Depuis le soulèvement du peuple Tunisien et l’émergence d’une envie de liberté dans tous les peuples arabes, les interrogations se multiplient sur le devenir du monde arabe. Celui-ci a, jusqu’ici, été marginalisé dans le concert des nations, en dehors de l’affaire Israélo-palestinienne. Malgré les richesses minières et les atouts économiques des différents peuples arabes, les conditions de vie des citoyens sont restées dégradées.Les dirigeants arabes depuis la libéralisation (40 à 50 ans auparavant) ont choisi la dictature pour s’accaparer les richesses de leurs peuples. Ils se sont maintenus en se proclamant comme un rempart à la tentative islamiste et intégriste. Mais cette intégrisme ne peut prendre dans des pays démocratiques, libres et aspirants vers le modernisme. L’islamisme obscurantiste ne pourra plus faire recette si chaque homme, chaque femme, aspire à améliorer ses conditions de vie et sa liberté. Quel être humain accepterait de mourir pour quelque cause que ce soit, s’il avait confiance dans son avenir et avait de l’espoir ?Le spectre de la montée d’un mouvement extrémiste religieux est réel. Cependant, force est de constater que les mouvements, aussi bien en Tunisie qu’en Egypte, ont été conduis par une jeunesse qui aspirait à des libertés plus importantes. Cette jeunesse a utilisé les technologies de communication nouvelle (internet, téléphonie mobile, réseaux sociaux) pour organiser et mettre en œuvre cette révolte. Nous avons assisté à la présence de femme qui aspiraient à plus de liberté et qui souhaitaient vivre normalement, libérée de l’emprise de la dictature politique, de la dictature familiale ou de la dictature religieuse.La jeunesse, qui s’est soulevée contre les régimes dictatoriaux, est informée de la situation en Iran. Celle-ci même s’est émeu de la révolte « verte » en Iran pour obtenir plus de liberté. Elle est consciente que la survie du rêve de la liberté ne peut se faire que par une gestion responsable des relations internationales. Elle souhaite respecter ses voisins (Israël en tête) et ses partenaires (US, Europe, Chine etc.).Il est fort à parier que la philosophie de ces révoltes n’embrassera ni le mouvement islamiste radical (tel que la révolution iranienne) ni le bras de fer qui s’est traduit par le choc pétrolier. Nous pouvons envisager une autre histoire, plus positive celle-ci. Elle se situerait dans la continuité du mouvement de libéralisation. Nous pouvons imaginer, par exemple, que dans 40 ou 50 ans, se mettraient en œuvre des Etats-Unis Arabes. Cette union permettrait aux pays arabes de disposer d’une même politique étrangère, d’une politique économique et monétaire commune, elle permettrait aux pays arabes de reprendre en main les richesses et le potentiel qui leur ont été volés par des dirigeants corrompus.Les nations ont tous les moyens d’aller vers une telle construction.A ce titre, les points communs entre ces nations pour une l’émergence d’un tel fédéralisme ne manquent pas. Les peuples partagent la même langue. Ils partagent la même religion, les mêmes croyances. Ils disposent d’une histoire commune puisque cette fédération fut construite du temps des Khalifs et s’est poursuivi par l’Empire Ottoman.Si nous nous attardons sur l’histoire commune des pays arabes, nous pouvons constater que la période la plus fertile (économiquement, culturellement et scientifiquement) pour ces peuples fut celle pendant laquelle les « arabes » (les maures) ont vécu en paix avec les autres religions. Nous pouvons citer la collaboration de Maïmonide (1135-1204) et Averroès (1126-1198). Le livre de J. ATTALI « la confrérie des éveillés » qui retrace, d’une manière romancée mais basée sur des faits réels, l’histoire de Cordoue au XIIème siècle, nous donne l’espoir d’un monde où les trois religions monothéistes pourront exercer leur foi dans le respect mutuel pour faire avancer l’humanité.De plus, les peuples arabes partagent des valeurs communes. Nous pouvons d’ailleurs noter que les soulèvements actuels sont le résultat d’un élan d’altruisme de la part des peuples pour éviter que le suicide de Mohamed BOUAZIZI soit vain.L’élan de démocratie auquel nous assistons aujourd’hui est une suite logique au mouvement de décolonisation. Il se traduit par le souhait d’une liberté plus forte. Les peuples arabes ont obtenu la liberté face aux colonisateurs et se sont mis directement sous la pression de pouvoirs sans partages. Aujourd’hui le temps est venu pour que ces peuples prennent leurs destins en main et deviennent réellement démocratiques.Cet élan est aussi soutenu par l’indignation des laissés pour compte de la croissance. Les nations arabes ont des atouts économiques réels (Energie, Matières Premières, population jeune et éduquée, une communauté émigrée qui s’est construite au fil du temps etc.).Nous pouvons envisager que le mouvement actuel puisse aussi mener à l’émergence d’une quatrième force économique et politique face à la Chine, les US et l’Europe.Cette quatrième force a les moyens financiers et économiques, s’ils venaient à être effectivement et efficacement répartis, de proposer un modèle économique alternatif et d’offrir à l’économie mondiale un nouveau souffle. En effet, les économies occidentales sont à bout de souffle suite à la succession de plusieurs bulles spéculatives.L’émergence d’une nouvelle économie libre et basé sur des valeurs démocratiques (qui tend à l’éclosion d’une réelle classe moyenne arabe), devrait permettre de créer de nouvelles opportunités de croissance et d’investissement. La démocratisation et la création des Etats-Unis Arabes représentent une chance aussi bien pour les nations arabes que pour le reste du monde.Si nous retenons que l’aspect économique, l’attrait d’un tel marché semble justifier un soutient de la part des pays occidentaux pour ce nouvel élan démocratique. La compétition pour la construction de cette nouvelle économie sera lancée dans les prochaines années. La Chine et les Etats-Unis sont déjà en place pour accompagner ces nouveaux marchés. Les Européens ne devraient pas passer devant cette opportunité.Comme l’indique un certain nombre de théories économiques (cycles de Kondratieff, théorie des fractales, effet papillon etc.) nous sommes peut être face à une forme de modification en profondeur des équilibres du système économique mondial. Ces théories partent du principe qu’un événement séparé (a priori sans grande importance, ex-anté) peut être à l’origine de réaction en chaîne qui se traduise par une évolution très importante quelques années plus tard (invention de l’électricité, mouvement de libération aux Etats-Unis, révolution française etc.).Il est important que tous les opérateurs aussi bien économiques que politiques restent à l’écoute des évolutions en cours afin de ne pas se marginaliser dans les prochaines décennies.Amitié et fraternité chers lecteurs
Billet de blog 8 février 2011
Est ce les premières pierres de la création des Etats-Unis Arabes
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