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Billet de blog 22 janvier 2012

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Le non-mélenchonisme est-il soluble dans Mediapart ?

  Certes il est impossible de ne pas trouver très intéressantes, pertinentes, convaincantes, les prises de position de Mélenchon, mais il peut à certains parmi nous sembler vain, dangereux ou même inadapté, de jouer, au jeu du suffrage universel, au mouvement des Indignés.

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  Certes il est impossible de ne pas trouver très intéressantes, pertinentes, convaincantes, les prises de position de Mélenchon, mais il peut à certains parmi nous sembler vain, dangereux ou même inadapté, de jouer, au jeu du suffrage universel, au mouvement des Indignés.

D'ailleurs les Indignés le précisent, sur le site mondial Occupy : "Occupy is a leaderless leader movment ".

Mais les Occupy sont-ils des "vrais" indignés et vice-versa ?  Et qu'est-ce qu'un "vrai" indigné ? Voilà la vraie question et je vous remercie de me l'avoir posée : Pour le mouvement mondial, les vrais, c'est ceux qui campent, non sur des positions idéologiques précises, mais sur les esplanades des quartiers banquiers. Et à Mediapart ?

A Mediapart, eh bien, c'est l'inverse : Bien peu de ces bloggueurs passionnés iraient, pour soutenir la cause Mélenchonesque qu'ils défendent, sortir la Quechua par ces frimas nauséeux, et on les comprend.

Mais pour ce qui est de camper sur des positions  irréfragables, à défaut de "ça ira !" ça y va ! Et pas qu'un peu.

Il semble de plus en plus, au fil des pages que j'ouvre , à l'heure des tartines et du café, que pour le vrai Mediapartin ( à savoir celui qui est né du bon côté de la ligne éditoriale ) il y a un critère à l'indignation, un vrai :  Le vrai indigné est celui qui appelle à voter "inutile", c.à.d à voter Mélenchon. L'autre, le faux, c'est celui qui appelle à voter "utile", c.à.d pour le candidat Hollande, ou même pas, qui ne dit mot, mais donc consent, in petto, au "vote utile"pour le PS. Evidemment, ils ne savaient pas , jusqu'à présent, qu'ils étaient des faux Médiapartins : alors on ne les voit errer, désemparés, et s'attirant des commentaires désobligeants à propos de leurs commentaires marqués du sceau de la vraie fausse indignation, au fil des blogs Mediapartisans.

C'est ainsi que ( à ma grande  indignation ! ;-) j'ai pu voir récemment sur un fil  Mr Hessel devenu, par le truchement de cette lorgnette (que tout Mediapartisan emporte partout et qui s'utilise uniquement par le petit bout ) un faux indigné !

Sans parler des noms d'oiseaux,  qu'en bon Médiapartin, on lui a infligés : "gaga", "faux-cul": bref, s'il est une chose que Sarkozy a réussi pendant son mandat, c'est à faire gagner du terrain à une certaine façon de traiter parl'arrogance et le mépris tout, fût-ce un monument historique vivant, ce qui n'est pas d'accord avec votre opinion :

Les mêmes probablement hurlaient "shocking!", en visionnant le film "Walter" où Sarko, ignorant les vieux Résistants qui essayaient de lui parler de la dureté de leur combat, ricanait, même pas sous cape, en envoyant des SMS à la Bruni. 

Mr Hessel, pour les vrais Médiapartins, est un faux indigné, pourquoi ? Parce qu'il  a cru bon de demander à JL Melenchon de retirer sa candidature au profit du candidat du PS.

On peut pourtant comprendre que le vieil homme, qui a connu l'occupation, ne redoute qu'à cause d'un éparpillement des forces d'opposition de gauche, une réélection de cette droite fachoïde qu' incarne le Sarkozysme.  Pour des millions de Français, la droite au pouvoir, à force de s'imposer, de squatter l'information, la Justice, de donner toujours plus aux apparatchiks et aux riches, est devenue comme un occupant étranger. Le jeu de Mélenchon , qui consisterait à prendre des voix lepénistes chez les prolétaires ne pourra aboutir, car  la xénophobie que la sarkozye a confortée, et qui fait l'essentiel du vote frontiste, n'est pas réductible en 3 mois, il faudra des années et des années.

Pour autant, la préoccupation première n'est pas que Melenchon n'en arrive, à force de piquer des voix non pas à l'extrême droite, mais au PS, à faire passer le Pen devant Hollande (à moins d'un accident de parcours monstrueux) : on n'est pas en 2002 , la réserve de voix du PS est plus grande et le rejet de la droite Sarkoziste est prégnant .

Mais le problème est que Melenchon non seulement risque de ne pas reprendre à le Pen les électeurs des classes dites populaires  (du moins parmi celles-ci, les électeurs qui n'ont pas d'abonnement à Mediapart ), ni d'empêcher le PS d'avoir son candidat élu, mais encore sa candidature, qui le pousse à différencier toujours plus la "vraie" gauche de la "fausse", entérine le divorce entre ces deux factions qui, elles existent, la " Gauche communiste révolutionnaire" et le Parti Socialiste, disons, pour simplifier,

 Ce divorce, au vu des empoignades qui auront fatalement marqué la campagne présidentielle, sera consommé dès le lendemain de l'élection du candidat PS : ce qui sera hautement préjudiciable à une action, coordonnée et donc, efficace, de Résistance à la grande braderie libérale-droitière, dans l'hexagone comme au dehors.

C'est probablement ce que redoute Hessel, et c'est pourquoi il demande à Melenchon d'arrêter avant qu'il soit trop tard, quand les lésions engendrées par la violence des critiques, venant des deux camps, seront irréparables. 

A force de clamer "la vraie gauche c'est moi", les Médiapartisans finissent par pousser les militants ou sympathisants PS hors Mediapart :

 A ce niveau-là, on peut dire que le divorce a déjà commencé, les adeptes du "vote utile", ces "traîtres" à la vraie Indignation, celle qui implique qu'on vote pour Mélenchon, sont littéralement et littérairement (d'aucuns ont en effet de la plume, et bien trempée dans l'ironie acerbe et le mépris condescendant) poussés vers la sortie par les "vrais" indignés, les Médiapartisans, toujours plus affichés à la une de notre pain quotidien à 9 euros par mois.

C'est pas pour dire, mais du coup, j'ai de moins en moins faim, en ouvrant mon journal en ligne, le matin, à l'heure du café-tartines,

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