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Billet de blog 9 mars 2011

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11 mars 2011: Le temps de la révolte en Arabie Saoudite?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Vendredi 11 mars prochain les Saoudiens devront s’interroger s’ils souhaitent ou non rejoindre l’appel qui circule sur internet pour se soulever contre le régime du Roi Abdallah, et pour exiger plus de démocratie, plus de libertés et surtout des conditions économiques meilleures.

L’Arabie Saoudite bénéficie de la plus grande réserve de pétrole au monde. Le pays dispose, en même temps, d’une population marginalisée, bâillonnée et surtout qui ne profite nullement des richesses du pays. Les bénéfices tirés de la hausse du prix du pétrole sont accaparés par une petite élite, proche de la famille régnante et qui cherche au maximum à contraindre, sous des prétextes religieux fallacieux, la liberté d’expression.

L’Arabie Saoudite a profité d’une interprétation particulière de la religion pour justifier la limitation des libertés : la liberté des femmes, la liberté politique, la liberté du culte etc. L’histoire, malgré les investissements financiers du wahhabisme pour réécrire l’histoire, nous rappel que les religions monothéistes ont pu vivre en paix ensemble, les femmes avaient le droit de travailler, de subvenir à leur besoin et pouvaient même avoir des revenus plus élevés que leurs époux (la première épouse de Mahomet employait le prophète).

Nous pouvons aisément comprendre que le wahhabisme ait créé une interprétation de la religion restrictive des libertés. Cette réécriture de l’histoire lui permet de perpétuer la captation des richesses par de petites élites. Aux contraintes religieuses, l’Arabie Saoudite a ajouté les mêmes comportements que ceux de ces voisins arabes : prisons politiques, utilisation de l’argument du terrorisme islamiste pour justifier des arrestations injustifiées et pour éliminer les opposants politiques, mise en place d’état d’urgence perpétuel et enfin captation par les familles dirigeantes et leurs proches de toutes les richesses.

Le vent de liberté qui souffle sur les pays arabes après la révolution du Jasmin devrait arriver tôt ou tard en Arabie Saoudite.

Ce soulèvement devra être anticipé et suivi par les pays occidentaux, afin d’éviter que l’expérience Libyenne ne se répète. La position géopolitique et économique (en tant que fournisseur de matière première) de l’Arabie Saoudite, nécessite la mise en œuvre rapide de négociation pour éviter que les soulèvements qui pourraient commencé dès vendredi 11 mars prochain ne se traduisent par une envolée du prix du pétrole qui annihilerait toute perspective de croissance mondiale en 2011. Une telle perspective nous ferait entrer dans une spirale de dépression économique sans précédent.

La force d’un dirigeant est de reconnaître ses erreurs et d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Le Roi Abdallah devra anticiper les soulèvements, proposer une démocratisation du système politique Saoudien, et proposer une meilleure répartition des richesses en offrant des perspectives réelles à ces citoyens.

Dans le cas contraire, nous serons face à un embrasement qui touchera le monde entier, lorsque l’Arabie Saoudite vivra l’instabilité politique, les autres pays vivront les conséquences économiques à travers l’inflation.

Espérons que les dirigeants du G20 anticiperont maintenant les conséquences des mouvements du 11 mars et prendront les bonnes décisions pour de meilleure condition de vie des Saoudien tout en évitant la dislocation de l’économie mondiale.

Amitié et fraternité chers lecteurs.

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