Le manège enchanté
Depuis 2007, de mini-remaniement en mini-remaniement, à la tête des Ministères, mini de rien, il y a eu des changements. En bien ? Mauvaise question : Quel bien attendre de la Sarkozie, à part le sien ( donc pas le nôtre. ) ?
Mais en beau, oui sûrement.
Prenons la ronde des Ministres du travail, par exemple. Question look, Xavier n'était pas top : dès qu'il ouvrait la bouche, on pouvait s'attendre à ce qu'un de mal embouché, genre Guillon, ou Porte, lui assène un "Tu l'as dit, bouffi !". Pour présenter la réforme des retraites, ça la fichait mal. Le casting n'était pas bon, il fallait le changer. Woerth, c'était le profil idéal (au sens propre). Un belle tête d'instit, c'est bien, il fallait faire de la pédagogie (terme qui en Sarkozi-langue signifie "bourrage de crâne"
D'ailleurs on avait songé un temps à lui pour l'Educ' Nat' : mais non, le corps enseignant l'eût pris pour un collègue, trop de familiarité tue le rapport de forces. Le problème, de mettre Woerth au travail, c'est que ça laissait la place vacante à l'affiche du Budget. Et là, on avait vraiment besoin d'une bonne tête. Alors on a cherché, cherché. Et on a trouvé : Un bel acteur, un véritable jeune premier, à qui l'on pouvait donner le bon dieu sans confession : pour tout dire, on l'aurait bien vu en séminariste à la place de Bébel dans "Léon Morin prêtre".
A la (foule) quémandeuse éconduite, il pourrait dire, d'une voix suave, le fameux : "Bonsouère" :
Voilà qui tombait à point pour faire passer la pilule amère de l'austérité. D'ailleurs à peine Baroin a-t-il été nommé, que le terme "austérité" a pris une connotation moins terrifique : on ose enfin, certes, à voix basse et sous de pieux prétextes, on ose enfin, dans les gazettes et au micro du Jité, l'évoquer, sans crainte d'être blackboulé par la vindicte populaire, cette fameuse "austérité" ! :
Allons, le peuple spectateur ne peut pas en vouloir à un si beau gosse ! (En voilà un au moins qui n'ira pas grossir l'équipe de ce vieux beau de Villepin, a ajouté Littel big boss....)
Le problème c'est / par qui pourra-t-on le remplacer, quand il aura fini par agacer même la ménagère, laquelle veut bien donner son coeur virtuel, le temps d'un feuilleton glamour, mais admet difficilement qu'un type, même s'il est beau comme Alain Delon et Richard Geere réunis, vienne piquer ses derniers liards dans son porte monnaie. ?/
On pensait un peu à Rama Yade, mais elle ne sait pas parler. Idem, pour Dati, en plus elle est trop grillée. Et puis à ce genre de poste, on préfère un homme, en Sarkozie. Aussi je pense qu'on va chercher quelqu'un dans la société civile : Messieurs, le grand casting va bientôt recommencer, camarades de Mediapart, enfin, ceux qui ont une bonne binette, et qui savent causer dans le poste, faites vos jeux ! Vous avez toutes vos chances pour gagner un rôle en or dans la grande saga de l'Elysée ! Allo Edwy, Ministre du Budget, ça vous dirait ...?
Dans les autres ministères, on ne ménage pas ses efforts non plus, pour mettre à la tête de belles têtes : Darcos a été avantageusement remplacé par Monsieur l'Oréal, Luc le hamster jovial : attention tout de même aux joues, pour l'instant, ça tient encore, mais quand ça tombe, c'est comme les beaux seins, ça fait un flop.
Tenez, même le moche Hortefeux a fait de sacrés progrès cosmétiques. Dégoûtant de pâleur albinosse malsaine, quand il chassait l'immigré au Ministère de l'Identité Nationale, il a, sitôt changé de poste, opté pour une pigmentation plus classique, de bon aloi : il exhibe à présent, sans complexe, un faciès bronzé, qui le rend sinon plus beau, du moins, moins répugnant à regarder.
Une question à 137 millions de Madame Spinoza*
Reste notre petit caporal en chef. On n'a plus le droit de dire qu'il est petit, mais enfin, puisqu'il est question de physique. Disons qu'il surcompense, comme les chihuahuas et autres yorks, en donnant de la voix, et qu'à force, on ne voit plus trop qu'il est petit, on voit surtout qu'il est pénible. Par contre qu'est-ce qu'il a enlaidi ! Incroyable, comme à force de grimaces, la ride d'expression se creuse un max : quelquefois, ça leur réussit, voyez certaines vedettes...mais malheureusement, comme au départ, Sarkozy n'était pas Belmondo, le résultat est catastrophique !
Que faire, eh bien, se montrer le moins possible, ou alors de loin et entouré de vilains comme lui. Le G20 est un lieu idéal, à condition de ne pas rater son arrivée. Car le problème, c'est quand on débarque sur le Tarmac. Si vous sortez d'un zinc ordinaire, tout le monde va vous regarder vous, le zinc n'intéressera personne...Mais si vous sortez d'un air blin-bling one : "Eh t'as vu l'avion ?" disent les collègues..Et personne ne voit à quel point vous ressemblez à une vieille "une" du Figaro chiffonnée et à demi mangée par les rats.
En conclusion, la question posée par Madame Spinoza était la suivante : "Est-il raisonnable d'annoncer réduction du train de vie de l'Etat, tout en se payant rien que pour soi un joujou volant qui coûte la peau des fesses ?"
La réponse est "oui, ceci est raisonnable à l'aune de la Sarkozie" et en voici les raisons :
1 ) Les rides d'expression menteuse de Sarko décrédibilisent son discours, il faut les rendre invisibles
2 ) La maison l'Oréal ne prend plus en charge les frais cosmétiques de l'Elysée, après l'affaire Woerth/Sarko/Pecresse Bettencourt que l'on sait.
3 ) Air bling-bling one, qui masque les rides en divertissant le regard du pékin moyen, ne coûte pas plus cher que toutes les opérations de Michaël Jackson réunies. Or il en faudrait à peu près autant à Sarkozy pour pouvoir ressembler, tant qu'à faire, à Dominique de Villepin (son vieux rêve).
Enfin réponse de l'intéressé lui-même :
"Oui, parce que je le veaux bien".
*Madame Spinoza est caissière à la supérette de l'Elysée