Les appels à « l’union de la gauche » ne pourront pas masquer une réalité.
La division à gauche, profondément installée depuis les années Hollande, s’est renforcée dans le contexte des guerres en Ukraine et à Gaza.
La division à gauche est l’œuvre commune paradoxale de Macron et Mélenchon.
Macron vient du gouvernement Hollande. En torpillant une deuxième candidature de Hollande, il a tenté un pari au centre avec Bayrou. Mais il n’a pas réussi à convaincre et résoudre les problèmes de toute nature de la société française.
Melenchon, depuis 2005, a voulu construire une gauche « insoumise » contre les « compromis » de la gauche Hollande et les « trahisons » de la « Macronie ». Il a développé une théorie de « l’union du peuple » contre les élites flirtant avec une rhétorique qui ne vient pas de la gauche.
L’union du peuple "de France" contre les élites, c’est aussi la thématique des Le Pen, du FN au RN.
La réelle « France insoumise » se retrouve dans les urnes avec une drôle de gueule, pas très claire.
Il est à craindre que les élections qui viennent, provoquées dans la précipitation, ne résolvent pas la crise de confiance des électeurs dans ses élites mais au contraire l’approfondissent. Il est même assez prévisible qu’elles soient vraiment cette fois ci et pour toute la gauche un véritable « piège à cons ».
Les pratiques de la gauche sont à reconstruire par de nouvelles générations. Une réelle union de la gauche ne pourra naitre que de ses nouvelles pratiques qui demanderont du temps.
Post scriptum : on ne refera pas l’union de la gauche en dénonçant la (petite) aide militaire de la France à l’Ukraine contre Poutine. Au contraire. En faisant cela, on la fracture !
on ne refera pas l’union de la gauche en hurlant à la « Paix à Gaza » pour cacher la guerre d’Ukraine et la nécessité pour tout gouvernent français digne de ce nom d’y faire face en Europe. A ceux de gauche qui s’en indignent et en appellent au "Front populaire" de 1936, c’est justement le Front populaire qui a amorcé le réarmement de la France face à Hitler. Et plusieurs jeunes de gauche de cette génération n’ont pas hésité à s’engager et à prendre les armes pour aider l’Espagne républicaine face à Franco. S’ils ont perdu militairement et ont été trahis par le stalinisme, ils ont agi avec honneur.
Beaucoup d’électeurs de gauche ont eu honte du parlement français en voyant ces députés boycotter Zelenski venu leur adresser la parole dans l’ hémicycle. Rien que pour cet acte indigne, ces députés méritaient bien d’être renvoyés dans leurs foyers. Fût-ce hélas pour une courte durée.