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Billet de blog 19 juillet 2010

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Woerth, halte-là ! Les (vrais) montagnards sont là !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ethique en toc pour une montagne de carton-pâte.

Mr Woerth fait de la varappe en montagne et il s'en vante : parce que ça le vaut bien. C'est vrai : Il y a une éthique particulière dans ce sport-là. Pas de dopage, de l'engagement, et l'esprit d'équipe lié à l'esprit de survie : Tout ça vous forge un tempérament.

Enfin c'est censé le forger.

Car, c'est bien connu, on ne triche pas avec le rocher. Ni avec son partenaire encordé ....Encore que...

Rappelez-vous, Mr Woerth, quand les premiers doutes quant à l'itinéraire choisi ont commencé à pointer des fautes et des erreurs, vous avez plastronné auprès des autochtones, des gens de là-haut, qui se montraient inquiets, courroucés, de vos imprudences :

" Critiquez critiquez, ça ne me fera pas dévier d'un pouce ! Moi, j'en ai vu d'autres, je ne bougerai pas d'un iota, j'ai des nerfs d'acier, je fais de la montagne, moi ! Je ne recule pas devant le premier, ni le deuxième, ni le troisième obstacle...Cette voie est la bonne, et d'ailleurs, on est les meilleurs !"

Votre course a donc repris, sous les rafales de grêle, dans un cheminement malcommode, et aux premières vraies difficultés, votre premier de cordée a décidé que c'était à vous de passer en tête. Et là, subitement, vos tartarinades ont cessé : Seul en tête, ah, bien sûr, ça vous change certains géants du rockclimbing en tout petits bonshommes. A fortiori quand ils sont petits. Mais en réalité, la taille n'y est pour rien : c'est bien en tête que l'on voit, à pied d'oeuvre, le vrai grand montagnard :

Et vous, qu'avez vous fait, placé en premier de cordée, sous l'oeil de la caméra qui filmait vos exploits ?

Vous en avez appelé à votre femme et vos enfants, un peu plus vous alliez crier "maman!"

Enfin, au lieu de reconnaître le caractère anormal de votre choix de progression, vous avez déclaré "c'est pas moi, j'ai suivi scrupuleusement le topo, c'est la montagne qui est mal faite, c'est un complot de la météo, le rocher a été arrosé par des malfaisants, etc ..! Tout y est passé .... Vous n'avez voulu reconnaître aucune faute d'itinéraire, mais en même temps, au lieu de vous comporter comme un homme sûr de lui, vous avez émis des couinements de souris piégée par un bout de fromage. Il faut dire que celui-ci, emballé dans du papier kraft, valait son pesant de Beaufort des Alpages et que vous êtes, mine de rien, un sacré gourmand...

Après cette lamentable prestation et la tempête faisant plus que jamais rage, votre premier de cordée, bien obligé par son diplôme de guide ( qu'il a obtenu en achetant le jury ! ) a repris l'ascension en tête, à sa place dédiée. Aussi, maintenant, c'est vraiment pour vous la catastrophe annoncée, car non seulement il n'est pas plus fiable que vous sur la question de l'itinéraire, mais en plus, il vous coupera la corde dès qu'il le pourra pour se sauver lui-même. Et vous ne l'ignorez pas, puisque vous vous émerveillez de son "incroyable" soutien. Incroyable est bien le mot !

Oui, c'est bien parce pour le moment il ne peut pas se tirer individuellement de ces mauvais pas, où vous êtes tous les deux fourrés, qu'il ne coupe pas ce lien auquel est supendue votre survie ..poli-éhique. Mais il le fera, c'est certain, et probablement plus tôt que vous et lui ne l'aviez pensé. Ne vous en faites pas, puisque vous n'êtes plus le trésorier du Club Alpin, on en rachètera une neuve sans que vous ayiez à vous emmêler. Et on continuera à faire sponsoriser votre ba(na)nière bleue par l'Oréal.

Alors, et l'éthique, dans tout ça , Monsieur Woerth, cette fameuse"éthique montagne" dont vous vous flattiez d'être un digne représentant, quand l'aquilon n'était que zéphyr, quand le ciel n'avait pas encore pris la couleur du plomb fondu. Votre éthique, où est -elle passée ?

Elle n'est certainement pas dans cette voie tordue, surexposée, en rocher pourri, que vous vous obstinez à suivre, feignant d'être sûr de votre coup, tout en cherchant à en sortir en loucedé par n'importe quel moyen pour échapper aux reproches et aux sarcasmes des pauvre gens du cru ! Et voilà que vous rameutez les secours, faites venir l'hélico, tout cela en catimini, mais personne n'est dupe.

Vous ressortez des vieux clichés, des photo-montages où vous vous pavanez sur une paroi de carton-pâte, en lolotte et en dülfer, comme un pro de l'escalade libre !

Mais sur le terrain, vous utilisez l"'artif "! Tout au marteau et au piton, sans vergogne et sans aucun respect pour l'environnement.

Et ça continue, tous les jours, on vous voit parader, vous et l'autre encordé, soi-disant agrippés du bout des doigts à des prises en goutte d'eau, mais en réalité, vous avez les prises de pieds tranquilles, sécurisés dans des baquets. Vous passez les moindres surplombs au jumar, hors champ des caméras de complaisance, qui couvrent officiellement, pour mieux le cacher, le mensonge éhonté de votre équipée irresponsable et scabreuse.

Et bien sûr, après ça, vous hurlez contre les vrais journalistes, qui font leur travail, et qui racontent tous les détails restituant la vérité. Sachez le : ici on n'est pas chez Drücker. On est chez Mediapart.

Mais vous, le montagnard d'opérette, où est-ce que vous vous croyez ? Vous et tous les autres qui étiez venus là, en touriste, polluer le paysage en balançant vos bouteilles vides de champagne et vos mégots de havane, vous croyez pouvoir abuser combien de temps encore les habitants de ces montagnes ?

Et avec ça, même pas fichu de reconnaître un ouragan d'une tempête !

Tout comme un certain n'a pas su reconnaître une révolution d'une révolte.

Au tout début des révélations sur cette affaire alpinacabrantesque, Mr Woerth, face aux accusations dont vous faisiez l'objet, vous avez repris un vieil argument pour les nuls, cher à votre premier de cordée. A savoir l'"argument": "Est-ce que j'ai une tête à ?"

Eh bien la réponse est "oui, vous avez une tête à" ..et même, ndlr, une belle "tête de", parce qu'elle veau bien !

Par dessus tout, vous avez une tête à aller vous faire pendre ...ailleurs. D'ailleurs la seule chose qui vous reste de votre panoplie du parfait montagnard, à présent, c'est la corde !

Et votre coéquipier ? Evidemment, cette fois-ci encore, il vous obligera à passer ....en tête !

Mais soyez sans crainte : la sienne suivra, sur le billot.

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