L’accès sud-est du jardin de ville est une alcôve de 10 mètres de longueur, avec des grilles de chaque coté, ouvertes en journée. Alors que l’ambiance était à la fête, pacifique comme tout bon premier mai, des CRS casqués boucliers en main se mettent face à l’entrée coté extérieur. Que font-ils là plutôt que de se maintenir à l’écart, invisibles, alors que tout se passe bien ? Dieu seul le sait. En allant les voir après coup, un supérieur me répond : « Si nous sommes intervenus, c’est qu’il y avait une raison ». Limpide. La raison, nous l’avons cherchée.
Un témoin occulaire a vu des jeunes côté jardin, qui voyant la présence policière comme une provocation, ont refermé les grilles (à 10-15 mètre de distance des uniformes, donc) et fait un peu de barouf en claquant les grilles et en invectivant les policiers qui objectivement, n’avaient rien à faire là, si proches. Le premier mai est une fête des travailleurs (renommée « du travail » sous Vichy), historique, citoyenne, syndicale (le 1er mai est une journée noire de répression de syndicalistes à Chicago fin XIXème siècle), culturelle, joviale et spécifiquement en ce moment, revendicative.
S’ensuivent donc les lancers de bombes lacrymogènes, des gens se rapprochent qui n’y comprennent rien, voient les boucliers et se réunissent en petit groupe pour protester contre cette incursion inepte. La suite est classique : le désormais traditionnel « nassage » de boucliers cernant un petit groupe, six personnes envoyées fissa au commissariat, dont la mère prénommée Agnès d’un trentenaire estomaqué. qui nous a livré son témoignage.
Avant cela, une petite question philosophico-politique : comment attiser la haine sans en avoir l’air ? Les préfets nommés par Monsieur Castaner et le dit ministre lui-même doivent avoir en partie la réponse, avec des doutes de plus en plus appuyés sur leur capacité à entretenir le « sans en avoir l’air ». Ainsi va la liberal démocratie.
Desole pour la qualite sonore, manque de temps. Oreilles sensibles Zapper au milieu de l extrait.