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Billet de blog 5 septembre 2013

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Retraites, une réforme contre productive

Pourquoi vouloir alors introduire plus de capitalisation, brutalement soumise aux évolutions démographiques, pour répondre à une vieillissement de la population? 

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Pourquoi vouloir alors introduire plus de capitalisation, brutalement soumise aux évolutions démographiques, pour répondre à une vieillissement de la population? 

On nous a expliqué, nous avons un problème de démographie. Il y a moins de gens qui travaillent et plus de gens qui ne travaillent pas, donc notre système de retraites ne fonctionne plus. Il nous faut donc introduire de la capitalisation pour palier à ce problème. Ah bon. Alors réflechissons.

Dans une retraite par capitalisation, une entreprise a besoin d'avoir parmi ses clients plus d'actifs que d'inactifs. En effet si la dite entreprise veut gagner de l'argent pour payer son personnel, il lui faut faire des bénéfices. Il faut donc toujours avoir plus d'actifs que d'inactifs. L'entreprise de fond de pension est donc soumise de façon assez brutale aux variations démographiques. Une population vieillissante va être très difficile à gérer par des fonds de pension qui risque alors de faire faillite et de ne pas payer à leur client ce qu'ils leur doivent.

La retraite nationale, gérée par l'Etat, dont nous disposont en France nous permettrait de faire autrement, de façon à limiter l'impact de la démographie. Au lieu de faire cotiser chaque actif pour chaque inactif, l'Etat a la légitimité et la force de prélever directement une fraction du Produit Intérieur Brut Français, qui lui, grace à notre niveau technologique de mécanisation du travail, ne baisse pas proportionnellement au vieillissement de la population. Il suffit de prélever directement un % sur le bénéfice des entreprises (qui augmentent) plutôt que de prélever un % des salaires (qui diminuent). Ce système serait beaucoup moins dépendant de la démographie que le système de capitalisation. 

Le système actuel, qui fait cotiser à chaque actif un pourcentage de son salaire est à chaval sur les deux systèmes. Il dépend de la démographie, car c'est sur caque salaire individuel qu'est prélevée la cotisation au système de retraites, ce qui en fait un mécanisme de fond de pension. Il ne peut pas faire faillite et disparaitre d'un coup en oubliant toutes ses obligations, ce qui le rapporche d'un système réparti. 

Pourquoi vouloir alors introduire plus de capitalisation, brutalement soumise aux évolutions démographiques, pour répondre à une vieillissement de la population? 

En plus d'un avantage certain de terme de démographie, le système de prélèvement en % des bénéfices des entreprises libère la création d'emplois. Actuellement, à chiffre d'affaire constant, une entreprise payera plus de cotisations si elle emploie plus de monde. Elle aura donc intérêt à débaucher. A chiffre d'affaire constant, une entreprise payera autant de cotisations si elle emploie plus de monde. Le désavantage à l'emploi des cotisations serait donc plus faible. De plus, à chiffre d'affaire constant, les entreprises qui nécessite beaucoup d'employés ne payeront pas plus de cotisation que les entreprises à peu d'employés, ce qui participerait à ramener en France des entreprises qui ne peuvent soit disant plus s'y trouver.

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