Pour saisir l'importance du sujet traité dans mon livre "LES FAUCHEURS DE L'INCULTURE : Histoire de l'homme à la cigarette fumée hier soir", je pense que la préface rédigée par Monsieur Hamid NAHLA la souligne fortement :
PREFACE DE Hamid NAHLA, ancien professeur d'université à metz. Professeur d'université
à Casablanca (Maroc). Formateur en Management et Marketing au Maroc, en France...(voir Google)
Très cher ami,
Je viens de terminer la lecture de ton ouvrage. J'ai découvert un excellent recueil de nouvelles interconnectées grâce à un style cousu qui manie l'humour sarcastique au verbe poignant, "ce livre est écrit dans un style burlesque, satirique, poétique et lyrique à la fois et fait appel à une imagination sans limite". C'est bien vrai et le propos juste de ce fidèle militant des "Faucheurs de l'inculture" ne laisse pas indifférent; on a envie de l'accompagner jusqu'au bout ! En tout cas, si tu tiens à réaliser ton rêve de lancer une "ONG du Savoir" ou une association des "Professeurs sans Frontières", je suis partant pour partager avec toi ce rêve légitime;
Ce livre est un hymne à la liberté et à la vie. C'est un chant de la nature adressé à l'eau, à l'oasis, au Sahara, à la terre, à ses fruits et ses légumes et donc à cette Tunisie, mère, fille et soeur ! Le personnage central n'est jamais satisfait tant l'amour est grand et la fierté grandissante (il faut sauver Tunis". Normal, ca "qui aime bien, châtie bien". Mais a-t-il toujours raison, lui qui reste profondément complexe ? : "Frivolité, provocation et arrogance pour les uns, innocence, douceur et sympathie pour les autres". Cela résume ce personnage authentique et vrai, cet "Homme à la cigarette fumée hier soir" qui traverse toutes les histoires, même quand à l'intérieur de chaque histoire il y a des histoires, comme un jeu de dominos... Il y a toujours une ouverture tant qu'il y a une pièce et que le jeu n'est pas fini. L'homme reste homme dans son amour aux belles choses de la vie : les belles femmes, leurs parfums, le malouf, le livre, le théâtre, le cinéma, Rabelais, l'éducation des enfants...
Comme dans "Le rouge est de mode", la rébellion contre les traditions, même d'origine religieuse est réelle et justifiée. Ainsi lors de l'Aïd du mouton, "le marché central de la ville présente un aspect désolant et désolé. Rares sont les clients qui osent traverser le no man's land qu'est devenue la Capitale. Instinctivement et esprit de contradiction aidant, l'homme se dirige vers le marchand de poissons. Il veut absolument manger poisson. Mais il failli être empaillé par le vieux vendeur qui le connaît pourtant si bien "A-t-on idée de demander du poisson par un jour d'Aïd ?" lui crie le vieux monsieur. Lui-même est au marché uniquement pour éviter "cette putain d'odeur de viande de mouton";. Il va manger "cette saloperie", mais avec le parfum du poisson. Ironique, l'homme quitte les lieux après avoir acheté deux boîtes de sardines au citron." Rebelle jusqu'au bout, parfois juste pour "emmerder les autres !". Pour moi, c'est une des plus belles rébellions ! Rejeter le système tout en restant dedans, "se" rejeter avec, en quelque sorte.
On retrouve souvent une nostalgie au passé qui rest "toujours romanesque". On la retrouve aussi dans "le passé (qui) rallume le nectar de la passion". C'est la colonne vertébrale du livre avec ses repères culturels, romanesques, musicaux, cinéphiles... avec toujours cette recherche d'un humanisme à toute épreuve pour coexister avec l'autre et le désir de faire mieux.
La liberté est toujours liée au désert et à ses espaces, ses dunes sahariennes et ses aliéas. Elle est déjà farouchement défendue via ses représentants légitimes, les Amazighs dans "Premières révoltes". La révolte traverse tout l'ouvrage. Révolte contre certaines traditionsz, comme entre-autres, cette "sacrée virginité" incontournable dans le mariage. Révolte contre l'inculture et donc contre toute forme d'ignorance. Notre homme qui a osé "fumer sa cigarette hier soir", symbole du rejet d'un autoritarisme dépassé, reste admiratif de cette "grande dame" qui, pour combattre l'obscurantisme, croit fermement que "seule la lecture et l'enseignement peuvent éclairer les gens vers des sentiers justes et lumineux".
Comme dans les grandes oeuvres littéraires abouties où les phrases sont denses et riches en images et en métaphores, les héros sont réels, contradictoires, complexes et souvent dramatiques. Le jeu sur les extrêmes de paraboles en quelques mots est très bien mené, au détour d'une phrase (Tam Tam africain et cornemuse irlandaise) ou souvent des jeux de mots (sacrée journée pour une journée sacrée, Sidi Valentin...) et le livre en est très riche;
Parfois discrets, mais souvent directs et osés, les personnages ne sont jamais vulgaires, surtout quans on a affaire à une "clochardisation généralisée" qui touche aussi bien aux personnages honnêtes ou malhonnêtes qu'aux biens meubles et immeubles : Clochardisation des villes, de l'économie, de l'enseignement, de la culture et "Tsunami de l'inculture", clochardisation de la société avec un futur affreusement sombre ! Et clochardisation rampante du monde Malgré cela, on reste optimiste. Alors, "Résistance ! Résistance chérie !".
Même si les évènements sont souvent inspirés de la terre tunisienne avec Gafsa, Sfax et Carthage comme repères centraux, ce livre-lumière qui traverse les temps depuis l'antiquité jusqu'à Obama est un cri de coeur, une sonnette d'alarme voulant contribuer au progrès des humains quels que soient leurs origines et leurs lieux d'existence. Le héros exige un véritable "dialogue des civilisations" pour chercher la "Cité Idéale" si chère aux philosophes.
Oui, la culture est ici liée à la lecture, c'est un choix, puisque le personnage déclare "La Raison créa la lecture et la lecture créa les Lumières". Mais quand on lit la biographie de l'auteur, on comprend cet amour fou porté au livre, ce simple "livre (qui) peut changer la face du monde".
Mais mon cher Mahmoud, où as-tu caché tant de talent pendant toutes ces années ? Tu aurais pu être une référence en littérature. Et personnellement je n'ai trouvé nulle part ce qui représente une menace à qui que ce soit, en Tunisie ou ailleurs, alors qu'attends-tu pour le publier ?
Hamid NAHLA, Casablanca, le dimanche 22 août 2010 à 21h 50