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Billet de blog 18 mai 2011

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Est ce qu'un jury populaire est garant de l'impartialité?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dominique Strauss-Kahn représentera lors de son procès plusieurs fonctions: Directeur Général du FMI, un financier de haut vol, un économiste socio-démocrate, un homme politique français, un homme qui aime les femmes, dans une amérique puritaine, un présume coupable de viol.

Comme à chaque referendum, la réponse à une question posée interfère avec d'autres éléments qui peuvent être plus ou moins éloignés de l'interrogation initial. Nous pouvons trouver plusieurs exemples dans l'histoire des référendums. A titre d'exemple, le referendum sur l'Europe a été polué par le rejet de la grande majorité des français vis à vis de la politique du gouvernement de l'époque.

Ceux qui ont vote non à ce referendum l'on fait en partie par conviction, d'autres ont exprimé par ce vote une désolidarisation par rapport à la politique menée et ont souhaité exprimer ainsi leur désavoeux de choix politiques, économiques et sociaux.


Il est difficile, pour chacun d'entre nous, de faire la part entre condamner un des attributs de M. Strauss Kahn, en lieu et place de se prononcer sur des faits et des arguments à charge et/ou à décharge.

Nous ne pouvons que nous interroger sur l'objectivité de la décision d'un jury vis à vis d'une affaire juridique normale lorsque celui-ci peut condammer l'excès de la finance, la rigueur appliquée aux pays en difficultés, les saisies immobilières suite à l'explosion des dettes subprimes... Nombreuses sont les américaines et les américaines qui auraient souhaité juger pénalement les agissements de la finance. L'occasion s'est présentée.

A ce risque de confusion entre la fonction de M. Strauss-Kahn et sa présentation près d'un jury en tant qu'un simple judiciable normal, s'ajoute différents mouvements souhaitant faire d'une affaire mondialement médiatique le fer de lance de leurs combats. Nous pouvons citer par exemple la violence faite aux femmes. Nous ne pouvons que respecter la victime et demander à ce que justice soit faite, si les faits s'avéraient vrais. Cependant, nous ne devons pas utiliser cette affaire pour médiatiser un vrai problème qu'est le viol. N'oublions pas que ce jour, nombreux sont les viols commis que les victimes ne déclareront pas, ou que les autorités ne prendront pas au sérieux. S'il est tout à fait normal que nous défendions le droit des femmes et surtout que nous contanions unanimement les violences qu'elles subissent, nous devons prendre le recul nécessaire dans cette affaire pour éviter d'utiliser cette affaire comme étendard et chercher à décrocher un "scalp".

La justice américaine a montre que le présumé coupable DSK allait être traite comme n'importe quel homme ou quelle femme ayant commis un crime. Son jugement doit aussi l'être. Il est donc nécessaire que la sélection du jury soit réalisée avec beaucoup de précaution. Il est aussi possible, compte tenu des risques de subjectivité des membres du jury, de proposer un jugement encore plus démocratique. Celui-ci serait rendu par une population plus large (que 12 représentants) afin de diluer le poids du vote de chacun des membres qui exprime par son vote, d'une part son analyse des faits, mais d'autre part sa sensibilité vis à vis de ce que représente M. Strauss-Kahn.

Cette analyse ne doit pas uniquement être prise que dans le sens qui désavantage M. Strauss Kahn. Certains membres du jury pourraient aussi souhaiter sauver le Directeur General du FMI compte tenu du service qu'il a rendu à l'économie lors du sauvetage de la crise de 2008 ou le souhait de repousser le risque de defaut des Etats (ex: la grece dont l'avenir est assombrie par l'incapacite d'exercice du patron du Fmi comme l'a indique M. Elaryan) au lieu de condamner par accontumas, à travers M. Strauss Kahn, M. Polanski. Ce serait une justice de la vengence (si ce n'est pas toi, c'est donc ton frère!).

Un débat sérieux doit être rapidement mène puisque nous assistons d'ores et déjà a un prise de position politique puisque Mme le juge a déjà fait le lien entre la demande de libération sous caution de DSK et l'affaire de l'extradition de M. Polanski. Ce débat est d'autant plus important que nous assistons à l'entrée de notre justice en France dans une nouvelle ère: celle de la présence de jury populaire au tribunal correctionel.

Espérons que la justice est aveugle pour éviter de condamner un homme pour les mauvaises raisons, surtout que la justice médiatique à déjà prononcé son verdict!

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