fais cette réforme : c'est parce que j'estime qu'il en va du salut public de notre Pays !
Enfin, comme l'a dit Henri IV, quand il embrassa le culte catholique " Mari vaut bien une fesse !"

La journaliste, ragaillardie par ce revirement de bonne humeur, s'enhardit :

Et, meuh, mais pour ce qui est aujourd'hui de la réforme des retraites ...

NS
- Vous voulez dire, des retraites ..Spirituelles ? Naturellement, elles seront multipliées par dix, j'en fais la promesse. De Lourdes à La Salette en passant par le Puy en Velay ! Il y aura des retraites pour tout le monde et des autocars de pélerins gratuits, et en état de rouler ainsi que leur chauffeur,
Mais si l'on veut vraiment une garantie, il sera préférable de souscrire un contrat aux assurances Bertrand and CO-pé. Ils sont très bien faits.
Aux termes de ces contrats, il est stipulé que tout chien d'étranger attaquant un religieux français sera privé de sa niche fiscale. Cela vaut pourles bergers allemands mais également pour les chihuahuas et les setters irlandais !

La journaliste
-Nan nan nan, je voulais dire, la retraite des ..vieux

NS tiquant à la manière de Louis de Funès suspendu au lustre dans "la Folie des grandeurs")

- Des vieux ... prêtres ? Mais vous savez bien qu'ils ne veulent jamais s'arrêter, ces gens là, allons !
Bon maintenant ça suffit, désolé, l'interview est terminée, j'ai une prière publique ultra-médiatisée en direct à 17 h à la Sainte Chapelle, puis l'Office du samedi soir à St Germain des Prés.

NS (se tournant vers le public pour un aparté )

-Cette-journaleuse là, je vais te l'envoyer vite fait à la trappe !

NS, se tournant vers la caméra, sourire colgate et plissement des zygomatiques à l'appui, lève les bras et bénit l'assistance :

Et n'oubliez pas que s'il n'y avait pas la FRANCE, il n'y aurait pas de Français !
Vive la République Catholique, vive la France !

Il s'en va, entouré d'une hénaurme escouade policière, au son des sirènes hurlant à toute berzingue.

Le Rideau tombe

FIN

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.