B.D.L

Abonné·e de Mediapart

57 Billets

0 Édition

Billet de blog 26 février 2011

B.D.L

Abonné·e de Mediapart

Démocratie ou capitalisme : est-ce un choix ?

B.D.L

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le modèle capitaliste peut-il être démocratique ?Peut-il favoriser les valeurs humanistes et fraternelles ? Est-ce que lesystème capitaliste mondialisé est une forme de despotisme que l’histoire, dansquelques années, critiquera tel que le système communiste a été critiqué aprèsla chute du mur de Berlin ?

Ces interrogations semblent toutes légitimes lorsque nousconstatons depuis le début des années 2000, que la globalisation des économiesa réussi à accroitre les inégalités créant ainsi deux castes : d’un coté,les initiés (financiers, footballeurs, stars de cinéma etc.) accumulent lesrichesses, de l’autre, les moins privilégiés (tous ceux qui inspirent à desvaleurs différentes de celles de l’argent) souffrent de la cherté de la vie, oude la pression des ajustements des coûts ou des plans d’austérité (lorsque lesinitiés prennent trop de risque et que les pertes s’accumulent et la majoritéest appelée à la rescousse pour sauver le système).

L’emballement de la globalisation qui a touché toutes leséconomies aussi bien développées que les économies émergentes a augmenté cesinégalités. Les inégalités ont été plus importantes dans les pays émergentscompte tenu de la situation de départ (moindre accès à l’éducation, à la santé,et généralement des systèmes politiques peu démocratiques).

Les travaux de recherche économique ont montré que lafinanciarisation de l’économie a permis aux initiés de cumuler de plus en plusde richesse, au détriment de la majorité de la société, qui subissant lastagnation salariale (justifiée par une compétition mondialisée de la maind’œuvre), s’endette pour vivre.

La paupérisation de la majorité s’est mise en œuvre par l’accroissement de l’endettement.Cet endettement est un point essentiel dans la compréhension de la dictaturecréée par le système capitaliste actuel.

L’effet de levier touche le financement de la consommation(crédit consommation, carte de crédit), de l’investissement dans le savoir(crédit pour le financement des études) et l’investissement dans l’immobilier.Les crédits immobiliers hypothécaires sont une forme supplémentaire del’antidémocratie crée par le système capitaliste actuel.

Les crédits subprimes, alt-a sont des exemples de lapression créée par la finance sur les franges de la société les plus fragiles.Ces populations sont incitées à acquérir des biens immobiliers, avec l’illusiond’améliorer leurs conditions lorsque la valeur des biens s’appréciera. Maislorsque les conditions des marchés financiers se grippent (par l’arrêt des mécanismesde titrisation et de transfert de risque par exemple) ce sont ces franges quisubissent les conséquences : saisie des biens immobiliers, faillitespersonnelles, appauvrissement etc. pour éviter la perte de richesse desinitiés.

Cet endettement a aussi permis aux initiés de prendre deplus en plus de risques. Nous avons constaté, par exemple, que les banquesaméricaines connaissaient des effets de levier dépassant les 20x (proportion dedette utilisée pour la prise de risque et la spéculation). Les risques ontpermis aux dirigeants et aux salariés de ces banques de constituer desrichesses importantes ; quand les bulles spéculatives le permettaient, etont été mutualisées lorsque les pertes sont devenues intenables pour lasauvegarde du système monétaire et financier.

Le monde du travail de plus en plus précaire (et dont larémunération est de plus en plus variable et le fonctionnement de plus en plusindividualisé) a créé des conditions où les salariés sont obligés d’accepter desconditions de plus en plus stressantes (chômage, salaires sous pression,délocalisation etc.).

Depuis la mise en œuvre de la globalisation, l’inflation« réelle » s’est accrue. Cette inflation « réelle » diffèrede l’inflation calculée par les institutions statistiques puisqu’elle intègrel’appauvrissement des agents économiques face à l’envolée des prix des actifs(immobiliers notamment) et des matières premières.

Les initiés, qui profitent de l’accroissement des richesses(et de la paupérisation de la majorité), font subir à la majorité lesconséquences de leurs mauvaises décisions de gestion. Les programmes desauvetage du système bancaire, suite à la faillite de Lehman Brothers, sont unexemple du transfert des conséquences négatives de l’enrichissement des initiés(acquis à travers la financiarisation de l’économie et de l’accroissement del’effet de levier) vers les contribuables (la majorité).

Les politiques nous expliquent que rien ne peut être faitcontre cette mondialisation et contre l’immoralité du système actuel. Lesrévoltes sont des exemples de l’indignation des populations contre ce systèmequi a atteint le paroxysme du fonctionnement anti-démocratique. Ils demandenttous que des valeurs humaines deviennent plus importantes que la rentabilitéfinancière.

Le forum du G-20 devra s’interroger sur ces évolutions etproposer des solutions nouvelles avant que la situation ne devienne intenable. Lecapitalisme peut être démocratique. Il faudrait, alors, que l’Etat (représentantde la majorité) reprenne tous ses rôles, distribue les richesses, dans lesphases de croissance, comme il fait subir l’austérité à la majorité, lorsqueles difficultés économiques arrivent.

Amitié et fraternité chers lecteurs.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.