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Billet de blog 9 février 2017

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Affaire Théo : silence pesant dans la police

Suite aux violences insupportables de leurs collègues à Aulnay, syndicats et policiers se taisent. Devoir de réserve peut-être. Mais leur silence est-il tenable?

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La Justice sait être rapide et inventive. Yaya, Ciré, Marouane, Yacine et Sofiane, arrêtés à Aulnay lors des heurts consécutifs au viol de Théo, ont été condamnés pour « embuscade en réunion » (chef d’accusation sorti des placards), à 6 mois de prison, ferme pour deux d’entre eux. Avec des « preuves » bien légères comme le relate Mediapart. Les relations hiérarchiques entre les magistrats du Parquet et le Ministère de la Justice ne manqueront jamais de susciter des doutes sur l’ »exemplarité » des décisions de Justice. Avec des stratégies gouvernementales de moins en moins lisibles : rétablir le calme, où jeter de l’huile sur le feu?
Bien malin celui qui sait si le sentiment d’injustice que suscitent ces très sévères condamnations, ne l’emportera pas sur la tentative de rétablir l’ordre par la peur (des condamnations).
D’autant que le Parquet de Paris a édulcoré le motif de l’enquête relative à Théo, qualifié à l’origine de « viol en réunion », pour être reformulé « violence en réunion ». Pourtant l’article 222-23 du Code pénal est sans appel : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol ». La décision du Parquet est subjective.
Lors du mouvement contre la Loi Travail, la CGT Police avait su sortir de son mutisme. Dans un tract titré « #Je suis en dictature », elle dénonçait parmi d'autres choses inquiétantes, une justice à deux vitesses : « On constate que Monsieur François HOLLANDE n'a une  nouvelle fois pas tenu ses promesses. Il a pourtant  déclaré  le  6  février  2012,  en  tant  que  candidat,  qu'il  "supprimerait,  aussitôt élu, la  Cour de Justice de la République (CJR)“  » ; une cour compétente pour juger les crimes ou délits commis par les membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions.
En Juillet 2016, Adama Traoré meurt, victime de comportements policiers abjects. Le procureur Yves Jannier fait tout pour étouffer l’affaire, par zèle personnel ou pression du Parquet, on ne saura pas. Mediapart écrit : « Le procureur de Pontoise est fortement mis en cause pour sa gestion du dossier. [Il] n’a eu de cesse de communiquer des éléments faux ou tronqués ».
Dans un contexte où le gouvernement couvre quasi-systématiquement les policiers, quels que soient leurs crimes, les policiers sans foi ni loi sont « encouragés » à user de violence avec un sentiment d’impunité, les procureurs sont amenés (par zèle ou par ordre) à les protéger.
Après les victimes, leurs familles leurs proches et leurs quartiers, les policiers sains d’esprit pâtissent à leur tour des agissements inhumains et souvent racistes de leurs collègues. Ils subissent une agressivité populaire croissante, nourrie d’injustices criantes.
Les policiers respectables feraient bien de laisser entendre leur voix, au delà même des syndicats (comme ils ont démontré qu’ils savaient le faire en Octobre 2016 pour mener des revendications de corporation), en dénonçant par exemple l’entremise du Parquet de Justice dans ce genre d’affaires, ce qui rend les policiers suspects aux yeux des citoyens, même si ils sont innocents. Que rien ne justifie la violence ou l’utilisation d’une matraque ou toute autre méthode comme les « clés d’étranglement » interdites dans certains pays, dès lors que plusieurs policiers sont face à un homme seul et désarmé......

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