Les fleurs du feu
Et juste là où ont fusé les feux de forêts
Scarifiant sans pitié les terres fraîches du Nord,
Une exquise fleur sauvage dresse sa tête violette
Et, comme un doux esprit par le chagrin nourri,
Elle masque les plaies avec ses phalangettes.
Et juste dans le cœur qui connaît les brûlures
Des feux dévastateurs, de l’humaine tristesse,
Parvient une intuition réparatrice et douce,
De la beauté amie, même si elle ne dure,
Et la vie recommence et fleurit désormais.
Fire-flowers
And only where the forest fires have sped
Scorching relentlessly the cool North lands,
A sweet wild flower lifts its purple head
And, like some gentle spirit sorrow fed,
It hides the scars with almost human hands.
And only to the heart that knows of grief
Of desolating fire, of human pain,
There comes some purifying sweet belief,
Some fellow-feeling beautiful, if brief,
And life revives and blossoms again.