On ne tire pas sur une ambulance à l'arrêt, c’est vrai. Mais Mediapart tarde à dégainer vraiment, à part une interview éclairante d’une heure. Le mérite de ce texte sera donc au mieux, de faire gagner du temps à ceux qui ne connaissent pas le sincère imposteur qu’est le fils d’André Glucksmann, Raphaël (ça sert à quoi d’avoir un père intellectuel? Ah oui, à avoir l’appui de BHL pour conseiller le président Saakachvili en Géorgie; son incompétence en géopolitique auto-affirmée le justifiait cent fois, à moins que ce ne fussent les réseaux anti-communistes de BHL qui attiraient Saakachvili ? voir réponses à François Bonnet).
Et notre président Macron, que fait-il dans cette galère ? Rien que je sache, à part qu’il a un allier potentiel du nom de Place Publique, dixit Benoit Hamon qui connait un peu l’affaire. Et que diviser plus la “gauche“ ne lui fera pas de mal. Et surtout, quand Glucksmann lui emboite le pas sur la question des gilets jaunes, sur RTL : affirmant que le président a allumé la mèche (quel scoop), il relativise : « Macron n’a pas rempli le baril de poudre, c’est 30 ans d’impuissance publique… ». Qui n’a pas entendu cette rengaine déresponsabilisante de la bouche d’E. Macron lui-même, cette crise profonde de laquelle il serait la victime plutôt que le continuateur, ni l’instigateur en tant que ministre de l’économie. Le Grand Débat ? Nécessaire selon lui, sans plus de commentaire sur sa mise en oeuvre ni son allure de club du troisième âge. Le problème de Macron, c’est « son esthétique politique ». Gageons que ces attaques ultra-violentes envers le président lui causeront de sévères retours de bâton post-électoraux.
Bref, ce n’est pas en prônant la « justice sociale » avec une langue de l’abstraction digne d’E. Macron que Glucksmann lui fera peur.
Le dit intellectuel donc, après avoir fricoté avec les néoconservateurs va-t-en guerre (aiguillé par BHL?), a eu l’illumination sur le tard. Pas en 2005, ni en 2008. C’est depuis quelques années que cet « enfant du vide » très libéral (libertaire, dit-il) aurait commencé à se remettre en question. Pas sûr que la rédemption soit à l’horizon, à l’entendre.
Sur France Inter, il se lamentait d’appartenir à « une génération qui est née dans un monde post-idéologique, post-historique, post-tragique ». Après sa découverte du tragique, une fois le nez dans la crise climatique - quel visionnaire - il aurait commencé à se connecter au peuple. Libéré de l’illusion « post-idéologique », il n’a pas grand chose à dire de l’idéologie néolibérale, à part des poncifs qui auraient pu faire leur effet dans les années 1990, éventuellement. La sienne d'idéologie, elle est de raccroc, aussi pauvre que son langage de Projet.
Le chemin de la reconnexion (et du seuil de 5%, inch'allah) est encore long pour le successeur de BHL.