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Billet de blog 18 janvier 2011

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Je m'indigne contre la privatisation des profits des banques

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les institutions financières existent et fonctionnent puisqu’elles prennent des risques et que la communauté leur fait confiance. Sans la confiance vis-à-vis de ces institutions, le système bancaire, financier et économique ne peut fonctionner normalement ou se développer.Nous avons d’ailleurs vécu les conséquences d’une défiance, lors de la crise financière de 2008. A cette époque les banques ont connu les conséquences d’importants doutes sur leur capacité à honorer leurs engagements vis-à-vis d’autres institutions. Cette défiance s’est traduite par l’arrêt immédiat et quasi-total de toute transaction financière.Quelque soit la nature de la transaction financière, de la plus simple, comme la demande d’un découvert bancaire, jusqu’aux montages financiers complexes, l’institution prend un risque, l’évalue, demande une rémunération pour la prise de risque et met sa crédibilité face à ce risque.Ainsi, le client qui demande un découvert de 100€, constitue un risque pour son banquier de non remboursement. Le banquier évalue ce risque en tenant compte de sa capacité de remboursement sur la base de ses revenus disponibles ou de ses actifs. Ces revenus disponibles sont constitués par les salaires (par exemple pour un salarié) déduction faite des charges fixes telles que le loyer, l’impôt etc. Pour pouvoir prêter ces 100€, la banque les emprunte à d’autres agents. Ceux-ci sont soit des intervenants sur des marchés financiers ou d’autres clients qui ont des dépôts auprès de la banque.Le système fonctionne puisque chacun fait confiance à l’autre. Cette confiance est garantie par des « Fonds Propres » qui constituent une masse d’argent que le système financier met en dépôt (cela correspond exactement au même mécanisme que celui de l’hypothèque d’un bien immobilier lorsque l’acquéreur achète son bien à crédit).Pour sauver le système bancaire, la communauté, à travers les gouvernements et les Etats, se sont portés garants des institutions et établissements financiers. Nous avons tous (dans la mesure de nos moyens) affirmé que : « nous garantissons le système et nous laisserons aucun établissement faire faillite ».La communauté a donc pris un risque sur les clients de ses institutions financières puisque si les clients devenaient insolvables et ne remboursaient pas leurs dettes, la communauté prenait en charge les conséquences financières négatives.Cette solidarité a permis au système financier de rester sur pied au prix de l’endettement des Etats, de l’acquisition par les banques centrales d’actifs de mauvaises qualité (ou de moins bonne qualité), et d’une garantie sans faille. Celle-ci a permis aux institutions financières de continuer leurs activités et de prendre des risques de plus en plus importants. Nous avons constaté que dès le 1er trimestre 2009, les banques ont augmenté fortement leurs ratios de risque en espérant générer des profits et de renforcer leur solvabilité. Si le renforcement de la solvabilité des banques se traduit par un poids moins important pour la communauté, ce qui est une bonne chose, les profits ont aussi offert la possibilité aux banques de rémunérer copieusement leurs dirigeants, leurs salariés méritants et leurs actionnaires.Une poignée de privilégiés s’est octroyée le bénéfice de la solidarité de la communauté.Mais tout en accaparant les bénéfices, ces institutions ont laissé les coûts de cette solidarité (i.e. hausse des déficits budgétaires, hausse de l’endettement et dégradation de la situation financière des Etats) à la communauté.Nous avons vu que la Grèce subit aujourd’hui une cure d’austérité sans précédent et d’autres pays commencent à annoncer des coupes budgétaires pour éviter la situation Grec compte tenu de la dégradation de l’équilibre financier de l’Etat.Cette situation montre qu’après que la communauté internationale (6 milliards d’humains) s’est porté au chevet de la finance, les privilégiés profitent (moins de 10 millions d’individus) et font subir à la même communauté les conséquences du soutient du système.Cela me semble injuste, et je m’indigne…Il n’aurait été qu’une juste rétribution que de demander aux actionnaires des institutions financières de partager lorsque les profits seront de retour l’effet d’aubaine que la solidarité passée à permis.Il aurait été plus juste de nationaliser les banques, lorsque les Etats se sont portés à leurs chevets. Cela aurait permis de compenser la dégradation des comptes publiques par les profits des institutions financières une fois que la crise financière passée… Il aurait été plus juste qu’au lieu d’augmenter sans considération les émoluments des privilégiés de créer un fonds de solidarité pour aider chacun à avoir accès à l’eau potable, à la nourriture, et au savoir. Nous sommes tous responsables de bien être des autres humains, nous sommes tous responsables de participer à l’évolution de l’homme vers l’homo humanitus…Nous devons tous nous indigner et demander que nos gouvernants de faire le nécessaire pour rétablir la démocratie et la juste rétribution de la solidarité. La solidarité ne pourra continuer à fonctionner si elle ne bénéficie que dans un seul sens : celui qui va de la communauté vers une élite privilégié. Cette solidarité n’est pas démocratique.Amitié et fraternité chers lecteurs.

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