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Billet de blog 31 mars 2017

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Europe - Anniversaire du Traité de Rome: rien à célébrer

La création du Marché Commun en 1956 a représenté une régression sociale par rapport à la CECA, l'institution qui l'avait précédé.

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Anniversaire du Traité de Rome: rien à célébrer

Les textes du "Marché Commun européen" adoptés par le Traité de Rome représentent une régression sociale par rapport à la CECA, le traité qui existait avant lui. En effet, cette CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier), de conception social-démocrate, représentait automatiquement et largement les syndicats de salariés dans ses organismes de délibération et de décision. Cette représentation disparaît dans les institutions du Marché Commun, d'inspiration néo-libérale, prolongées par les différentes moutures de ce qui a abouti à l'Union Européenne. Elle ne réapparaît que beaucoup plus tard, sous des formes réduites, une fois que les décisions fondamentales ont été prises par les lobbys industriels, financiers et leurs serviteurs politiques, de façon quasi irréversible pour établir le règne de la concurrence non-faussée par des règles de protection des salariés et de l'environnement.

Il faut défaire complètement cette Europe néo-libérale et repartir des quelques fragments récupérables de la construction européenne pour édifier une Europe sociale et environnementale, des travailleurs et des citoyens, des femmes, des enfants, des personnés âgées, des hommes, des peuples libres et égaux, de l'échange équitable, protectrice de l'environnement, dénucléarisée, incluant tous les peuples d'Europe (y compris les Russes), associée à ses voisins (Maghreb, Turquie, Moyen Orient), solidaire avec le reste du monde.

Voir les travaux de la sociologue politologue belge Corinne Gobin qui explique le caractère régressif du Traité de Rome:


Gobin, C., L’Europe syndicale, Bruxelles, Labor, 1997, 186 p.

et

Corinne Gobin, « L'Union européenne et la nouvelle gouvernance économique : un système politique contre l'Etat démocratique », Pyramides [Online], 25 | 2013, Online since 10 March 2015, connection on 27 March 2017. URL : http://pyramides.revues.org/976
où elle écrit
"Nous avons expliqué ailleurs (Gobin, 1997) comment le modèle de régime politique qui correspond au projet de la Communauté économique européenne (CEE) représente une première rupture avec l’État social, s’écartant aussi radicalement du premier projet d’intégration économique européenne de la Communauté économique du charbon et de l’acier (CECA). La CEE retourne vers le libéralisme économique par la volonté claire des négociateurs d’enrayer la culture « d’État nationalisateur/interventionniste » adoptée par la France et l’Italie ou la culture de contrôle politique de la production du projet CECA. L’on quitte le champ du contrôle de la production pour se centrer sur la promotion du commerce."

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