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Billet de blog 28 mars 2011

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Cantonales: donner la parole aux abstentionnistes et aux votes de colère

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Dans une dictature, il est nécessaire de descendre dans la rue et de braver la mort pour gagner la liberté et de se débarrasser d'un système politique qui ne convient plus. Dans une démocratie, cette aspiration se met en œuvre par l'abstention et les votes de colère.
Ni droite ni gauche. Ni un Sarkozysism, reflet d'un libéralisme, ni un PS, reflet d'aucune idée fédératrice et incarnée par une femme ou un homme. L'abstentionnisme est l'équivalent d'une partie du vote FN pour ceux qui sont aussi en colère mais refusent de voter pour un modèle pronant l'extrémisme et le repli sur soi.
Devant les peurs, l'homme se défend, fuit ou se repli sur lui-même, ceci est inscrit dans notre cerveau reptilien, dans notre comportement le plus animal.
Les abstentionnistes fuient, les votants FN se replient sur eux même. Le cœur des autres se balance, sans aucune conviction par aucune mouvance mais qui votent puisque c'est un droit pour lequel tunisien, égyptien, libyen et autres meurent. Et il y a les autres, les initiés pour les uns privilégiés pour les autres, qui ont intérêt dans le système actuel.
Le peuple de France n'est-il pas en train de nous dire stop. Ne dit-il pas qu’il en a assez d'un système politique qui ne cherche qu'à privilégier ceux qui le sont déjà. Le peuple de France nous demande t-il peut être que l'on lui parle de sa grandeur, de ses grands esprits, de ses grands hommes de lettre et surtout de ses hommes politiques dont la seule motivation étaient de défendre des idées pour le bien de la France et la grandeur de l’Europe.
Le peuple de France nous demande-t-il que l'on lui parle intelligemment. Que l'on l'éduque et que l'on lui propose un projet politique alternatif qui respecte les valeurs françaises: le savoir, la culture, la technologie, l'innovation.
La fierté de la France est celle de penser la croissance à travers le savoir et l'intelligence au lieu de la réaliser par la réduction des couts, le dumping social ou le consumérisme ou l’endettement qui a fait la croissance anglo-saxonne.
Ne souhaitons nous pas que l'on arrête de nous diviser (musulmans, blacks, beurs, pauvres, chômeurs...) mais que l'on nous rassemble pour le meilleur face à un monde qui n'a qu'une seule vision celle que l'on refuse.
Les français ne rejettent-ils pas d'un système injuste tout en souhaitant être les inventeurs d'un prochain projet de société en tant qu'héritiers de ceux qui ont crée la charte des droits de l'homme.
Ces contestations et cette expression étaient, peut être, en gestation depuis avril 2002, comme le fut la révolte en Tunisien bien avant le 17 décembre 2010. Elles étaient en attente d’un geste, d’une modification, d’un arrêt de l’injustice ressentie. Ceux qui n’étaient pas encore tombés se voilaient la face et espéraient ne jamais connaître le pire.
Ils espéraient échapper de la misère causée par un dumping social, par leurs atouts : éducation, statut de fonctionnaire ou de privilégié dans une entreprise privée dans des domaines de croissance. Mais le ras de marée de l’inégalité avance comme la lave du volcan, sereinement, imperturbable et brulant tout sur son passage.
La déflation a dégradé l’économie japonaise. Nous avons mis en œuvre les mêmes causes de cette déflation. Un système bancaire fortement leveragé avec des actifs douteux en grand nombre. Un sauvetage étatique sans mise en faillite et responsabilisation des dirigeants. Une classe politique consanguine qui ne se renouvelle pas, sauf par à-coups à travers des collusions avec le milieu des affaires, les suspicions de corruption, des affaires de mœurs etc.
Lors de la crise de 1929, un humoriste américain avait dit : « quelle est la différence entre la récession et la dépression ? La première arrive lorsque mon voisin perd son travail, la seconde s’abat lorsque c’est moi qui perds mon travail ». Cette devinette s’applique fortement à nos économies occidentales.
En voulant privilégier une rentabilité sur fonds propres, nous avons baissé les coûts, délocalisé, profité des minorités, endettés les plus pauvres pour consommer… et enrichit une petite minorité. Nous aurions pu faire la même description pour le clan Ben Ali ou Moubarak ou Gaddafi, mais en élargissant la proportion des privilégiés et des initiés. Au lieu que le groupe des nantis soit restreint à quelques dizaines voir quelques centaines de personnes, celui-ci représente entre 5% et 10% de la population (ce seuil-ci que nous retenons pour le calcul de l’indice de GINI, qui croit sans qu’aucun ne le considère comme le principal indicateur de la politique économique de son pays.
Peut être le Bhoutan est le seul pays à avoir proposé quelque chose de singulier et qui présente une idée intéressante à creuser : chercher le bonheur de la majorité et l’accroitre.
La révolte, qui s’exprime de différentes sortes, cherche a être canalisée vers d’une voix progressiste qui lui permette d’obtenir le meilleur de chacun. Cette demande se traduit pas le fait que nous avons atteint les pires maux pour souhaiter encore ce modèle. Nous sommes nous pas face à une recrudescence des suicides, des consommations de drogues et de sophistication de celles-ci ? Nous sommes nous pas dans un monde qui s’autodétruit avec une double motivation, celle de la peur (repli sur soi) et de la recherche de l’excellence (les individus cherchant l’invincibilité pour pouvoir continuer à vivre et ne pas s’effondrer quand à se détruire la santé de plus en plus par le stress ou les excitants).
Est ce que la tendance des récentes élections n’est pas juste les prémices d’un malaise tellement fort qui se développe. Ce malaise ne trouve pas une oreille attentive qui l’écoute puis qui lui propose une réelle alternative.
Cette analyse qui s’aspire d’une évolution fractale de la politique appelle à l’arrêt des récurrences et à l’offre d’une nouvelle alternative. Les partis politiques se doivent de tenir compte de la contestation, non pas en l’écoutant au sens du repli sur soi, mais en proposant des solutions qui nous élèvent comme l’avaient fait nos penseurs et nos intellectuels !

Amitié et fraternité chers lecteurs

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