L’agoraphobie est une maladie mentale qui augmente la perception des risques. Cette maladie amplifie les dangers et leurs conséquences. La personne atteinte se fige et entre dans une inaction et un renfermement sur soi. La plus part des scénarios catastrophes produisent ce type de comportement. La principale interrogation aujourd’hui est de savoir si les scénarios du pire sont une forme d’agoraphobie de ceux qui les imaginent ou juste une anticipation d’une réalité apocalyptique.La commission européenne a modifié sa communication et parle d’apocalypse. Quelle est l’ampleur de celle-ci ? Combien de morts et de personnes pourraient être irradiées si les cœurs des centrales de Fukushima venaient à être à l’air libre ? Quelles seraient les conséquences humaines s’il était difficile d’intervenir pour ralentir la fusion des cœurs ? Quels seront ces hommes et ces femmes, qui au péril, de leur vie devront intervenir pour liquider les centrales et construire des chapes pour confiner la réaction nucléaire qui est en cours ? Quel prix devrons-nous faire payer aux personnes qui souhaiteront quitter le Japon (le prix des vols Tokyo-Paris se sont envolés à plusieurs milliers d’euros ce week end) ?Nous pouvons aussi nous interroger sur les conséquences indirectes qui pourraient survenir si la météo poussait le nuage radioactif vers le nord puis vers le sud. Les mouvements des vents sont faiblement prévisibles et l’action de l’homme est inefficace. Les zones de contamination seraient alors gigantesques et pourraient atteindre l’Asie du Sud Est, le Pacifique et peut être la cote ouest américaine. Cette réaction sera d’autant plus forte que la mise en place de confinement (liquidation) prendra du temps.Les conséquences sociales et économiques seraient sûrement apocalyptiques puisque les zones qui seront touchées devront être évacuées et les milliers, voir les millions, d’habitants de ces zones devraient migrer. Le Japon ne pourrait plus faire face à ses engagements vis-à-vis de la dette (dette astronomique). Les institutions financières japonaises vendraient, en masse, leurs actifs pour faire face à la catastrophe. Les marchés financiers ne sont pas préparés pour ce type de scénario. Il suffit d’un mouvement de panique pour que nos économies sombrent dans l’abîme.Ce scénario est très négatif et très probablement faiblement probable. Mais est-il réaliste et quelle serait sa probabilité d’occurrence ? Est-ce que ce scénario est équivalent à la probabilité de gagner le gros lot de l’Euromillion ? Si tel est le cas, nous sommes face à des difficultés importantes à venir, puisque malgré la faiblesse des probabilités de gain, annuellement, il y a des gagnants du gros lot.Le G8 et le G20 ont montré leur incapacité à anticiper et à gérer les crises, d’ampleurs plus faibles que celui du scénario négatif imaginé pour la catastrophe nucléaire à Fukushima. Ils n’ont pas réussi à confiner le problème des subprimes et n’ont commencé à agir avec une coordination mondiale que le jour où Lehman Brothers s’est mis en faillite et que la finance mondiale frôlait la crise systémique. Ne sommes nous pas dans un cas de figure similaire ?Le pire ne peut être certain. Il est donc urgent d’anticiper le pire et prier pour le meilleur.Amitié et fraternité chers lecteurs.
Billet de blog 16 mars 2011
Fukushima: Crise d’agoraphobie ou juste une prédiction ?
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