Metronome, spectacle attérant des cinq de coeur sous la houlette de Pascal Légitimus.
Nous aurions besoin de science, de culture, d'art engagé, mais l'heure est à la technique, à la perfection des corps.
Un concert, une impression, un feeling, sans prise de tête : les Cinq de Coeur, nous offre un beau métronome, remonté par Pascal Légitimus.
Première impression : quels chanteurs! A capella, d'une justesse remarquable, d'un swing entraînant. Magnifique, chapeau bas.
Par le moyen de ce formidable attirail technique, on attend pendant quelques minutes l'expression d'un fond digne du travail fourni. Bon... en attendant on rigole un peu. Et puis moins, car rien ne vient. Un chanson après l'autre, les séquences se suivent, mais on commence à sentir le silence assourdissant du vide de cette démonstration de virtuosité. Des gammes, en quelque sorte, pour montrer qu'on sait les faire, qu'on n'est pas des "amateurs", nous.
On en vient à s'étonner que le Figaro ait pu congratuler ceci, quand surviennent les "Madame Yénépasdargent", "Madame plus étrangère que moi" qui déclenche des rires gras et là on comprend.
Après un moment de colère, on interroge la forme, à défaut du fond : une forme ABA, close et traditionelle :
A : prise d'otage par des grévistes et des manifestants
B : contraste saisissant du vide, du non sens de l'enchainement gratuit et stérile de séquences caricaturales jusqu'au racisme ordinaire
A : vous avez compris, la mise en abîme de la prise d'otage? On est prisonnier, au secours! Attention, c'est fin, alors il faut le souligner...
On ne dirait pas que la moitié de l'europe sombre dans des heures noires et terrible. On oublie, ça n'a jamais existé, et on se "prend pas la tête"! Tel est le comportement auquel nous nous conformons tous, sans nous concerter, pris (presque gleichgeschaltet) par la même main invisible.