Contemple-les, mon frère ; ils sont vraiment affreux !
Pareils aux mannequins, veules et ridicules
Traîtres, manoeuvriers comme de vraies crapules,
Bouffis d'ambitions et de calculs scabreux.
Leurs yeux, obstinément fixés sur Sarkozy
Comme englués à lui, semblent hypnotisés :
En leur ministère ils ne sont préoccupés
Qu'à recracher le fiel de ce sombre messie.
Ils gouvernent ainsi, flagrants de nullité,
Mon frère ! et pour masquer leur inutilité,
Font assaut de lois contre toi, crient, beuglent.
Poussant la répression jusqu'aux atrocités !
Sauver leur portefeuille est leur priorité :
C'est pour leur pré carré que tous ces vaches meuglent !.
(d'après "Les aveugles" de Baudelaire)
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ET voici le texte original (pardon, Charles ..). :
Contemple-les, mon âme ; ils sont vraiment affreux !
Pareils aux mannequins ; vaguement ridicules ;
Terribles, singuliers comme les somnambules ;
Dardant on ne sait où leurs globes ténébreux.
Leurs yeux, d'où la divine étincelle est partie,
Comme s'ils regardaient au loin, restent levés
Au ciel ; on ne les voit jamais vers les pavés
Pencher rêveusement leur tête appesantie.
Ils traversent ainsi le noir illimité,
Ce frère du silence éternel. O cité !
Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris et beugles,
Eprise du plaisir jusqu'à l'atrocité,
Vois ! je me traîne aussi ! mais, plus qu'eux hébété,
Je dis : Que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles ?